Dans un entretien accordé à l'Association des Véhicules Électriques Méditerranéen (AVEM) , Maxime Pasquier, en charge des thématiques Véhicules électriques et hybrides, Infrastructures de recharge, Electromobilité, revient sur l’étude sur l’Analyse du Cycle de Vie (ACV) publiée il y a quelques jours. « Quel que soit le mix énergétique des pays Européens étudiés, l’étude démontre qu’en fin de vie, le bilan environnemental du véhicule électrique restera toujours plus favorable que le thermique » souligne l’ingénieur de l’ADEME qui regrette que le contenu du rapport n’ait pas été repris correctement par la plupart des médias. Ainsi, l’étude ADEME estime la contribution climatique globale du VE à 9 tonnes d’équivalent CO2 sur l’ensemble de sa durée de vie contre 22 tonnes d’équivalent CO2 pour un véhicule thermique. « Des résultats très encourageants compte tenu de la jeunesse du développement de cette technologie » souligne Maxime Pasquier qui entrevoit « des améliorations pour les années à venir ». UN COMITÉ TECHNIQUE DE 30 PARTENAIRES « L’étude menée se concentre dans son ensemble sur le respect des standards internationaux définissant les principes ACV, notamment ISO 14040 et 14044, garantissant ainsi d’être impartiale et sans biais. Son objectif est d’identifier les conditions de viabilité du VE et ses axes d’amélioration » nous explique Maxime Pasquier. Pour ce faire, l’ADEME s’est entourée d’un comité technique constitué d’une trentaine de partenaires : énergéticiens, constructeurs, fabricants de batteries, sociétés de recyclages etc… qui ont pu fournir à l’agence des données détaillées dont l’analyse a été confiée à deux cabinets spécialisés indépendants : Ginko21 et PE International. L’étude couvre ainsi l’ensemble du cycle de vie du véhicule électrique, de l’extraction des matériaux nécessaire à sa fabrication jusqu’à son recyclage en passant par ses phases d’assemblage et d’usage. Au final, l’analyse publiée par l’ADEME confirme « un bilan favorable au véhicule électrique pour un certain nombre des impacts environnementaux regardés » tout en identifiant des pistes qui permettront encore d’améliorer son bilan environnemental dans les années à venir. UNE PHASE DE FABRICATION À OPTIMISER « Dans le contexte français, la contribution relative de la phase de fabrication des véhicules au potentiel de changement climatique est significativement plus importante pour le véhicule électrique que pour le véhicule thermique » indique l’ADEME dans son étude qui observe une contribution de 69% pour la fabrication du véhicule électrique contre seulement 15 % pour celle du véhicule thermique. La production de la batterie représente à elle seule 35% de la participation du véhicule électrique au potentiel de changement climatique. Une part qui intègre majoritairement l’extraction des matériaux nécessaire à la fabrication des batteries. « Le véhicule électrique doit être vu comme un investissement. Le surcoût environnemental initial lié à sa fabrication peut être compensé sur les indicateurs d’impact où le véhicule électrique est meilleur que le véhicule thermique à l’usage » rappelle Maxime Pasquier. L’analyse du cycle de vie a ainsi estimé qu’il fallait rouler 50.000 km pour compenser ce « surcoût » environnemental initial selon le mix énergétique français sur le potentiel de changement climatique. En Allemagne, où l’électricité est plus carbonée avec 44 % de la production issue du charbon, ce délai s’avère plus long (80.000 km) pour le même indicateur d’impact potentiel. Privilégier l'usage intensif « De façon à rentabiliser le plus tôt possible un véhicule électrique, il faut privilégier les situations où le véhicule électrique viendra se substituer à un véhicule thermique nécessitant une utilisation intensive : autopartage, flotte d’entreprise etc… » conseille Maxime Pasquier. « Quoi qu’il en soit, que le VE mette 5 ou 10 ans à parcourir ses 50.000 km, il aura toujours un potentiel de changement climatique moins important en fin de vie qu’un véhicule thermique et ce quel que soit le mix électrique des pays Européens étudiés ». Pour continuer de lire l'article de l'AVEM... Voir nos autres articles à ce sujet: "Est-ce qu'une voiture électrique, c'est écologique?" Mythe: La voiture électrique n'est pas écolo car sa batterie n'est pas recyclable Du berceau au tombeau, les voitures électriques sont moins polluantes que leur équivalent à combustion. Environnement Ges Recyclage
Commentaires
|