Les voitures électriques sont aussi propres que le réseau auquel elles se branchent, et les émissions provenant de l'utilisation des véhicules électriques auraient du diminuer au fil des années, car le réseau était de plus en plus écologique .
C'est un point sur lequel nous insistons régulièrement, et après l'arrêt de la Cour suprême de jeudi dernier, l'assurance d'un futur réseau plus écologique, n'est plus garantie. En effet, sur la base de cette décision, il est tout à fait possible que les véhicules électriques que dans le futur certaines régions des États-Unis aient une empreinte carbone plus lourde que prévue. Le plan d'énergie propre de l'ère Obama , qui était au centre du procès de la Virginie-Occidentale contre l’Agence de protection environnementale, avait été temporairement bloqué devant les tribunaux et n'est jamais devenu un règlement. C’aurait pu être le mécanisme le plus efficace de tous les temps, non seulement pour contrôler et réduire les émissions de carbone provenant de la production d'électricité, mais aussi pour nettoyer la pollution créée par le réseau d’énergie américain dans son ensemble.
Centrale électrique au charbon en Chine
Ironiquement, c'était une approche de marché libre. En d’autres termes, cela aurait nécessité un marché de plafonnement et d'échange pour la pollution par le carbone, ce qui signifie que ce règlement aurait permis aux services publics à réorienter leur production d'électricité vers des énergies renouvelables comme l'éolien et le solaire, loin du charbon ou du gaz naturel. Ils auraient pu continuer de produire et d’utiliser tous les moyens de combustion disponibles, mais cela leur aurait coûté de plus en plus cher, au fil du temps. Mais le problème de la Cour suprême avec le Clean Power Plan dépend de son fonctionnement. En effet le Clean Power plan intégrait les émissions des centrales électriques et les services publics au sein des États. Au lieu de cela, les juges majoritaires ont statué que chaque centrale électrique doit appliquer la même règlementation et que la gestion du programme ne relève plus de l'EPA. La nouvelle règlementation pourrait représenter une série de règles générales sur les limites, dans lesquelles l'EPA pourrait éventuellement exiger des normes spécifiques sur les technologies mais non sur les objectifs de changement climatique et de réduction de CO2. La décision, comme certains s’étaient empressés de le souligner, contrairement à certaines suppositions plus tôt dans la semaine, ne limite plus le pouvoir de l'EPA de lutter contre le changement climatique. Ainsi, les services publics qui produisent de la pollution à partir du charbon ou qui dépendent presque entièrement du gaz naturel peuvent continuer leur exploitation plus longtemps, sans la pression financière pour éliminer ces centrales au charbon si elles respectent les exigences minimales en matière d'émissions.
Équivalent MPG/essence de l'Union of Concerned Scientists pour les véhicules électriques, 2021
De plus, il n'y a aucune garantie que le changement règlera les problèmes climatiques. Les cartes nationales périodiques publiées par l'Union of Concerned Scientists, permettant efficacement d’évaluer l'équivalence par mile par gallon (ou par kilomètre par litre) pour un VÉ en fonction d’une norme carbone, pourraient être difficiles à estimer, dépendant des sources d’énergie fournies par chaque service public local ou régional. Les services publics qui ont déjà pris des engagements à long terme pour passer aux énergies renouvelables, permettront aux véhicules électriques de devenir de plus en plus écologiques ; le changement ne se fera pas aussi rapidement dans certaines régions. Il est beaucoup trop tôt pour préciser ce que cela pourrait signifier pour les services publics, mais suite à la pression exercée par les contribuables, les entreprises et certains États, la situation risque de devenir de plus en plus risquée. Tel que signalé l'année dernière, selon les données de l’UCS*, le Ford F-150 Lightning a l'empreinte carbone d'un véhicule à essence de 85 mpg (2,76 l/100km) , et pour plus de 70% de la population américaine, conduire le Lightning produira moins de la moitié des émissions du modèle à essence. En 2021, 97% des Américains vivaient dans une zone où la conduite d'un véhicule électrique permettait de produire moins d'émissions qu'une voiture à essence de 50 mpg, (4,7 l/100km) selon l’UCS.
Ford F-150 Lightning 2022
La décision est également en contradiction avec un large éventail de dépenses fédérales, telles que le projet de loi bipartisan sur les infrastructures qui affecte 65 milliards $ USD (83,5 milliards $ CAD) et la mise à niveau du réseau pour accélérer les énergies renouvelables, incluant 7,5 milliards $ USD (9,6 milliards $ CAD) pour le déploiement de bornes de recharge pour véhicules électriques. Le Sierra Club a qualifié la décision de «profondément décevante et dangereuse» et a noté qu'elle éliminait effectivement l'outil le plus efficace de l'Agence américaine de protection de l'environnement pour réduire la pollution climatique des centrales électriques à combustible fossile existantes». L'EPA a cependant le pouvoir de réglementer ce qu'on appelle les polluants critiques comme le monoxyde de carbone, l'ozone, le plomb, les oxydes d'azote, les particules et le dioxyde de soufre, elle pourrait potentiellement resserrer considérablement ces normes pour contrôler les centrales au charbon et les rendre prohibitives. . L'établissement de limites d'émissions de carbone par polluants sera beaucoup plus difficile que tout ce qui se fait actuellement sur le marché et, comme certains l'ont souligné, pourrait être plus coûteux pour les contribuables et créer de nombreux défis en cours de route.
Centrale électrique à l'extérieur d'Ithaca, New York
Mais le soutien du public américain est réel. Le National Resources Defense Council (NRDC) a souligné lors d’une étude de juin 2022 de la Robert Wood Foundation et de la Harvard TH Chan School of Public Health, que près de 8 Américains sur 10 soutiennent le contrôle des centrales électriques au charbon et au gaz. Comme l'ont souligné diverses organisations environnementales dans leurs réactions à la décision, la législation sur l'énergie propre et le climat est sensiblement le remède le plus efficace. "Le Congrès doit promulguer rapidement une législation solide et équitable sur l'énergie propre et le climat", a déclaré la présidente de l'UCS, Johanna Chao Kreilick. "Tel que confirmé par le nombre croissant de communautés à travers le pays et dans le monde, le changement climatique est réel, et il n'y a plus de temps à perdre." Bengt Halvorson *UCS : L'Union of Concerned Scientists est un groupe américain indépendant de scientifiques et de citoyens œuvrant pour trouver des solutions dans les domaines suivants : Le réchauffement global, les véhicules propres, les énergies propres l'énergie nucléaire les armes nucléaires et la sécurité globale Green Car Reports
Contribution: André H. Martel
Commentaires
|
Abonnez-vous à notre infolettre hebdomadaire
Use a valid e-mail address Votre inscription est confirmée.
xhr
100
NOS PARTENAIRES |