La société montréalaise dcbel révolutionne la gestion de l’électricité avec sa technologie de chargeur bidirectionnel. Grâce à cette innovation, le rêve de la voiture électrique capable d’alimenter une maison devient réalité. Après huit ans de recherche, leur chargeur bidirectionnel certifié, nommé Ara, a été lancé en mars dernier dans des foyers californiens. Cet appareil permet non seulement de recharger une voiture électrique, mais aussi d’alimenter une maison à partir de la batterie du véhicule. Ara est un système multifonctionnel. Pour les maisons équipées de panneaux solaires et d’autres sources d’énergie auxiliaires comme des batteries ou des génératrices, cet appareil, de la taille d’une armoire de salle de bains, gère l’ensemble du système maison-voiture. Grâce à la domotique, Ara optimise la consommation des appareils électriques, choisit le meilleur moment pour recharger la voiture en fonction des tarifs et peut même déconnecter la maison du réseau si les prix sont trop élevés. Là où la revente d’électricité est autorisée, ce système intelligent peut négocier en temps réel avec les compagnies d’électricité pour vendre les surplus d’énergie et fournir des prévisions de consommation sur sept jours.
Cette technologie, qui pourrait transformer la gestion des réseaux électriques, suscite l’intérêt d’Hydro-Québec. L’entreprise a récemment lancé un plan d’investissement ambitieux pour augmenter sa capacité de production, en prévision des deux millions de voitures électriques que le Québec pourrait compter d’ici 2030.. En janvier 2024, la Californie a annoncé une subvention de 52 millions de dollars pour l’achat et l’installation des 12 000 premiers appareils. Cet hiver, Électricité de France testera la technologie dans plusieurs centaines de foyers, permettant ainsi l’échange d’électricité entre eux. Selon l’ingénieur, Ara peut transformer une maison consommatrice en une maison autonome, voire productrice, en seulement trois millisecondes, capable d’injecter de l’énergie dans le réseau. À grande échelle, cette capacité pourrait équivaloir à de grandes installations électriques. Avec deux millions de voitures électriques, le Québec pourrait presque doubler la puissance installée d’Hydro-Québec. Le PDG de dcbel reconnaît que ni Hydro-Québec ni les Québécois ne sont encore prêts pour ce changement. Pour un réseau historiquement centralisé, l’idée de consommateurs partenaires est un grand défi. L’entrepreneur admet également que ce défi est immense pour une jeune entreprise de cent employés. Malgré des partenariats avec Volvo et le fabricant de batteries LG, la production de dcbel reste limitée à quelques centaines d’appareils par an. Article synthèse de Silence on Roule - Le podcast
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