Véhicules électriques: un important rôle à jouer pour combattre les changements climatiques9/10/2015
Deux mois seulement avant que les négociations internationales sur le climat ne commencent à Paris, un nouveau rapport de groupes travaillant sur l’environnement et l’énergie (EPRI et le Natural Resources Defense Council) prédit que l’émission de gaz à effet de serre peut baisser de 77 % en 2050 avec l'électrification de plus de la moitié des voitures, camions et chariots élévateurs des États-Unis. Grâce à l'électrification de 53 % des kilomètres parcourus par les véhicules, principalement des voitures particulières, des petits camions, des autobus et des équipements tout-terrain, de même qu’à l’énergie provenant des centrales éoliennes et solaires, la nation pourrait réaliser une réduction des GES de 550 tonnes métriques par année dans 35 ans, ce qui correspond à 100 millions de véhicules à essence et au diesel retirés des routes, selon le rapport. Bref, les véhicules électriques sont plus propres que les véhicules alimentés au pétrole et ils sont considérés comme une solution partielle au réchauffement climatique, conclut le rapport. Un tel changement de paradigme dans le transport nécessite la coopération de la Californie, qui compte le plus grand nombre de véhicules électriques. Celle-ci doit convaincre les 49 autres États d’adopter des cibles de véhicules à zéro émission qui se traduiront par plus de voitures électriques produites et vendues. Déjà, la Californie s’est engagée à mettre 1,5 million de voitures électriques sur les routes d'ici 2025, pour réduire de 80 % la pollution due aux émissions de gaz carbonique provenant du secteur des transports d'ici 2050. Après l’adoption au Sénat du projet de loi 350 au début du mois, l'état devra générer 50 % de son électricité à partir d'énergies renouvelables d'ici 2030. Bien qu'une clause de réduction du pétrole ait été retirée du projet de loi, de nouvelles cibles d’électricité propre sont importantes et sont utilisées comme base par les services publics afin d'étendre l'électrification des transports en Californie et ailleurs, même au point de remplacer les combustibles pétroliers. Pas assez de voitures électriques Il ya 150 000 voitures électriques sur 13 millions d'automobiles immatriculées en Californie; environ 350 000 véhicules électriques ou hybrides rechargeables aux États-Unis sur 250 millions de voitures, selon les responsables de l'énergie. Voilà un petit nombre de véhicules électriques, qui ne représente qu’une fraction des véhicules sur les routes. Augmenter ce ratio à plus de 50 % constituerait un changement radical que les services publics et les experts considèrent comme faisable. « Est-ce trop ambitieux de souhaiter que les ventes de véhicules électriques atteignent 60 % de toutes les voitures vendues en 2050? Nous allons voir. Beaucoup de choses doivent se produire avant d’y arriver », a déclaré Mark Duvall, directeur de l'utilisation de l'énergie pour l'Electric Power Research Institute de Palo Alto. Un monde de conduite électrique EPRI et le Natural Resources Defense Council ont publié leur rapport le 17 septembre, en collaboration avec des dizaines de services publics municipaux ou privés. Cela faisait partie d'une initiative visant la réduction des niveaux de GES pour stopper le réchauffement de la planète qui cause notamment le rétrécissement des calottes glaciaires, ainsi qu’une montée du niveau de la mer et des températures plus élevées dans l'ouest des États-Unis, dont la Californie,. Les deux groupes sans but lucratif ont été les premiers à créer un plan qui mise sur le rôle important des véhicules électriques à batterie tels que ceux de Tesla, Nissan et Chevrolet dans l’objectif de réduction des émissions d'air et de GES en 2050. Le scénario de l'étude conçu pour abaisser le niveau de GES suppose aussi un coût moins élevé du gaz naturel, la fermeture des centrales au charbon, plus polluantes, pour augmenter le nombre de centrales aux combustibles propres tels que celles à l'énergie éolienne, solaire et géothermique pour produire de l'électricité, ainsi