Les subventions publiques mondiales consacrées au secteur des énergies fossiles devraient dépasser les 5300 milliards de dollars en 2015. C’est ce que conclut une nouvelle étude du Fonds monétaire international, qui souligne que ce montant est plus élevé que la totalité des dépenses en santé. C'est l'équivalent de 10 millions de dollars à chaque minute, durant toute l'année! « Ces estimations sont choquantes », a commenté lundi l’institution dans la note explicative accompagnant la publication de cette vaste recension des coûts croissants engendrés par notre dépendance aux énergies fossiles. Le Fonds monétaire international (FMI) définit ces « subventions » essentiellement en comparant les prix payés par les consommateurs pour leur énergie et son coût « réel ». Ce dernier comprend les coûts, pour les États, des « dommages » de plus en plus importants engendrés par les problèmes environnementaux et en matière de santé humaine. Les bouleversements climatiques, qui ne cessent de s’aggraver, sont compris dans cette évaluation. Le charbon, le pire des combustibles fossiles en matière de problèmes de pollution de l’air et d’émissions responsables des bouleversements du climat, accapare plus de la moitié des 5300 milliards. Le pétrole le suit avec le tiers de l’enveloppe globale et le gaz remporte le reste. Ce montant équivaut à 6,5 % du PIB mondial. Cela signifie que les sommes investies dépassent la part du PIB planétaire consacrée à la santé, qui doit atteindre les 6 % cette année. Le rapport revoit d’ailleurs à la hausse l’estimation réalisée en 2013, qui évoquait une subvention annuelle avoisinant les 2000 milliards. Selon le FMI, cette révision majeure est due à une précision des « effets dommageables de la consommation d’énergie sur la qualité de l’air et la santé ». Quant à la « subvention » attribuable aux coûts des changements climatiques, elle s’élève à 1268 milliards de dollars pour 2015. Cette augmentation considérable des subventions après impôt par rapport aux chiffres de 2011 a plusieurs explications :
Effets budgétaires positifs d’une réforme des prix de l’énergie
Il est important de savoir que l’augmentation des recettes rendue possible par une réforme des prix de l’énergie sera nettement plus faible que le montant estimatif des subventions, parce que, si les prix de l’énergie augmentent, les entreprises et les ménages réduiront leur consommation d’énergie et auront recours aux technologies permettant de réduire les émissions. En tenant compte le mieux possible de ces comportements, nous chiffrons l’augmentation des recettes consécutive à la suppression des subventions après impôt à 3000 milliards de dollars en 2013 (4,0 % du PIB mondial) et à près de 2900 milliards de dollars (3,6 % du PIB mondial) en 2015. C’est là un dividende budgétaire considérable qui pourrait être utilisé pour réduire la fiscalité sur le travail et le capital de manière à renforcer la croissance économique ou pour effectuer les investissements si nécessaires dans les services de santé et l’enseignement de base. En même temps, une réforme des prix de l’énergie réduit sensiblement la nécessité de subventionner les énergies renouvelables et constitue le moyen le plus efficace d’encourager l’utilisation des instruments disponibles pour atténuer les effets nocifs sur l’environnement des activités économiques. Ces subventions, pour le G20 seulement, ont déjà fait l'objet d'un article dans les actualités AVÉQ.
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