La Volt de Chevrolet a ses adeptes. Beaucoup d'adeptes qui ne tolèrent pas que l'on dise du mal d'elle. À certains égards, on ne peut que les féliciter. Trop peu d'automobiles suscitent aujourd'hui autant de passion chez leurs propriétaires. Surtout dans la province de Québec où la Volt représente 50% des ventes canadiennes. Sous un physique que d'aucuns jugent peu singulier, voire banal, se cache une technologie à la fois originale et créative. En fait, la plus grande qualité de la Volt est d'amener les consommateurs à revoir - sans heurts et sans anxiété - leurs habitudes et le rapport qu'ils entretiennent avec l'auto. Ce faisant, elle laisse le temps aux instances qui nous gouvernent de mettre en place les infrastructures de recharge nécessaires pour écrire un nouveau chapitre de l'histoire de l'automobile. À vous de jouer Forte des enseignements tirés de ses utilisateurs et des progrès technologiques des dernières années, la marque Chevrolet revoit sa copie. Cette seconde génération conserve la même philosophie que la première, mais comporte - voilà l'essentiel à retenir - une plus grande autonomie en mode électrique. Celle-ci passe en théorie de 61 à 85 km. En théorie, car de nombreux facteurs peuvent influencer l'atteinte de cet objectif, à commencer par votre façon de conduire qui, elle aussi, se doit d'être adaptée. Les deux vont de pair et la beauté, si je puis dire, de la Volt est de se révéler un formidable «instructeur de conduite» en ce sens. Sans crainte de se retrouver immobilisé loin d'une borne de recharge, la Volt permet, avec le concours de son moteur à essence, d'afficher une autonomie de plus de 600 km. Au cours de la première journée d'essai (autonomie électrique de 62 km et température extérieure de -2 ºC), la moyenne de consommation de carburant était de 2,2 L aux 100 km. Avec une batterie pleinement chargée, le deuxième jour, en faisant le même trajet (température extérieure de 0 ºC), la consommation moyenne avait baissé à 1,9 L/100 km et le jour suivant, à 1,7 L/100 km. Avant de rendre les clés, «ma» moyenne n'était plus de 1,4 L/100 km. Et il était possible de faire encore mieux à condition de bien planifier ses déplacements, en utilisant la fonction de recharge sur demande (pour régénérer l'énergie) pour ralentir, voire immobiliser complètement le véhicule en certaines occasions, maximiser les temps de recharge, avoir accès à une borne de ravitaillement plus rapide.
Par rapport au modèle de l'an dernier, la Volt renferme une batterie plus puissante (18,4 kWh contre 17,1), une paire de moteurs électriques et une mécanique essence de 1,5 L. Cette dernière affiche une cylindrée supérieure (1,5 L au lieu de 1,4 L), mais cette motorisation thermique bénéficie de l'injection directe, d'un taux de compression plus élevé. Elle est en outre plus légère et consomme - si besoin est - de l'essence ordinaire. Les performances sont honnêtes, mais loin d'être électrisantes avec un temps d'accélération de près de 9 secondes pour atteindre les 100 km/h à la suite d'un départ arrêté. Cela dit, il faut reconnaître que l'auto s'arrache plus promptement entre 0-50 km/h que la génération précédente et fait mieux qu'une Prius (Toyota), sa concurrente directe. Sur le plan de l'expérience de conduite, la Volt diffère peu ou pas d'une «auto conventionnelle». Le freinage, lui aussi amélioré, exige une courte période d'adaptation pour moduler avec souplesse et efficacité le freinage. Mais l'élément le plus marquant - outre la performance énergétique de ce modèle - est sans l'ombre d'un doute le silence de roulement et de fonctionnement de ce véhicule. Si l'agrément de conduite en général y gagne sur de nombreux aspects, la Volt offre un comportement routier dans la moyenne, sans plus. Sa direction manque de ressenti et gagnerait à se montrer plus ferme tandis que la monte pneumatique offre une adhérence bien moyenne. Au-delà de la technique La Volt repose sur un empattement plus long, est habillée d'une carrosserie plus aérodynamique et s'avère substantiellement plus légère que son aïeule. Que des qualités? Hélas, non. En dépit de l'empattement accru et de la «configuration 5 places», l'habitacle demeure plutôt étriqué. Le dégagement aux places arrière est juste et les gains réalisés au niveau des jambes et des genoux demeurent ténus. À l'avant, ce n'est guère mieux. Les baquets offrent un meilleur confort, vrai, mais les assises demeurent étroites et pourraient ne pas convenir à toutes les morphologies. En outre, la profondeur exacerbée du tableau de bord représente une source d'inconfort pour qui aime avoir l'impression d'avoir son véhicule bien en main et nuit à la visibilité, surtout lors des manoeuvres. Puisqu'il est question de visibilité, celle-ci n'est guère plus satisfaisante à l'arrière en raison du profil de cette auto. L'option «Confidence package 1» offerte uniquement sur la déclinaison Premium (lire la plus coûteuse) est, hélas, la seule à proposer des capteurs d'angles morts et un système de circulation transversale arrière susceptibles de corriger en partie la piètre visibilité de ce véhicule. Il convient aussi d'ajouter un seuil de chargement plutôt élevé qui rend l'accès au coffre difficile. Le volume du coffre est, quant à lui, satisfaisant et peut aisément être augmenté en sacrifiant les places arrière. Dotée de commandes plus intuitives et d'une interface conviviale et facile à consulter, la Volt offre une connectivité accrue, y compris un service internet. En conclusion, et malgré certaines tares, la Volt représente sans l'ombre d'un doute l'une des voitures incontournables de l'année 2016, d'autant plus que celle-ci - comme bien d'autres véhicules de la catégorie - demeure admissible à une subvention de 8000 $ (à l'achat) du gouvernement du Québec. Cette mesure demeure, jusqu'à nouvel ordre, en vigueur jusqu'au 31 décembre 2016. Source : Éric Lefrançois - La Presse Contribution : Martin Archambault
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