L'AVÉQ a eu de sérieuses discussions avec les responsables de la planification stratégique et électrification des transports chez Hydro-Québec concernant les chargeurs L3 qui permettront aux Québécois de se déplacer à travers la province en véhicule électrique avec rapidité et facilité. Ce sont ces responsables, directeurs, vice-présidents, qui font le lien entre la société d'État et le gouvernement; ce qu'ils disent et rapportent possède beaucoup de poids sur les décisions prisent par les membres du gouvernement. Ces gens s'appuient sur des études et encore d'autres études afin de faire des recommandations adéquates, car celles-ci auront un gros impact sur la société québécoise. Ils sont en contact régulier avec les plus grandes sociétés électriques au monde, et suivent avec attention les rapports de ces derniers afin de prendre les décisions les meilleures pour ses consommateurs et son client numéro un, le gouvernement. À ce moment, ils nous avaient rapporté que ces grandes sociétés étaient "déçues de l'utilisation des bornes L3"; "des investissements qui ont souvent été regrettés". On nous a fortement suggéré de nuancer nos propos par rapport aux bornes 400V pour ne pas "créer de fausses attentes". Que selon leurs calculs, un véhicule comme la Leaf nécessiterait entre 4 et 5 recharges rapides afin de lier Montréal et Québec - personne ne serait gagnant, et ce serait de l'argent gaspillé inutilement. Le voyage Québec-Montréal prendrait près de cinq heures à compléter en voiture électrique. Depuis ce temps, nous avons été en contact avec des associations de VÉ à travers le monde afin de trouver les statistiques et les études que l'on nous a cité. Manque de pot, personne n'a entendu parler de ce fiasco des L3. "Désolé, pourtant ici nos bornes L3 sont très populaires!" est une réponse classique que nous avons reçu. C'est pourtant primordial de trouver des statistiques d'utilisation, car avec les études "hautement classifiées" que les dirigeants d'Hydro-Québec vont présenter au gouvernement lors des consultations sur l'électrification des transports cet automne, personne n'osera investir dans des bornes 400V. Aux États-Unis, le EV Project subventionné par le Département de l'Énergie et réalisé par Ecotality North America, vient de sortir les dernières statistiques en règle, et les résultats sont à des années-lumière de ce qu'on nous avait présenté lors de notre meeting au 75 René-Lévesque Ouest à Montréal. On vous invite à y jeter un coup d'oeil - c'est un document important qui devra être présenté lors des consultations cet automne. Si vous y participez, vous devez en parler. On y trouve plein de statistiques intéressantes sur l'utilisation des bornes publiques L2 et L3 à travers ce vaste pays au climat très varié. Ce qui est à retenir:
Les propriétaires se rechargent en L2 pour faire une recharge d'appoint lors d'un arrêt prolongé. Par contre, pour des déplacements longue distance à destination précise limités par le temps, les bornes L3 permettent aux utilisateurs de se rendre à destination avec un VÉ au lieu d'être forcé d'utiliser une voiture conventionnelle dû au manque d'autonomie des voitures sur le marché. On nous suggère que la recherche sur les batteries pour VÉ permettra d'augmenter l'autonomie de ce mode de transport éventuellement, et que là sera la vraie solution pour les déplacements longue distance. La position de l'AVÉQ est différente de celle d'Hydro-Québec à ce sujet. On ne peut continuer à attendre que la technologie des batteries réponde à ce besoin criant d'une meilleure autonomie; la EV-1 de General Motors de 1996 et la Nissan Leaf de 2013 possèdent une autonomie similaire. En 1916, on a déjà parcouru 320 km sur une seule charge à bord d'une Detroit Electric (bien que la vitesse maximale des voitures à l'époque était de 32 km/h, amplement suffisante si l'on considère l'état boueux et raboteux des routes à ce moment, en compagnie des carrioles). Et depuis le début des années 2000, on parle toujours des études prometteuses en laboratoire qui verront leur application commerciale "d'ici 2-3 ans". La seule vraie statistique, c'est l'augmentation de l'autonomie des batteries au lithium qui a crû de 6% par année. Merveilleux pour les téléphones intelligents, moins impressionnant pour les voitures électriques. Le gouvernement veut que les Québécois électrifient leur mode de transport? Nous avons tous les attributs nécessaires au Québec pour le permettre. Offrez-nous des bornes L3, et le changement aura lieu. Les études le prouvent, et on sait à quel point vous tenez à vos études...
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