OTTAWA- Ce sera un printemps électrique pour les constructeurs automobiles canadiens avec plus de 13 milliards $ promis en seulement huit semaines pour construire les chaînes d'approvisionnement de batteries nécessaires et modifier la production des moteurs à combustion vers les véhicules rechargeables.
Cela s'ajoute aux 3,5 milliards $ supplémentaires promis au cours des quatre dernières années, incluant des investissements pour fabriquer des autobus scolaires et de transport en commun électriques, produire et traiter les minéraux essentiels nécessaires à la fabrication de batteries, appuyer les centres de recherche et développement afin de stimuler l'innovation des véhicules électriques et pour rééquiper les chaînes de montage dans les principales usines automobiles, notamment Stellantis, Ford, General Motors, Honda et Toyota. Lors d'une entrevue, le ministre de l'Innovation François-Philippe Champagne a déclaré : "Désormais, le Canada sera en tête de la chaîne d'approvisionnement des véhicules électriques, de l’extraction minière à la production de la voiture incluant le recyclage." Le Canada contribuera 529 millions $, l'Ontario 513 millions $ et la balance sera couverte par l'entreprise, dans le cadre d'un investissement mondial de 45 milliards $ pour la transition vers la fabrication de voitures et de technologies électriques prévu pour les trois prochaines années. L’investissement du Canada permettra également de créer son premier laboratoire d'essai de batteries de véhicules électriques en Amérique du Nord et investira dans un centre d'excellence pour les véhicules électriques de recherche et d'innovation existant à Windsor. Mark Stewart, chef de l'exploitation de Stellantis a déclaré : « Nous espérons que l'annonce d'aujourd'hui contribuera vraiment à rassurer nos familles, nos employés et la communauté locale sur notre engagement à long terme envers le Canada pour les 100 prochaines années. » Cette série d'annonces inclus 2 milliards $ de General Motors lui permettant de restructurer son usine d'Oshawa pour fabriquer des camionnettes de livraison entièrement électriques sur sa chaîne de montage CAMI à Ingersoll. Un autre 1,4 milliard $ sur six ans permettra à l'usine Honda d'Alliston, en Ontario, de manufacturer des véhicules électriques. Le Canada et l'Ontario ont investi 259 millions $ chacun dans la refonte de GM et 131,6 millions $ chacun dans le projet Honda. En mars dernier, Stellantis a également promis, conjointement avec LG Energy Solutions, de construire une usine de batteries de véhicules électriques de 5 milliards $ à Windsor, qui sera le premier fabricant de batteries de véhicules électriques à grande échelle au Canada. Il y a de l'argent du gouvernement là-dedans, mais pour des raisons de sécurité commerciale, le montant n'a pas encore été confirmé. Stellantis souhaite que la moitié de tous les véhicules qu'elle vendra en Amérique du Nord et en Europe soient électriques d’ici 2030. Cependant, tel que mentionné par Stewart, il n'a pas encore de véhicule entièrement électrique sur le marché, seulement deux hybrides rechargeables et un troisième attendu plus tard cette année. Cependant, Stellantis prévoit introduire chaque année un nouveau véhicule entièrement électrique, à partir de 2024. L'argent est essentiel pour modifier nos lignes de montage. "Je pense que les investissements font partie de l’étape initiale ", a déclaré Stewart. "Nous tous, les constructeurs automobiles traditionnels, souhaitons converger vers cet objectif et assurer cette transition." Il a également déclaré que la décision à savoir quels véhicules électriques seront fabriqués au Canada n'est toujours pas finalisée. Cette récente décision de produire des véhicules électriques au Canada survient quelques mois seulement suite aux craintes du gouvernement canadien que le protectionnisme américain pour le secteur automobile puisse exclure l'industrie canadienne. L'industrie automobile canadienne et américaine est tellement liée que de nombreuses voitures traversent la frontière plusieurs fois au cours de leur production. Mais le président Joe Biden a suggéré que le crédit d'impôt lucratif pour encourager l'achat de véhicules électriques soit limité aux véhicules fabriqués entièrement avec le personnel syndiqué aux États-Unis. Ce plan, qui faisait partie d'une facture d'infrastructure de 1 milliard $ américain, est mort temporairement suite aux querelles politiques intérieures américaines, ce qui a permis aux constructeurs automobiles et au gouvernement canadien de se structurer pour développer la production nationale. Mais l'importance de Biden sur l'autosuffisance globale du secteur automobile américain est toujours présente. Lundi, la Maison Blanche a dévoilé un projet de 3,16 milliards $ USD (4,07 milliards $ CAD) en capital de démarrage pour favoriser des partenariats avec le secteur privé visant à stimuler la production américaine de batteries et de composants pour véhicules électriques. L'argent, qui provient de ce qui aurait financé ce projet de loi sur les infrastructures, vise à mettre fin à la dépendance des États-Unis à l'égard des nations concurrentes , une référence à la Chine, le plus grand fournisseur mondial de minéraux critiques utilisés pour fabriquer des batteries de véhicules électriques, mais aussi une preuve du risque politique encouru. Le Canada risque encore d'être pris dans le tourbillon du Buy American du président Biden. Brian Deese, chef du Conseil économique national, a déclaré lundi lors d'un briefing que l'impact de la pandémie sur les chaînes mondiales d'approvisionnement avait créé beaucoup d'incertitude dans le secteur automobile. "Cet argent aidera à garantir les investissements privés dont nous avons besoin aux États-Unis pour construire une capacité industrielle fiable et, pour la première fois, disposer d'une chaîne d'approvisionnement nationale intégrée pour les véhicules électriques et la production de batteries de véhicules électriques", a-t-il déclaré. Le ministre Champagne a qualifié l'annonce de lundi de "vote de confiance majeur" dans le secteur automobile canadien. "Donc, pour moi, avoir une entreprise comme Stellantis qui avait vraiment le choix d’investir en Europe ou en Amérique du Nord, qui décide d'investir au Canada, est un vote de confiance majeur envers nos travailleurs", a-t-il déclaré. Avec 500 000 emplois et une contribution de 16 milliards $ au PIB canadien, le secteur de l'automobile est un élément crucial de l'économie canadienne. Mais l'industrie a évoluée lentement pour s'adapter à la fabrication de véhicules électriques, ce qui, selon Champagne, est en train de changer alors qu'elle se déplace de plus en plus rapidement vers cette transition. La plupart des récentes annoncesdevraient porter leurs fruits en 2024 et 2025. Deux usines de matériaux actifs cathodiques sont également en cours de construction à Bécancour, au Québec, incluant de nouveaux investissements pour construire des bus scolaires et des autobus de transport en commun zéro émission au Québec. Incluant des fichiers de James McCarten de Washington, DC Ce rapport de La Presse canadienne a été publié pour la première fois le 2 mai 2022. La Presse Canadienne CTV News
Contribution: André H. Martel
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