Je suis sur que vous n’y avez jamais vraiment fait attention, tellement son utilisation parait simple et naturelle. On appuie un peu, parfois beaucoup, on relâche, on ne se fatigue même pas à la maintenir enfoncée. On a même parfois l’impression de se reposer dessus. De quoi je parle ? Mais, de la pédale d’accélération, bien sur ! Mais qu'est-ce qui se cache derrière ? Tout le monde a déjà utilisé un lampadaire sur lequel on peut faire varier l’intensité de la lumière. On passe d’une ambiance tamisée à un éclairage vif, et tous les stades intermédiaire, simplement en poussant un curseur sur un solénoïde. La position du curseur donnant la lumière voulue.Mais, dans mon imaginaire je pensais que cela devait être pareil pour réguler la vitesse de ma zoé. Je voyais ça comme ça : « J’appuie sur la pédale pour accélérer, et comme la vitesse est linéaire plus j’appuie, plus je vais vite ! Sur l’autoroute, pour garder ma vitesse à 130km/h, je devrais maintenir à fond le pied sur la pédale pour l’enfoncer quasiment au maximum. Presque à faire lui toucher le tapis de sol … et rapidement avoir des crampes dans le mollet ! » Mais dernièrement en roulant tranquillement sur l’autoroute, zen derrière mon volant en écoutant une musique douce («The Scorpion » de Mégadeth ), je me suis rendu compte que, pour maintenir ma vitesse, mon pied n’appuyait qu’à peine sur la pédale d’accélération, l’enfonçant d’un ou deux centimètres seulement. Pas du tout le pied à fond, crispé, les orteils endoloris. « Watt ? » Ais-je pensé en bon électromotricien ! Ma vision des choses était à revoir. Le fonctionnement de mon lampadaire à mettre aux oubliettes. J’ai alors fait attention à ce que faisait mon pied sur la pédale. Je l’enfonçais bien pour accélérer, mais je relâchais la pression en le relevant pour garder une vitesse constante. Sinon, la voiture continuait à accélérer pour arriver à sa vitesse maximum. Donc ? Pas comme avec un solénoïde ! C’est comme si je poussais le curseur du lampadaire jusqu’à la luminosité désirée puis que je le ramenais presqu’à zéro pour garder la lumière constante. Pour éclaircir ce petit miracle de la technologie, j’ai cherché sur le net. Les infos sont rares. Ou bien je n'ai pas chercher là où il fallait ! Les choses ont bien changé depuis ma 2CV Citroën de ma période estudiantine. Il y a longtemps qu’il n’y a plus de câble qui relie directement la pédale au carburateur. Ce câble là qui un jour avait cassé net et m’avait laissé en rade sur le bord de la route. Bon, OK, y a plus de carburateur non plus ! Tout cela a été remplacé par beaucoup d’électronique : - un capteur qui transforme la position de la pédale d’accélérateur en une variation de Tension - qui informe le calculateur de gestion du moteur et de la batterie de … la volonté du conducteur. Cela a été une lecture un peu ésotérique pour moi, que je n’ai pas trouvé très électrisante. Où l’on parle d’onduleur, de variateur, de convertisseur réversible DC/AC, de surmodulation, de commandes vectorielles de flux, etc. … En deux mots, la pédale d’accélération est en fait un dispositif d’appel de puissance. Et il en faut beaucoup au démarrage pour transformer l’inertie de la zoé (1,4 tonne batterie incluse) en une énergie cinétique. Puis il faut ne faut qu’un minimum de puissance pour conserver cette énergie, et garder la vitesse continue. C’est comme si sur mon lampadaire, je poussais le curseur pour chauffer le filament de l’ampoule, et une fois la température atteinte, je reculais le curseur pour garder juste l’énergie nécessaire pour maintenir cette température. Tout cela m’a fait comprendre que pour que l’utilisation de ma zoé soit simple et facile, et me permettre de juste déguster l’instant présent, il fallait que la technologie cachée derrière la pédale soit complexe et sophistiquée. Bref ! Plus cela doit être simple, plus c’est compliqué. Chapeau bas Messieurs les Ingénieurs !
6 Commentaires
Simon
20/6/2014 01:03:29
Quel article intéressant; je n'y avais pas pensé, je croyais moi aussi que c'était un bête potentiomètre, bien qu'il était évident lors de longs trajets que l'accélérateur n'a pas besoin de beaucoup de pression pour permettre au véhicule de déambuler à haute vitesse.
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D.A.
20/6/2014 02:34:27
Merci Simon.
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David S.
20/6/2014 02:53:30
En effet, de plus en plus de dispotifs de commande sont maintenant régis de façon électronique et informatique (logicielle). Plusieurs caractéristiques peuvent être ajustés selon différents paramètres.
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D.A.
20/6/2014 04:50:22
Merci David.
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Eric Périgny
21/6/2014 04:44:40
Sur la i3 c'est encore plus flagrant car la première portion de la course de la pédale qui sert à accélérer sert ensuite à freiner la voiture pour permette la conduite à une pédale. La décélération actionne même les feux de freinage. Au départ la décélération se fait seulement à partir de la régénération des batteries et les freins à disques interviennent automatiquement pour arrêter la voiture tout en douceur. Impressionnant. À vitesse d'autoroute, la pédale semble réagir un peu moins promptement qu'en ville alors oui, c'est plus qu'un bête rhéostat. Et bravo aux ingénieurs de BMW pour cette conduite à une pédale franchement ingénieuse et agréable !
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D.A.
21/6/2014 06:42:46
Impressionnant ce système à une seule pédale ! Mais n'y a-t-il pas un risque en voulant accélérer à fond de ... freiner !
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