La perspective que les piles à combustible à hydrogène joueront un rôle important dans le transport routier s’estompe à chaque avancée dans la technologie des batteries et les nouvelles technologies de recharge.
Le dernier coup dur pour les fans d’hydrogène est venu du deuxième plus grand constructeur de camions d’Europe, MAN. Dans une entrevue accordée au journal autrichien Der Standard (via Hydrogen Insight), le PDG de MAN, Alexander Vlaskamp, a prédit que les camions fonctionnant à l’hydrogène ne joueront qu’un rôle mineur dans l’avenir du transport zéro émission en Europe. « La mobilité électrique est le futur », a déclaré Vlaskamp à Der Standard. « La technologie est mature et des plus efficaces. Selon nos estimations, 80 %, voire 90 % des camions seront électriques. Nous réalisons maintenant que l’hydrogène vert est beaucoup trop cher. » Vlaskamp estime que l’hydrogène vert (qui est produit par électrolyse, contrairement à l’hydrogène gris, qui est produit à partir de combustibles fossiles) coûte actuellement entre quatre et cinq fois ce que les clients sont prêts à payer. « Par conséquent, l’hydrogène ne sera utilisé que dans un petit segment en Europe, par exemple pour le transport spécial », a expliqué Vlaskamp, ajoutant que l’hydrogène ou les biocarburants pourraient convenir aux véhicules transportant des charges extrêmement lourdes, tels que les éoliennes géantes. MAN, basé à Munich, représente environ 16 % du marché européen des véhicules utilitaires lourds. Elle a vendu au moins 450 autobus électriques dans diverses villes européennes et prévoit déployer son premier camion électrique en 2024. MAN a récemment reçu une subvention d’une valeur d’environ 25 millions d’euros du gouvernement de la Bavière pour construire une usine de fabrication de batteries dont la production devrait débuter en 2025. La société avait précédemment annoncé qu’elle développerait un camion à pile à combustible utilisé dans un projet pilote avec cinq clients d’ici l’année prochaine. Il n’est pas clair si ce projet suivra son cours. La société mère de MAN, Traton (elle-même filiale du groupe Volkswagen), fait partie d'un partenariat avec Daimler et Volvo qui prévoit investir 500 millions d’euros pour construire 1 700 points de recharge publics pour véhicules électriques à proximité des autoroutes et des plateformes logistiques dans toute l’Europe. « En Europe, nous savons que nous aurons besoin de plus de 20 000 stations le long des routes nationales et des autoroutes d’ici 2030 afin d’effectuer environ 30 % du transport logistique électrique », a déclaré Vlaskamp. « Cela coûtera plusieurs milliards d’euros. La bonne nouvelle à propos de ces investissements est qu’ils sont rentables et efficaces à long terme. Le moteur diesel est de moins en moins pertinent, et le moteur électrique deviendra la principale solution. » Dans le même ordre d’idées, une grande société minière australienne a annoncé qu’elle remplacerait ses camions lourds diesel par des véhicules électriques, notant que l’efficacité inférieure et le coût plus élevé de l’hydrogène excluaient cette option. Anna Wiley, vice-présidente du géant minier BHP, a présenté une explication détaillée de l’efficacité relative des camions diesel, hydrogène et électriques (sur le site The Driven). Les camions diesel et hydrogène sont efficaces à environ 30%, alors que pour les camions électriques, le chiffre est de 80% ce qui donnerait aux camions électriques un avantage encore plus grand, selon The Driven. Peut-être que Vlaskamp de MAN et Wiley de BHP pourraient donner des leçons de physique aux politiciens en Australie, en Allemagne, au Royaume-Uni et aux États-Unis, qui souhaitent détourner l’argent des contribuables pour soutenir l’hydrogène. Source : Hydrogen Insight Charles Morris ChargedEVs
Contribution: André H. Martel
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