Les trois principales associations de l'industrie automobile canadienne — l'Association canadienne des fabricants de véhicules (CVMA), les Constructeurs mondiaux d'automobiles du Canada (GAC) et l'Association canadienne des concessionnaires d'automobiles (CADA) — ont tenu une conférence de presse conjointe au Parlement à Ottawa. Elles ont réagi à l'annonce de la fin du programme fédéral d'incitatifs pour les véhicules zéro émission, qui fait suite à la suspension temporaire du programme Roulez vert au Québec. Brian Kingston, président et chef de la direction de la CVMA, a déclaré : « L'annonce du gouvernement fédéral de mettre fin à tous les incitatifs pour les véhicules zéro émission (VZE) survient alors que le développement de l'infrastructure publique de recharge ralentit. En raison de ces développements, les cibles de ventes obligatoires de VZE imposées par le gouvernement fédéral deviennent de plus en plus irréalistes et doivent être abandonnées. » La CADA a qualifié cette décision de « désastre pour les consommateurs, les concessionnaires, les fabricants et l'économie canadienne » dans un communiqué conjoint. Tim Reuss, président et chef de la direction de la CADA, a ajouté : « Le gouvernement fédéral libéral s'est désengagé du soutien à la transition vers les véhicules électriques, et nous nous retrouvons maintenant avec un plan complètement irréaliste au niveau fédéral. » David Adams, président et chef de la direction de GAC, a souligné que « bien que les incitatifs ne soient pas nécessaires indéfiniment, ils doivent rester en place au moins jusqu'à ce qu'une parité des prix soit largement atteinte ».
Adams a également mentionné que « le principal obstacle à l'adoption des véhicules électriques — le prix — continuera de freiner l'adoption généralisée. Cela mettra les cibles de mandats de VZE du gouvernement de plus en plus en danger. » Cependant, ces opinions ne sont pas partagées par tous. Mobilité électrique Canada (MEC), par la voix de son PDG Daniel Breton, a critiqué les déclarations des trois associations, affirmant qu'elles répètent les mêmes arguments depuis des années. « Que des gens fassent une conférence de presse pour dire : 'Vu qu'on abandonne les rabais et que les infrastructures ne sont pas suffisantes, il faut laisser tomber la norme zéro émission', à cela, je réponds : 'C'est drôle, parce que ces gens-là parlent comme s'ils avaient déjà été en faveur de la norme' », a répliqué M. Breton lors d'un entretien téléphonique. Il a précisé que son association travaille à trouver des solutions pour accélérer la transition vers les véhicules électriques. Breton a ajouté : « On parle d'un problème ponctuel. Là, c'est maintenant que ça se passe cette espèce de gâchis. Alors que nous, on dit que, dans 10 ans, l'atteinte de la norme zéro émission sera très différente d'aujourd'hui. » Concernant les infrastructures, le PDG de MEC a assuré que le gouvernement fédéral fera des annonces dans les prochaines semaines sur un nouveau financement pour plus de bornes de recharge publique, qui seront déployées cette année et l'année prochaine. En ce qui concerne les ventes de VZE, au troisième trimestre de 2024, elles représentaient 16,5 % du volume de véhicules neufs vendus au Canada, selon les chiffres de S&P Global Mobility. La cible pour 2026 dans la norme zéro émission canadienne est de 20 %. Au Québec, cette proportion avait atteint 34,6 % au troisième trimestre de 2024. « Je m'attends à ce que l'on soit proche de 40 à 45 % au Québec et pas loin de 20 % pour le Canada au quatrième trimestre », a conclu Daniel Breton. Source : Le Soleil
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