Le gouvernement Couillard concrétise sa profession de foi en l'hydrogène en accordant par décret 8,25 millions de dollars à Transition Énergétique Québec (TEQ) pour «la mise en oeuvre de projets pilotes de véhicules électriques à hydrogène» d’ici 2021.
La plus grande partie de l'enveloppe, 6,2 millions, sera dépensée au cours de la présente année financière pour construire les deux premières stations de ravitaillement en hydrogène québécoises, des stations-service «multiénergies».
La première station-service «multiénergies» sera située au 5101, boulevard Wilfrid-Hamel, à Québec. Elle sera propriété de Harnois Groupe pétrolier. Elle devrait être opérationnelle au début de 2019. En plus du 2,9 millions investit par Québec, Ottawa injecte 1 million dans ce projet et Harnois 2 millions. Les automobilistes pourront s'y approvisionner en hydrogène «propre» (produit sur place par électrolyse), en électricité et en carburants conventionnels. La station sera dotée de deux bornes de recharge électrique (dont une BRCC) du Circuit électrique d'Hydro-Québec. Un appel à projet sera lancé d'ici septembre pour la construction d'une deuxième station-service semblable dans «la grande région de Montréal», l’an prochain. TEQ y investira près de 3 millions. Les 2,1 millions restants serviront à appuyer d’autres projets pilotes d’ici 2021. En tout, le gouvernement Couillard prévoit investir au total 17,2 millions sur trois ans dans la filière hydrogène. Un engagement à faire de l'hydrogène québécois une filière d'électrification des transports.
Si on peux avoir des doutes sur les bénéfices économiques qu'on tirera des investissements publics dans la filière hydrogène québécoise, on ne peux cependant que louanger l'engagement des acteurs du domaine à en faire une véritable filière d'électrification des transports, le plus décarbonisée possible et produite à partir de nos ressources électriques..
Ainsi, la première station-service «multiénergies» Harnois sera équipée d'un électrolyseur permettant de produire sur le site même de l'hydrogène propre, par électrolyse de l'eau. On pourra y produire jusqu'à 200 kg d'hydrogène par jour. Selon M. Luc Harnois, du Groupe Harnois, «ça permettra de faire le plein d'environ 50 véhicules par jour» (en considérant que les véhicules n'arriveront que rarement à sec, donc qu'un plein représente environ 4 kg d'hydrogène). Comme le nouvel électrolyseur ne sera en fonction qu'en mars 2019 (et que la livraison de 50 Toyota Mirai est prévue d'ici la fin de cette année), M. Harnois compte alimenter temporairement sa nouvelle station auprès d'un fournisseur québécois qui tire son hydrogène de déchets industriels. Même si son entreprise à comme socle la vente de produit pétroliers, M. Harnois se montre engagé dans les efforts de décarbonisation de l'économie québécoise. Le Groupe Harnois a ainsi commencé à s'investir dans la mobilité électrique et compte actuellement cinq stations services équipées de bornes de recharge rapide (sous la bannière Esso). M. Harnois affirme n'avoir jamais constaté, pour le moment, un grand achalandage à ses bornes de recharge électrique, mais il assure que son groupe n'hésitera pas à augmenter son offre de recharge rapide s'il constate des files d'attente d'électromobilistes.
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