Pour réduire de 20 % son trafic, la capitale catalane mise sur un plan novateur. Dès 2017, la ville sera divisée en zones réservées aux piétons et aux cyclistes, que les automobilistes pourront rallier par les grandes artères. Une façon de réduire la pollution, qui tuerait chaque année 3 500 Barcelonais.
Il est devenu irrespirable. Selon l’OMS, l’air de Barcelone est si pollué qu'il provoque 3 500 décès prématurés par an. Mais, dès 2017, cela pourrait s’améliorer grâce à un nouveau plan d’urbanisme, voté à l'automne par la municipalité Podemos.
Pour réduire de 20 % le trafic automobile, la ville va réorganiser la circulation et l’agencement de neuf de ses quartiers. Ces derniers seront divisés en micro quartiers sans voiture. Seuls les riverains pourronst y utiliser la leur, en cédant systématiquement la priorité aux piétons et aux cyclistes. Au sein de ces micro quartiers fleuriront aussi de nouveaux espaces verts : mini-jardins, parcs... Afin de pouvoir se déplacer au sein de ce nouveau maillage, les grandes artères de la ville resteront accessibles aux voitures. Il s’agit de rendre les rues aux citoyens, qui pourront ainsi goûter à de nouveaux usages et de nouveaux droits dans leurs quartiers. Ces derniers deviendront un espace de commerce, de culture et de connaissance ; d’expression, de participation et de loisirs plus qu’un simple lieu de passage", explique Irene Capdevila, employée au département environnement de la ville au site américain FastCoExist.
Le concept est déjà expérimenté depuis 2003 dans le quartier de Gràcia, près de la Sagrada Familia, la célèbre cathédrale de Gaudi.
Pour se rendre dans cette zone, les voitures peuvent toujours emprunter les grandes artères. Ce sont les voies secondaires, qui représentent 60 % du réseau routier de la ville, qui sont rendues aux piétons et cyclistes. Les mini-quartiers vont être créés pour mettre un terme à la prédominance des voitures dans les rues, et ainsi réduire l’espace routier pour rendre la rue aux piétons, précise Irene Capdevila, L’idée est de réduire autant le taux de pollution de l’air que celui de la pollution sonore.
Barcelone prévoit d'investir 10 millions d’euros dans ce plan. Afin d’aider ses habitants à se déplacer à vélo, la ville entend notamment tripler l'étendue de son réseau de pistes cyclables, et proposer davantage de vélos électriques publics, ce qui devrait aider les moins sportifs à grimper plus facilement les collines.
La ville ambitionne également de créer un nouveau réseau d’autobus, plus fluide, et grâce auquel chaque habitant n’aura pas à parcourir plus de 250 mètres pour trouver un arrêt. Les bus circuleront uniquement sur certaines routes, et leurs lignes seront divisées en des lignes horizontales, verticales et diagonales. L’idée étant de pouvoir rejoindre n’importe quel endroit de la ville avec au maximum un changement de bus", indique Irene Capdevila.
Le premier quartier à faire l'objet de ces travaux de réaménagement sera Eixample, qui fait le lien entre la vieille ville et Gràcia. Pensé dès son origine, à la fin du XVIIIe siècle, comme une "ville qui respire", ce quartier, vert au départ, se résume aujourd'hui à d’importantes artères saturées de voitures.
Une situation à laquelle la ville compte remédier, tout en partageant ses solutions avec d’autres villes hispanophones comme Quito, en Équateur.
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