Montréal a le potentiel pour devenir la première ville au monde à se doter d’un parc de taxis 100 % électriques conçus et assemblés au Québec. « Si nous réunissons nos forces, nous serons en mesure de livrer les premiers taxis verts à compter de 2017 », soutient Alexandre Taillefer en entrevue à La Presse Affaires. L’entrepreneur montréalais affirme travailler activement à ce projet depuis un peu plus d’un an. Dans un premier temps, il en coûterait 50 millions pour concevoir une version made in Québec du taxi de l’avenir. « Nous sommes prêts à financer le tiers de la somme requise pour faire démarrer le projet », précise l’associé principal de XPND Capital, un fonds de capital-croissance basé à Montréal et qui propose, notamment, des conseils stratégiques à ses clients d’affaires. Les taxis seraient produits en usine à partir d’une plateforme qu’il faudrait acquérir auprès d’un grand constructeur de véhicules électriques comme Tesla, en Californie, qui connaît un succès commercial remarquable avec son véhicule tout électrique, le Model S, dont le prix de vente débute à 70 000 $. L’OCCASION Il ne fait aucun doute, selon Alexandre Taillefer, l’un des « dragons » de la populaire émission de télé à Radio-Canada, que le Québec y gagnerait en visibilité et en crédibilité en se lançant dans la production de taxis non polluants. « Nous avons l’opportunité d’envoyer sur la scène internationale un signal très fort que nous accordons toute l’importance requise aux questions touchant l’électrification des transports, soumet-il. Et nous avons tous les atouts pour réussir. » M. Taillefer n’est pas sans savoir que d’autres grandes villes, entre autres New York et Londres, souhaitent retirer de la circulation les taxis qui brûlent du carburant. Le maire de la ville de Londres, Boris Johnson, s’est d’ailleurs fixé comme objectif de remplacer dès 2018 le parc de taxis roulant à essence par des véhicules hautement technologiques propulsés par un moteur électrique. « Nous pouvons prendre les devants, mais pour cela, nous devons bouger rapidement. Il est d’ailleurs inconcevable que nous ne l’ayons pas fait à ce jour considérant les avantages que nous possédons en la matière. » — Alexandre Taillefer Des partenaires éventuels seront bientôt pressentis, tant pour participer à la production du véhicule que pour son design. « On veut rencontrer des manufacturiers qui ont des compétences dans la fabrication de véhicules moteurs pour qu’ils nous soumettent des idées », souligne Alexandre Taillefer. Il entend cogner à la porte d’Hydro-Québec pour demander la collaboration de la société d’État, qui a mis au point un moteur-roue et des piles au lithium, et rencontrer des dirigeants du Fonds de solidarité FTQ pour sonder leur intérêt en vue d’une implication financière. « Mais ça prend aussi, et surtout, une volonté ferme du gouvernement », plaide l’entrepreneur. LA RENTABILITÉ Il reste bien sûr de nombreux éléments à préciser et à clarifier avant de démarrer les nouveaux véhicules. Alexandre Taillefer ne cache pas qu’il devra convaincre les sceptiques qui doutent de la viabilité d’un tel projet visant à « brancher » tous les taxis à des bornes de recharge. Il lui faudra en outre mettre dans le coup l’industrie du taxi, il va sans dire, compte tenu des enjeux économiques que cela représente pour ses membres. Par exemple, une partie du financement pour l’acquisition des véhicules serait facilitée par un programme d’économie d’énergie qui permettrait aux propriétaires de rembourser leur prêt plus rapidement. Cliquer ici pour lire l'article "Taxis électriques à travers le monde"UNE OPTION « INTÉRESSANTE », SELON CODERRE Un taxi 100 % électrique « made in Québec » pourrait devenir « le fer de lance » de la nouvelle économie verte de Montréal, soutient le maire Denis Coderre. « C’est une option intéressante, d’autant plus que je suis en faveur de l’électrification des transports dans ma ville », précise-t-il. Il croit que le projet lancé par le dragon Alexandre Taillefer mérite d’être analysé plus en profondeur. Denis Coderre voit un taxi affichant « une couleur, une signature, un branding », qui le différencierait, et qui donnerait à cette industrie une nouvelle image. Ce sont 5500 taxis à essence qu’il faudrait remplacer pour faire place à une flotte de véhicules nettement plus écologiques. Source: La Presse +, qui a un dossier spécial sur l'électrification des transports aujourd'hui
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