qu’une pénalité sur les carburants à forte teneur en carbone. Le calcul de base, sans la pénalité de carbone, permettra de réduire les GES de 430 tonnes en 2050, soit l'équivalent de 80 millions de voitures particulières. Aucun autre rapport n’a encore étudié les conséquences d’une électrification de plus de la moitié des kilomètres parcourus en voiture. Le rapport stipule que, même si seuls 62 % des véhicules légers et mi-lourds électriques sont électriques en 2050, ces véhicules consommeraient seulement 13 % de l'électricité fournie par le réseau. Y’a-t-il assez d’électricité ? «Le réseau est prêt pour cela. Et le transport en bénéficiera », a déclaré Ed Kjaer, directeur de l'électrification des transports pour Southern California Edison. Edison est mandaté par l'État pour augmenter la quantité d'énergie renouvelable. Actuellement, 22 % de toute l'énergie fournie par SCE provient de sources d'énergie renouvelables et cela doit passer à 50 % d'ici 2030, a-t-il dit. En augmentant l'utilisation de l’électricité, cela oblige Edison à ajouter de nouvelles centrales solaires, éoliennes et géothermiques au réseau, a-t-il dit. « Nous voyons ainsi les avantages de l'électrification du transport: la réduction des GES, une meilleure qualité de l'air et une augmentation de l'efficacité du système électrique en y introduisant des énergies renouvelables», a déclaré M. Kjaer. Les règles de qualité de l'air de la Californie exigent d’augmenter le nombre de véhicules à zéro émission chaque année, explique Duvall. Les chiffres vont passer de 35 000 par an au double en 2018 et enfin à 15 % de toutes les ventes de voitures en 2025. L’Oregon et plusieurs États du Nord ont adopté des objectifs de véhicules à zéro émission similaires à ceux de la Californie, ce qui signifie que ces États verront leurs ventes de VÉ augmenter. Duvall dit qu'il est possible qu’il y ait près de 4 millions de véhicules électriques sur les routes aux États-Unis en 2025. Les prix des véhicules électriques baissent Depuis la sortie de la Nissan Leaf tout électrique en 2011 et, la même année, de la Chevrolet Volt, une voiture à batterie avec un petit un moteur à essence qui prend en charge la transmission électrique si nécessaire, plusieurs constructeurs automobiles sont passés en mode VÉB. Entre 2016 et 2020, Duvall dit que 24 nouveaux modèles de voitures électriques seront vendus aux États-Unis. Audi, Porsche et Mercedes-Benz investissent massivement dans les voitures électriques à batterie, peut-être pour concurrencer la luxueuse Tesla Model S, qui a une autonomie d’environ 425 km et coûte entre 70 000 $ et 105 000 $. Comme les ordinateurs et les téléphones intelligents, plus de voitures électriques seront produites, plus les prix vont baisser, a-t-il dit. En 10 ans, le prix de vent d’une voiture électrique sera égal à celui d'une voiture à essence de taille similaire, ajoute-t-il. « Le coût des batteries connaît une baisse significative, tout comme celui des moteurs et des contrôleurs et de toutes les choses propres aux véhicules électriques », a déclaré Duvall. Alimenter une voiture électrique équivaut à payer environ 1 $ par gallon d'essence et cela ne comprend pas les coûts d’entretien moins élevés associés aux véhicules électriques. Où recharger sa batterie ? Outre des prix de vente plus élevés, le plus gros problème des propriétaires de véhicules électriques présentement est de trouver des bornes de recharge électrique pour se brancher. Edison a demandé à la California Public Utilities Commission d'autoriser un partenariat avec des entreprises privées pour construire 30 000 bornes de recharge publiques en Californie du Sud. La demande pourrait être approuvée cette année, a-t-il dit. Bien que l'étude imagine un nouveau modèle de transport, cela prendra du temps. Mais certains disent que c’est inévitable. « Ce sont les solutions technologiques pour les 100 prochaines années. Nous devons fondamentalement nous libérer de notre dépendance au pétrole. C’est ce vers quoi nous nous dirigeons», a déclaré M. Kjaer. Source: Press Telegram Collaboration: Lisanne Rheault-Leblanc |