Aucune vente de véhicules à essence au Québec dès 2035: Qu'est-ce que ça signifie pour vous?14/11/2020
L'article de "La Presse" ce samedi sur l'interdiction de vente de véhicules à essence dès 2035 a eu l'effet d'une bombe parmi les groupes environnementaux et les consommateurs. "Trop peu" ou "Trop vite", le sujet est polarisant. Voici ce que vous devez savoir sur cette interdiction qui sera présentée officiellement par le Gouvernement Legault lundi matin.
>> Lire l'article de La Presse: La vente de véhicules à essence interdite dès 2035 L'Association des véhicules électriques du Québec (AVÉQ) a été consultée l'automne dernier pour l'élaboration du Plan d'électrification et de changements climatiques (PECC) du gouvernement provincial, créé pour orienter le gouvernement dans la tâche difficile de créer de nouveaux objectifs afin de diminuer la pollution atmosphérique tout en s'offrant de solides perspectives économiques. Une des mesures phares est d'en finir une fois pour toute avec la vente de véhicules polluants, qui sont responsables pour 43% de la pollution atmosphérique au pays. Plusieurs groupe environnementaux appuyaient l'AVÉQ afin que la date butoir soit fixée à 2030, donc 5 ans plus tôt que ce qui a été présenté aujourd'hui. Par contre, cette date rejoint d'autres pays et États américains comme la Norvège et la Californie. De multiples annonces sont à prévoir dans les prochaines années par les autres pays qui ne se sont pas encore prononcés. C'est une tendance mondiale qui ne pourra être renversée face à la gravité de la situation environnementale. Cela signifie pour le consommateur moyen que d'ici 2035, leur manufacturier favori devrait offrir sur le marché le véhicule dont ils ont besoin, que ce soit une voiture compacte, un véhicule utilitaire sport, une fourgonnette, une camionnette ou une voiture sport. De la conception du véhicule jusqu'à la disponibilité chez le concessionnaire, une période d'environ 7 ans s'écoule pour franchir les différentes étapes afin d'élaborer un véhicule, en créer un prototype, le tester sous différentes conditions, et créer les machines et les chaines de montage nécessaires afin de construire le véhicule final. La transition industrielle chez de nombreux manufacturiers est déjà entamée depuis quelques années, et les retardataires tels que Mazda et Honda se sont associés avec d'autres manufacturiers afin de créer une plateforme électrifiée standard sur laquelle on n'a qu'à y déposer une carrosserie, pour ainsi diminuer les investissements en recherche, diminuer le cycle de développement, et offrir des produits de qualité à un coût raisonnable aux consommateurs. Il est bien précisé que c'est la vente de véhicules légers destinés aux consommateurs qui est visée en tout premier lieu d'ici 2035, et que les véhicules commerciaux et industriels n'ont pas à s'y conformer. Votre voisin qui est entrepreneur général pourra donc s'acheter un F-350 en 2035 s'il le voulait. Cependant, d'ici 2035, le marché sera inondé de camionnettes électriques qui seront plus puissantes et qui offriront beaucoup plus de fonctionnalités que leurs cousines à essence, à un prix concurrentiel; naturellement, votre voisin devrait être beaucoup plus intéressé à acquérir le F-350 électrifié qui sera disponible chez son concessionnaire. Donc bien qu'on le présente comme étant un "objectif gouvernemental ambitieux", c'est plutôt une estimation très conservatrice de l'évolution du marché du véhicule électrique. En 2035 ou même bien avant, le marché des véhicules neufs sera probablement submergé de véhicules électriques de toutes catégories. Et les incitatifs financiers à l'acquisition ne seront plus nécessaires, car produire un véhicule électrique en millions d'exemplaires aura un impact sur son coût de fabrication. Par contre, c'est également une façon de s'assurer de l'évolution du marché. Depuis plusieurs années, les manufacturiers automobiles qui se font presser à offrir des véhicules électriques (VÉ) se plaignent que ces véhicules sont chers à construire car leur quantité est limité, et qu'il n'y a pas de demande, donc pourquoi se forcer? Une bonne solution de la part des gouvernements qui désirent une augmentation des ventes VÉ pour diminuer l'impact de leur utilisation sur la pollution atmosphérique est de leur répondre que les consommateurs seront obligés d'acheter ces VÉ puisque qu'on interdira la vente de voitures à essence à une date spécifique. Ce que ça signifie, c'est que les investissements des manufacturiers automobiles ne seront pas vains, il y aura un marché pour les VÉ, et tous les manufacturiers devront respecter l'échéancier. Problème résolu. Tout le monde jouera à armes égales. Le Plan pour une économie verte prévoit également une possibilité de révision annuelle des cibles qui seront présentées lundi, afin de renforcer les mesures selon l'évolution du marché, la réponse du public, et l'urgence climatique. Cela signifie qu'il est fort probable qu'en 2035, les véhicules commerciaux à essence fassent également partie d'une interdiction de vente puisque des alternatives viables seront disponibles sur le marché depuis plusieurs années, et les quelques irréductibles consommateurs restants devront s'y plier. Tout cela n'est pas une surprise. Les voitures et camions polluent, et notre planète en souffre. Les manufacturiers automobiles et les pétrolières sont bien au courant de l'impact de leurs véhicules et de la combustion de l'essence sur l'état de santé de la planète et de ses habitants, et doivent maintenant offrir des véhicules qui ne pollueront plus. Après les véhicules électriques, il faudra s'assurer que ces voitures puissent s'approvisionner en électricité de source renouvelable pour que ce soit réellement "Zéro Émission", comme les Québécois peuvent le faire avec l'hydro-électricité. >> Lire: Exclusif: GM et Ford étaient au courant du changement climatique il y a 50 ans Contributeur: Simon-Pierre Rioux, président AVÉQ.ca L’AVÉQ est satisfaite de l’annonce gouvernementale qui permettra de diminuer la pollution atmosphérique liée à l’utilisation des véhicules à essence en s’assurant que les manufacturiers automobiles vont offrir des véhicules électriques en quantité suffisante dans les prochaines années, et à 100% dès 2035. Bien que nous espérions une transition dès 2030, nous désirons rassurer la population qui s’inquiète de cette nouvelle: dans les 15 prochaines années, vous pourrez retrouver chez votre concessionnaire la voiture ou la camionnette que vous désirez à un prix abordable, tout en sachant que vos déplacements longue distance seront supportés par des recharges ultra-rapides offrant plus de 200 kilomètres d’autonomie en moins de 5 minutes, à un prix moins élevé qu’un plein d’essence équivalent. Également pendant les prochaines années, le surcoût d’un véhicule électrique sera pallié par les incitatifs financiers du provincial et du fédéral, mais la parité avec les voitures à essence est prévue vers 2025, donc ces incitatifs sont appelés à disparaitre avec le temps.
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