Les preuves qui confirment que les véhicules électriques sont écologiquement supérieurs aux véhicules à essence et au diesel sont sans équivoque, selon un groupe d’experts canadiens de premier plan.
« Mirage », « illusion », « fausse solution ». Depuis quelque temps, les termes utilisés pour critiquer le passage aux véhicules électriques ne manquent pas. Certains mentionnent l’impact environnemental, l’exploitation minière ou le travail des enfants. Mais quelle est la réalité? Dans la course à la transition énergétique, la demande de certains minéraux critiques a fortement augmenté, posant des défis écologiques et humanitaires. C’est pourquoi les chercheurs ont développé des batteries avec peu ou pas de nickel ou de cobalt, compte tenu des préoccupations concernant le travail des enfants dans les mines de cobalt du Congo. Le cobalt est également utilisé dans le processus de raffinage du pétrole pour les véhicules à essence, les ordinateurs et les téléphones mobiles. Ces nouvelles chimies de batteries offrent un certains avantages: une réduction significative de l’impact écologique et humanitaire de l’exploitation minière, une abondance de ressources (le fer, le phosphate, le manganèse et plus tard le sodium sont abondants et peu coûteux), des prix des batteries plus bas et une meilleure sécurité énergétique. Cela est particulièrement vrai pour les batteries lithium-fer-phosphate (LFP). À compter de 2022, environ 50% des voitures Tesla vendues seront équipées de batteries LFP. Celles-ci utilisent un plus grand nombre de cycles de charge-décharge (plus de 10 000), et cela représente plusieurs millions de kilomètres sur la durée de vie des batteries, qui pourraient dépasser 20 ans. Les batteries lithium-ion sont maintenant recyclées à l’aide de procédés hydro métallurgiques avec des taux de récupération de 95 %, qui passeront bientôt à 99 %. De plus, les gouvernements travaillent actuellement sur des réglementations qui exigeront que les batteries des véhicules électriques soient recyclées. Rappelez-vous que 0% de l’huile utilisée par les véhicules à essence et diesel peut être recyclée. 500 à 1 000 fois moins d’huile extraite L’Agence internationale de l’énergie estime la demande de minéraux critiques nécessaires aux véhicules électriques et au stockage de l’énergie à 12,7 millions de tonnes en 2040. En comparaison, quatre milliards de tonnes de minéraux ont été extraites pour le pétrole dans le transport en 2018. À son rythme de croissance le plus rapide, les quantités de minerais extraites pour l’ensemble de l’économie neutre en carbone (réseaux électriques et véhicules électriques, énergies renouvelables, stockage d’énergie) seront 500 à 1 000 fois inférieures à la production actuelle de combustibles fossiles. Environnement et cycle de vie des véhicules électriques L’empreinte écologique d’un véhicule devrait toujours être calculée sur la base de son cycle de vie complet, plutôt que seulement sur la fabrication. Cela comprend l’extraction des matières premières, la fabrication de la batterie et du véhicule, ainsi que l’utilisation, l’élimination et le recyclage. Bien que l’impact de la fabrication de batteries soit réel, il diminue d’année en année. Les émissions de gaz à effet de serre provenant de sa fabrication ont diminué d’environ 60% par kWh entre 2013 et 2019. Selon McKinsey, « les manufacturiers ont la capacité de réduire l’empreinte carbone de la production de batteries jusqu’à 75 % en moyenne au cours des cinq à sept prochaines années ». Pour les véhicules à essence, de telles améliorations écologiques ne sont pas possibles. L’électricité par rapport au pétrole au Canada Entre 1990 et 2021, les émissions de GES du secteur canadien de l’électricité ont diminué de 45 %, rendant l’utilisation des véhicules électriques de plus en plus écologique. Au cours de la même période, les émissions de GES provenant des sables bitumineux ont augmenté de 463 %. D’ici 2023, plus de 70 % de la production pétrolière du Canada proviendra des sables bitumineux, qui représentent 97 % des réserves de pétrole du pays. Selon l’Institut Pembina, l’extraction et le traitement des sables bitumineux génèrent 2,2 fois plus d’émissions de GES par baril que le pétrole brut moyen extrait en Amérique du Nord. Plus la production des sables bitumineux consommée par les véhicules diesel et à gaz est importante, plus son impact environnemental sera important.
Graphique : Institut Pembina
Rappel à la réalité : les véhicules électriques surpassent les véhicules à combustion Malheureusement, il n’y a pas de solution miracle pour résoudre le changement climatique. Mais les véhicules électriques sont un outil puissant et les données les comparant aux véhicules à combustion interne (ICE) le confirment. Selon un rapport publié par l’International Council on Clean Transportation (ICCT) en 2021, les émissions de GES sur l’ensemble du cycle de vie des véhicules électriques en Europe, aux États-Unis, en Chine et en Inde sont inférieures à celles d’un véhicule à essence comparable : 66 à 69 % moins élevées en Europe, 60 à 68 % moins élevées aux États-Unis. 37 à 45 % de moins en Chine et de 19 à 34 % en Inde.
Graphique : ICCT
Selon un autre rapport publié en 2022 par le Conseil national de recherches du Canada, les véhicules partiellement et entièrement électriques ont moins d’émissions de GES que les véhicules à essence au Canada. Au Québec, l’impact est inférieur d’environ 60 % sur 150 000 km. Comme les véhicules ont une espérance de vie d’environ 250 000 à 300 000 km, la différence est encore plus grande en faveur des véhicules électriques. Nous ne disons en aucun cas que les véhicules électriques légers et lourds sont parfaits, ou qu’ils représentent la solution aux problèmes écologiques. Si les particuliers et les entreprises peuvent se passer de voitures et de camions, tant mieux. Nous devons d'abord encourager les transports publics électriques, les transports actifs, le covoiturage et l’autopartage électrique, tout en décourageant la conduite en solo pour réduire la pollution, les émissions de gaz à effet de serre et les embouteillages. Cela dit, loin d’être un mirage ou une illusion, les véhicules électriques légers et lourds sont supérieurs aux véhicules à essence et diesel d’un point de vue écologique et sanitaire. Ils doivent simplement être utilisés intelligemment. C’est la réalité des véhicules électriques. Daniel Breton est président et chef de la direction de Mobilité électrique Canada. Karim Zaghib est professeur de génie chimique et des matériaux à l’Université Concordia. Pierre Langlois est physicien, auteur, chroniqueur et consultant en mobilité électrique. Michelle Llambias Meunier est vice-présidente des opérations chez Propulsion Québec. Eddy Zuppel est gestionnaire de programme pour les transports propres et écoénergétiques au Conseil national de recherches du Canada. Thierry St-Cyr est chef de la direction d’InnoVÉÉ. Electric Autonomy Canada
Contribution: André H. Martel
Commentaires
|
Abonnez-vous à notre infolettre hebdomadaire
Use a valid e-mail address Votre inscription est confirmée.
xhr
100
NOS PARTENAIRES |