Depuis que Stellantis a annoncé qu'elle souhaitait bâtir deux installations de cellules de batterie en Amérique du Nord, l'espoir existe toujours d'en implanter une en Ontario, contribuant ainsi à assurer la place de la province dans la chaîne d'approvisionnement des véhicules électriques en Amérique du Nord.
Maintenant que le gouvernement de l'Ontario a défini le cadre de la deuxième phase de sa stratégie automobile, l'accent à court terme se porte à nouveau sur les batteries de véhicules électriques et, plus précisément, sur Stellantis. En juillet, le PDG de Stellantis, Carlos Tavares, a confirmé lors d'une conférence de presse avec l' Automotive Press Association de Detroit que la société avait l'intention de construire deux usines de fabrication de cellules de batterie en Amérique du Nord et que l'une d'entre elles pourrait être au Canada. "Nous en bâtirons au moins une aux États-Unis, et peut-être même deux", a-t-il déclaré à propos des coentreprises prévues avec LG et Samsung. "Il y a aussi une option que l'une des deux soit au Canada." Le mois dernier, le premier ministre de l'Ontario Doug Ford a annoncé son intention de voir l’installation d’une importante usine de batteries construite dans la province, un engagement répété lors de la phase 2 de sa stratégie automobile. Par contre, aucune entreprise n’a encore offert de la construire. Stellantis serait-elle cette entreprise? Le Canada toujours en lice Dans une déclaration à Electric Autonomy Canada plus tôt ce mois-ci, la chef des communications de Stellantis, Lou Ann Gosselin, n'a pas confirmé si le Canada était exclu du projet, mais a réitéré que le Canada, le Mexique et les États-Unis sont des concurrents potentiels pour une future usine de batteries du conglomérat italo-américain. Stellantis possède actuellement des usines d'assemblage automobile à Brampton et à Windsor, et l'année dernière, elle a annoncé un investissement de 1,5 milliard $ CAD pour construire des véhicules électriques dans la ville frontalière. Une usine de batteries construite dans la même secteur semblerait être un bon choix. Pour sa part, la ville de Windsor a également clairement indiqué qu'elle prenait des mesures pour établir une chaîne d'approvisionnement locale indépendante de batteries de véhicules électriques. Plus tôt cette année, la WindsorEssex Economic Development Corp. a révélé qu'elle souhaitait attirer une usine de batteries de 2 milliards $ CAD. Les responsables ont refusé de révéler quelle entreprise était intéressée par le projet, mais une fois que Stellantis a annoncé ses plans nord-américains, les rumeurs se sont mises à se répandre. « Nous serions ravis d’avoir une usine de batteries», a déclaré Stephen MacKenzie, président et chef de la direction d'Invest WindsorEssex, dans une interview avec Electric Autonomy . « Il y a certainement beaucoup d'activité sur le marché en Amérique du Nord et en Europe en ce moment. » MacKenzie a également ajouté que le nombre d'installations d’usines de véhicules en Ontario, la proximité du sud-ouest de l'Ontario avec la région du Grand Détroit et la capacité de s'approvisionner en minéraux tels que le lithium et le nickel pour la création de batteries sont quelques facteurs souhaitables pour une usine de batteries potentielle dans sa ville. Ambitions de la chaîne d'approvisionnement À ce stade-ci, Stellantis semble être le dernier et le meilleur espoir du Canada pour une usine de batteries impliquant l'un des principaux constructeurs automobiles traditionnels. Ce printemps et cet été, General Motors et Ford ont annoncé leurs intentions de construire leurs propres usines de batteries : quatre usines dans le cas de GM, et trois pour Ford, mais toutes devraient être situées aux États-Unis. Plus récemment, Toyota a également dévoilé des plans pour une usine américaine d'assemblage de batteries de 1,3 milliard $ USD. L'importance d'obtenir des engagements similaires au Canada est essentielle aux objectifs de ce pays d'être un acteur majeur dans l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement des VÉ. « Historiquement, la fabrication de batteries n’existait pas au Canada », a déclaré dans un courriel à Electric Autonomy, Liz Lappin, vice-présidente des affaires générales et de l'exploration chez E3 Metals, un développeur émergeant de lithium basé à Calgary. « Cependant, l'importance des chaînes d'approvisionnement nationale est devenue très claire au cours des deux dernières années. Nous savons que l'Amérique du Nord dans son ensemble aura besoin de plus de batteries, et nous espérons qu'une portion significative de cette capacité pourra être développée au Canada. Jusqu'à présent, le Québec s'est imposé comme le chef de file de la chaîne d'approvisionnement des batteries pour véhicules électriques, avec deux importantes installations de cellules de batterie annoncées le mois dernier pour compléter son secteur de fabrication de véhicules électriques déjà très actif. En l'espace de quelques jours au début du mois d'octobre, la société ontarienne StromVolt a annoncé qu'elle allait construire une installation de 10 GWh au Québec, tandis que la société britannique Britishvolt, dans une entrevue exclusive avec Electric Autonomy, a révélé son intention d’y construire une usine de 60 de GWh également au Québec. La demande future n'est pas claire Malgré la rivalité actuelle, il est impossible de sous-estimer ce que la fabrication de batteries de véhicules électriques apportera au Canada. « Si vous parlez d'une Gigafactory, située n'importe où au Québec ou en Ontario, incluant un million à trois millions de pieds carrés d'espace de production, alors il est question d'environ 2 000 à 2 500 emplois directs. Vous pourriez également envisager près de 1 000 autres emplois dans la chaîne d'approvisionnement, », dit MacKenzie. Remarquablement, même avec cette activité récente, l'Amérique du Nord a encore un long chemin à parcourir pour rattraper l'Asie et l'Europe en tant que chefs de file pour la fabrication de batteries. En juin, Benchmark Mineral Intelligence a répertorié 211 « méga-usines » de batteries au lithium dans le monde, dont 12 aux États-Unis, contre 22 en Europe et 156 en Asie. Même si une usine de batteries Stellantis s’établit au Canada, ainsi que les deux projets prévus pour le Québec, Liz Lappin dit qu'il est difficile d’évaluer à ce stade quelle proportion de la demande globale ces usines pourront-elles fournir. « Les données concernant la fabrication de véhicules électriques sont en constante évolution », écrit-elle. Pour sa part, le groupe Invest WindsorEssex MacKenzie est convaincu que le potentiel du marché canadien parlera de lui-même et que la réputation de Windsor en tant qu'emplacement de choix pour accéder au marché des grands équipementiers est suffisamment forte pour les fabricants de batteries, comme Stellantis, LG et Samsung. « Ils étudient de nombreux endroits en Amérique du Nord, mais nous croyons après avoir démontré une bonne analyse de rentabilisation, que nous verrons ce qui se passera dans le futur.» Josh Kozelj Electric Autonomy
Contribution: André H. Martel
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