Une équipe de chercheurs de l'Université de Toronto a publié une étude qui met en lumière l'impact positif des véhicules électriques (VE) et des réseaux énergétiques propres sur la qualité de l'air et la santé publique, en s'appuyant sur des données américaines. Bien que les données proviennent des États-Unis, les conclusions sont universelles : les VE et les réseaux décarbonés améliorent la qualité de l'air, et par conséquent, la santé humaine, au Canada et partout ailleurs dans le monde. Une menace mondiale : la pollution de l’air
Selon l’étude, la pollution de l'air est l'une des principales causes de mortalité, ayant entraîné environ 7 millions de décès dans le monde en 2019, dont 4 millions dus à l'exposition aux particules fines (PM2.5). Ces particules augmentent le risque de crises cardiaques, d'asthme et de diminution des fonctions pulmonaires. Les résultats révèlent que toutes les projections d’électrification des flottes de véhicules permettent de réduire les effets néfastes sur la santé, en comparaison avec les flottes actuelles. Cependant, pour maximiser ces bénéfices, il est essentiel que cette transition soit soutenue par une énergie propre. Réseaux décarbonés : une condition essentielle L’étude met également en garde contre un piège potentiel : électrifier les véhicules tout en maintenant des réseaux énergétiques fortement carbonés. Cela reviendrait à déplacer la pollution autour des centrales électriques, affectant injustement les populations locales proches de ces installations. « Retarder les politiques d'électrification réduit considérablement les bénéfices cumulés entre 2022 et 2050 », explique l'étude. Même un court retard pourrait avoir des répercussions négatives sur la santé pendant de nombreuses années. Pour obtenir des résultats optimaux, les chercheurs recommandent une transition simultanée et rapide des flottes de véhicules et des réseaux électriques vers des sources d’énergie non émettrices. Ce double effort pourrait engendrer des économies en matière de santé allant de 84 à 188 milliards de dollars américains d'ici 2050. À l’inverse, ne pas agir pourrait entraîner des pertes sanitaires estimées entre 32 et 71 milliards de dollars américains. Une perspective canadienne Au Canada, des recherches similaires confirment les avantages d’un passage aux véhicules électriques. Par exemple, une étude de 2020 menée conjointement par l’Université de Toronto et l’Université de Montréal a démontré que même dans les scénarios les plus défavorables (comme une production d’électricité basée uniquement sur le gaz naturel), l’électrification des véhicules apporterait des bénéfices significatifs pour la santé et le climat dans la région du Grand Toronto et de Hamilton. Si les VE sont exclusivement alimentés par des sources renouvelables, l’électrification totale du parc automobile pourrait prévenir 330 décès prématurés par an, représentant des économies sociales équivalentes à 3,8 milliards de dollars américains. Sur la période 2022-2050, cela se traduirait par des bénéfices totaux estimés à 106,4 milliards de dollars américains. En hiver, le Canada pourrait tirer des bénéfices supplémentaires grâce à la réduction des émissions liées au fonctionnement des moteurs à combustion, souvent laissés au ralenti pour réchauffer les véhicules. Une urgence d’agir Cette étude renforce l’urgence de mettre en œuvre des politiques ambitieuses pour accélérer l’électrification des véhicules et la décarbonisation des réseaux. À travers des mesures concrètes et rapides, il est possible de réduire considérablement les impacts sanitaires de la pollution tout en réalisant des économies substantielles. Source : Electric autonomy
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