Extraits d’un dossier de la Presse + concernant les facteurs de croissance de l’électro mobilisation au Québec.
Tous les facteurs favorisent la banlieue
Entrée privée, distance parcourue, possession de deux voitures, niveau de revenu, pont à péage : tous les critères sont en place pour faire des banlieues montréalaises de petits royaumes de la voiture électrique. Le contexte idéal de la banlieue « Il y a un peu un cercle autour de l’île », confirme Jean-François Morissette, de l’Association des véhicules électriques du Québec (AVEQ). « Les gens dans les quartiers centraux utilisent moins leur voiture, donc c’est moins intéressant pour eux d’un point de vue économique. » Une question d’argent Le niveau de revenu semble aussi être un facteur déterminant dans le taux de pénétration actuel des voitures électriques, constatent les observateurs. L’impact d’un pont S’il fallait désigner une « capitale » des voitures électriques au Québec, ce pourrait être Terrebonne. Dixième ville du Québec pour la population, cette municipalité de la couronne nord de Montréal vient au quatrième rang de celles où l’on trouve le plus de voitures électriques ou hybrides rechargeables, derrière Montréal, Québec et Laval. Des surprises et des mystères Voici quelques constats significatifs tirés des données de la SAAQ. Peu nombreuses, mais en forte croissance Les voitures électriques restent marginales au Québec. À peine 0,7 % des voitures immatriculées étaient électriques ou hybrides rechargeables au 31 décembre dernier. Le rythme va toutefois en s’accélérant, et à bonne vitesse. En 2018, on en a vendu 14 734, selon les données de Transition énergétique Québec, soit 2,3 fois plus qu’en 2017. Et en 2019, le premier trimestre en a vu s’écouler 3,7 fois plus qu’à la même période en 2018. Un concessionnaire qui change tout Il se trouve, autour de Rawdon, dans Lanaudière, un îlot d’une demi-douzaine de municipalités où les taux de pénétration sont parmi les meilleurs au Québec. Pourquoi ? Tous les intervenants à qui l’on pose la question pointent dans la même direction : Bourgeois Chevrolet, le plus important vendeur de voitures électriques du Canada. Cas unique à Laval La municipalité a pourtant été l’une des rares au Canada, sinon la seule, à offrir à ses citoyens un programme de subventions qui s’ajoutait à celui du gouvernement provincial. Pendant un an, jusqu’au 30 avril dernier, la Ville a distribué 546 subventions de 2000 $ s’ajoutant aux 8000 $ offerts par Québec. Peu populaire en région Le sujet a maintes fois été abordé lors de la dernière campagne électorale provinciale : la voiture électrique n’est pas encore une favorite en région. Cela se perçoit dans les taux relativement faibles observés dans les principales villes de l’Abitibi, du Saguenay–Lac-Saint-Jean, de la Gaspésie, de la Côte-Nord ou de Beauce, par exemple. Les raisons sont multiples. D’abord, les bornes de recharge y sont ou y étaient, jusqu’à tout récemment, rares. « Le Saguenay, c’est assez isolé et il n’y avait pratiquement pas de bornes, note Jean-François Morissette. À part une couple de crinqués, les gens ne considéraient pas beaucoup la voiture électrique. Les installations récentes pourraient avoir un impact assez rapide sur les ventes. Il y a beaucoup de perceptions aussi. Même si c’est tout à fait faisable d’avoir une voiture électrique, les gens ont l’impression que non. » Le fait que la majorité des voitures électriques offertes et disponibles étaient des modèles compacts explique aussi ce retard dans des régions où les pick-up sont très populaires. « Tant qu’il n’y aura pas de pick-up électriques, on va sentir un retard. » La langue, un obstacle ? À première vue, les municipalités de Dorval, Pointe-Claire, Dollard-des-Ormeaux et Kirkland, dans l’ouest de l’île de Montréal, ont tout ce qu’il faut pour inciter leurs habitants à l’achat de voitures électriques : des résidences avec entrées privées, des résidants qui se servent régulièrement de leur voiture, en possèdent souvent deux et ont des revenus relativement élevés. Or, le taux d’adoption de la voiture électrique est inférieur à la moyenne québécoise. Gatineau oublié Autre mystère difficile à élucider pour les experts interrogés : les très faibles taux observés en Outaouais. Gatineau, en particulier, affiche un taux d’à peine 0,49 %, souvent moins de la moitié de celui de villes en apparence comparables comme Laval, Longueuil, Trois-Rivières ou Sherbrooke. Extraits d’un article dans la Presse + UN DOSSIER DE JEAN-FRANCOIS CODÈRE Avec la collaboration de Thomas de Lorimier et Michael Sanchez, La Presse La Presse +
Contribution: André H. Martel
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