Sud de l’Ontario — Une alliance stratégique entre Electra Battery Materials Corporation et le Three Fires Groupdonne naissance à Aki Battery Recycling, la toute première coentreprise de recyclage de batteries lithium-ion dirigée par des Autochtones au Canada. Ce projet novateur vise à transformer la gestion des déchets de batteries en une solution circulaire à faibles émissions, tout en renforçant la souveraineté canadienne sur les minéraux critiques. Une vision ancrée dans la durabilité et la gouvernance autochtone
Lancée en 2024, Aki incarne une volonté commune d’intégrer les Premières Nations à la chaîne de valeur des batteries électriques. Sous la présidence de Reggie George, membre de la Première Nation Kettle and Stony Point, et la direction stratégique d’Andre Marais, l’entreprise vise à conjuguer innovation technologique, retombées économiques locales et respect de l’environnement. « La participation des Premières Nations à l’économie émergente de l’énergie propre au Canada est essentielle », affirme Reggie George. « Le recyclage des batteries reflète nos valeurs traditionnelles de respect et de responsabilité envers la Terre. » Une boucle d’approvisionnement 100 % canadienne Le cœur du projet repose sur un centre de prétraitement de pointe, situé dans le sud de l’Ontario, qui permettra de démonter les batteries en fin de vie et les rebuts de fabrication pour en extraire le cuivre, l’aluminium, l’acier et une matière précieuse : la black mass. Celle-ci contient du lithium, du nickel, du cobalt, du manganèse et du graphite — des minéraux essentiels pour les batteries de véhicules électriques. Cette black mass sera ensuite envoyée à la raffinerie hydrométallurgique d’Electra, située au nord de Toronto, pour y être transformée en matériaux de qualité batterie. Le tout formera un écosystème local en boucle fermée, limitant les exportations vers l’Asie et réduisant l’empreinte carbone du cycle de production. Une approche innovante et stable pour l’industrie Contrairement à d’autres initiatives nord-américaines, Aki adoptera un modèle de tarification à forfait (tolling fee) basé sur des contrats à long terme. Ce choix assure une prévisibilité financière et une stabilité des approvisionnements pour les fabricants, en évitant les aléas du marché des matières premières. « Le modèle actuel d’enchères pour les rebuts de batteries est insoutenable », estime Michael Insulan, vice-président commercial chez Electra. « Aki propose une alternative plus durable et plus concurrentielle. » Soutien gouvernemental et développement régional Aki est activement engagée dans des pourparlers avec les gouvernements fédéral et provincial pour obtenir des financements d’études de faisabilité. L’entreprise s’inscrit parfaitement dans les priorités publiques en matière de développement économique régional, de technologies propres et de leadership autochtone. Par ailleurs, les sites potentiels à proximité de gigafactories en développement sont à l’étude, afin de maximiser les retombées locales et logistiques. Une capacité de recyclage en pleine croissance Lors de sa phase initiale, Aki prévoit de recycler suffisamment de matières pour alimenter jusqu’à 100 000 véhicules électriques par an. À l’horizon 2030, la province de l’Ontario pourrait générer plus de 30 000 tonnes de rebuts de batteries chaque année — une opportunité majeure pour développer une industrie nationale du recyclage encore inexistante dans la province. Une initiative exemplaire au croisement de l’économie verte et de la réconciliation Au-delà de son aspect industriel, le projet Aki est porteur de valeurs culturelles fortes et de reconnaissance du leadership autochtone dans la transition énergétique. « Ce que nous construisons, c’est bien plus qu’une usine », conclut Reggie George. « C’est un modèle économique régénératif, ancré dans notre culture, qui redonne aux communautés le pouvoir sur leurs ressources. » Source : Ottawa Citizen
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