La demande mondiale de voitures chinoises dépasse la capacité d’expédition

La Chine inonde le monde de voitures bon marché, à tel point qu’elle doit construire un nombre record de navires pour les transporter

Selon un nouveau rapport soulignant l’augmentation du nombre de voitures, la planète s’intéresse de plus en plus aux véhicules bon marché des constructeurs automobiles chinois. La demande d’automobiles fabriquées en Chine est si grande que le pays n’a pas assez de navires pour répondre à la demande d’exportation de voitures neuves.
 
La demande défie les probabilité

L’industrie automobile chinoise défie la tendance observée en exportation. Dans d’autres secteurs du commerce, le pays a vu la demande de produits fabriqués en Chine faiblir, les chiffres des exportations chutant de 5,5% en 2023. Pour la même période, la demande d’exportation de voitures a quadruplé au cours des trois dernières années et a bondi de 86% jusqu’en juillet dernier, la Chine dépassant le Japon en tant que premier exportateur de véhicules cette année.
 
Les constructeurs automobiles chinois, pour leur part, offrent une gamme croissante de véhicules à combustion interne aux consommateurs étrangers à des prix avantageux. La raison pourrait être liée au changement massif des tendances de consommation locales.

Les dépenses de consommation en Chine, pour les voitures et autres ont diminué, la politique stricte du pays « zéro COVID » semblant étouffer la demande. Même après la levée des restrictions, il y a peu de signes de rétablissement de la confiance.
 
Cependant, ceux qui sont sur le marché pour une nouvelle voiture se tournent de plus en plus vers l’énergie électrique. Les fabricants chinois sont les leaders mondiaux dans la production de véhicules électriques. Mais cela créé une offre excédentaire importante de voitures ICE invendues. Beaucoup de ces voitures sont maintenant détournées à l’étranger et offertes aux consommateurs étrangers à bas prix.
 
Un rapport du New York Times cite l’ancien chef de Chrysler Chine, qui affirmait que les fabricants chinois n’ont pas d’autre choix que de plonger tête première dans les exportations ou de risquer la fermeture d'usines.

La Chine cible la planète sauf les États-Unis 

Le développement des exportations automobiles de la Chine offre un énorme potentiel. Par exemple, les constructeurs automobiles chinois ont acquis d’énormes parts de marché en Russie à la suite du retrait de nombreuses marques occidentales du pays en réponse à la guerre en Ukraine.
 
Une grande partie des marchés de l’Asie du Sud-Est, de l’Amérique du Sud et du Mexique ont vu les marques chinoises faire des percées significatives. Par exemple, au Mexique, la Chevrolet Aveo est basée sur une Wuling reconfigurée, grâce au partenariat de SAIC avec General Motors. On retrouve une histoire similaire avec le Dodge Journey mexicain, bâti sur un châssis de Trumpchi GS5.

En Australie, MG (propriété de SAIC depuis 2007) est devenue l’une des options les plus vendues du pays sur le marché des voitures neuves. Et en Europe, il y avait deux fois plus de constructeurs automobiles chinois au Salon de l’automobile de Munich que lors du Salon de 2021.
 
Les États-Unis, cependant, restent un problème difficile pour les constructeurs automobiles chinois. Les droits de douane de l’ère Trump sur les voitures chinoises signifient que peu d’entre elles se vendent aux États-Unis. Les voitures à moteur à combustion interne et les véhicules électriques en provenance de Chine sont soumises à des taxes de 25%, incluant les moteurs à essence et les batteries.
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Les constructeurs navals ont du mal à répondre à la nouvelle demande

Actuellement, il semblerait que le plus gros problème pour les constructeurs automobiles chinois soit le nombre de navires disponibles pour transporter des voitures neuves à travers le monde. Selon Daniel Nash, responsable des transporteurs de véhicules chez VesselValue, les constructeurs automobiles chinois et leurs compagnies maritimes ont passé la quasi-totalité des 170 commandes en attente dans le monde pour de nouveaux navires de transport de voitures. Avant le boom, seuls quatre porte-voitures avaient été commandés.
 
Cela survient alors que le coût de location d’un navire de transport de voitures a grimpé en flèche. En 2021, cela coûtait 16 000 $ par jour à un fabricant. En 2023, à peine deux ans plus tard, ce chiffre a grimpé à 105 000 $ par jour.
 
Les constructeurs de navires cités par le New York Times parlent de quarts de travail de 24 heures, avec des soudeurs qui effectuent des quarts de travail de 12 heures avec une pause de deux heures au milieu.
 
BYD, qui veut développer le marché européen au cours des prochaines années, investira près de 600 millions $ USD pour six des plus grands navires de transport de voitures jamais construits. La plupart devraient être livrés au cours des trois prochaines années.
 
Sam D. Smith
 
Carscoops

Contribution: André H. Martel