Les intentions de Donald Trump en lien avec l'énergie aux États-Unis

Il y a quelques jours, Radio-Canada publiait un article sur l’avenir énergétique des États-Unis sous Donald Trump : une réalité plus nuancée qu’annoncée
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Alors que Donald Trump s’apprête à reprendre les rênes de la Maison-Blanche, l’incertitude plane sur ses intentions en matière d’énergie. Bien que sa campagne ait affiché un soutien sans réserve aux énergies fossiles, les réalités économiques et politiques pourraient contraindre son administration à adopter une approche plus nuancée.

Un programme fossile, mais adaptable

Donald Trump s’est imposé comme le porte-drapeau des énergies fossiles, promettant de faciliter l’approbation des projets pétroliers et gaziers. Le futur secrétaire au Trésor, Scott Bessent, a d’ailleurs présenté la stratégie économique « 3-3-3 » : une croissance du PIB de 3 %, un déficit limité à 3 % et une augmentation de la production pétrolière de trois millions de barils par jour.
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Cependant, ces orientations ne signifient pas nécessairement un coup d’arrêt aux projets liés aux énergies renouvelables. Le contexte économique actuel pourrait même freiner l’abandon de mesures mises en place par l’administration Biden, telles que l’Inflation Reduction Act (IRA).

Le poids des investissements dans les énergies renouvelables

Durant le mandat de Joe Biden, les États-Unis ont connu un essor spectaculaire des énergies propres. Les investissements privés dans ce secteur ont dépassé les 1 000 milliards de dollars, favorisés par des initiatives publiques massives : 568 milliards investis dans les infrastructures et 39 milliards dans les semi-conducteurs.

Ces investissements ont principalement bénéficié à des régions économiquement fragiles. Selon le Washington Post, 75 % des fonds privés liés à l’IRA ont été déployés dans des États où le revenu médian des ménages est inférieur à la moyenne nationale. Ces projets, initiés dans des zones majoritairement républicaines, pourraient rendre leur remise en cause politiquement risquée pour une administration Trump, malgré son penchant pour les énergies fossiles.

Des énergies renouvelables en plein essor

Les chiffres confirment la montée en puissance des énergies renouvelables aux États-Unis. En 2023, la production solaire a atteint un sommet de 164,5 TWh, tandis que l’éolien a généré 425,2 TWh, consolidant sa place comme première source d’énergie renouvelable du pays. Les investissements dans ces secteurs ont grimpé de 25 % en 2022, atteignant 141 milliards de dollars.

Avec une capacité installée de 388 GW, les États-Unis sont devenus un acteur mondial des énergies renouvelables, se classant derrière la Chine. Ces avancées, réparties dans des États comme la Californie, le Texas et la Floride, montrent que la transition énergétique est déjà bien ancrée.

Un impact possible des tarifs douaniers

La relation énergétique entre les États-Unis et le Canada pourrait également influencer la stratégie de Donald Trump. Avec 84 % de son pétrole exporté vers son voisin du sud, le Canada joue un rôle central dans l’approvisionnement énergétique américain. Des tarifs douaniers imposés par Trump pourraient provoquer une hausse des prix de l’essence aux États-Unis, rendant les énergies renouvelables encore plus attractives.

Des incertitudes, mais des perspectives de stabilité

Malgré les inquiétudes, certains acteurs économiques se montrent optimistes. Le PDG de la Banque Scotia, Scott Thomson, estime que l’incertitude actuelle devrait rapidement s’atténuer. Selon lui, la coopération économique prévaudra, et les réalités économiques, environnementales et énergétiques finiront par dominer les débats.

En somme, si Donald Trump s’est engagé à favoriser les énergies fossiles, les avancées des énergies renouvelables et les investissements massifs des dernières années rendent un revirement total peu probable. Les États-Unis, déjà leaders dans la transition énergétique, semblent déterminés à poursuivre leur chemin, quel que soit le discours politique en place.