Les ventes de voitures à combustion interne sont en baisse aux États-Unis

Selon un nouveau rapport de l’Alliance for Automotive Innovation, les véhicules à moteur à combustion interne ont subi la plus forte perte de parts de marché de toutes les catégories de véhicules au cours du premier semestre 2024, avec une baisse de 2,3 %. Bien que ces véhicules constituent toujours la majorité des ventes de voitures neuves, leur domination diminue à mesure que les consommateurs achètent davantage de véhicules hybrides (HEV), hybrides rechargeables (PHEV) et voitures électriques à batterie (EV) plutôt que de véhicules traditionnels à essence ou diesel. Cette tendance s’appuie sur des années de déclin pour les voitures à essence. « Les ventes de voitures à essence ont diminué de 14 % au deuxième trimestre 2024 par rapport au deuxième trimestre 2019 », a récemment indiqué CleanTechnica dans son rapport trimestriel sur les ventes de véhicules électriques aux États-Unis.

Baisse des ventes de véhicules à moteurs à combustion interne

Selon Autoblog, il y a moins de dix ans, les ventes de véhicules propulsés uniquement par des moteurs à combustion interne représentaient la quasi-totalité du marché automobile américain, soit environ 97 % en 2016. Mais cette réalité de longue date a rapidement changé, les véhicules à propulsion alternative étant en passe de représenter un quart de toutes les ventes de voitures neuves au cours des prochaines années. Cette année, les véhicules à moteur à combustion interne ont représenté 78 % des ventes de voitures neuves, soit une baisse d’environ 18 % par rapport à la période précédant la pandémie. Au cours de cette période, les véhicules hybrides, électriques et hybrides rechargeables ont tous connu une croissance significative aux États-Unis grâce à l’élargissement de l’offre des constructeurs et à des crédits fédéraux et étatiques généreux.
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Au deuxième trimestre 2024, le rapport de l'AAI indique que les constructeurs automobiles ont vendu environ 386 000 véhicules électriques (y compris les véhicules à batterie, hybrides rechargeables et à pile à combustible) aux États-Unis, ce qui représente près de 10 % des ventes totales de véhicules légers. Cela représente une augmentation de 0,6 point de pourcentage de la part de marché par rapport au premier trimestre 2024, ce qui équivaut à une augmentation d'environ 42 000 ventes de véhicules. Le volume des ventes de véhicules électriques au deuxième trimestre est le plus élevé jamais enregistré, soit environ 8 300 véhicules de plus que le trimestre suivant le plus élevé, qui était le troisième trimestre 2023.

Plus de 730 000 véhicules électriques, y compris les hybrides et les hybrides rechargeables, ont été vendus au premier semestre 2024, soit 9,7 % de toutes les ventes de véhicules légers et une part de marché en hausse de 0,81 point de pourcentage par rapport au premier semestre 2023. Le volume total de toutes les ventes de véhicules légers pour le premier semestre de l'année est en hausse de 1,4 % par rapport à la même période de l'année précédente. De 2016 au deuxième trimestre 2024, la part de marché des moteurs à combustion interne (ICE) traditionnels a régulièrement diminué. En 2016, les véhicules 100 % alimentés par des combustibles fossiles représentaient plus de 97 % de toutes les ventes de véhicules. Au deuxième trimestre 2024, la part de marché des véhicules alimentés par des combustibles fossiles depuis le début de l'année est tombée à 78 %, soit une perte globale de 19,1 %. La perte de part de marché des véhicules à combustion interne a été remplacée par une augmentation de la part des hybrides traditionnels, des BEV et des PHEV. Les hybrides traditionnels ont représenté la majeure partie des gains (+10,3 %), suivis des BEV (+7,1 %) et des PHEV (+1,7 %) au cours des huit ans et demi derniers.

Bien que la part de marché des véhicules à combustion interne ait continué de reculer en 2024, la vitesse de ce déclin a ralenti par rapport aux années de pandémie, indique Autoblog. Alors que les consommateurs continuent de se tourner vers des alternatives aux véhicules à énergie fossile, cette transition ne se fera pas toujours à la même vitesse d'une année à l'autre. « Le marché n'allait jamais faire une transition en douceur vers les véhicules électriques, et nous nous attendions à un ralentissement de cette transition, après les achats des adopteurs précoces (early adopters)  », a déclaré Sam Fiorani, vice-président des prévisions mondiales sur les véhicules chez AutoForecast Solutions. « Le passage à des acheteurs moins férus de technologie ralentira la croissance de la part de marché des véhicules électriques au cours des prochaines années. »

En deuil suite à la disparition des voitures à combustion interne

L’abandon des voitures conventionnelles à moteur à combustion interne a suscité des grognements dans certains milieux. Certains consommateurs, semble-t-il, ne souhaitent pas réellement acheter des hybrides ou des véhicules électriques, mais y sont pratiquement obligés, car les constructeurs continuent d’électrifier leurs gammes. Par exemple, les ventes de Toyota aux États-Unis ont augmenté de 5,5 % depuis le début de l’année, mais ses ventes de véhicules électriques et hybrides ont augmenté de 58 %. Il se pourrait que les gens apprécient réellement les avantages offerts par les véhicules électriques et hybrides. Une autre explication est que Toyota ne vend tout simplement pas autant de modèles à moteur à combustion interne à l’heure actuelle, ce qui limitera intrinsèquement le nombre de modèles pouvant être vendus.

Par exemple, les derniers modèles de la Toyota Camry, qui est depuis toujours l’une des voitures les plus vendues aux États-Unis, ne sont proposés qu’en version hybride. Pour certains, cela revient à dire que Toyota force pratiquement les gens à acheter une voiture hybride. Pourtant, il existe des alternatives. La Honda Accord, par exemple, est toujours proposée avec une motorisation à 100 % combustion interne pour ceux qui le souhaitent. Hyundai et Kia vendent toutes deux aux États-Unis des berlines conventionnelles alimentées par des moteurs à essence. Les plaintes sont probablement motivées par le fait que Ford ne vend plus son populaire Country Squire wagon, autrefois très populaire, une voiture qui définissait autrefois le style de vie de la classe moyenne de banlieue distinguée. Des gens ont été offensés lorsque Jaguar a arrêté d’équiper ses voitures de moteurs six cylindres à double arbre à cames en tête.

Que l'abandon des véhicules à combustion interne soit dû à la demande des consommateurs ou à l'offre des constructeurs, la tendance est claire, selon Autoblog. L'apogée du moteur à combustion interne est désormais derrière nous. Si la croissance des véhicules électriques a ralenti, cela ne change rien au fait que les véhicules dotés de moteurs à combustion interne perdent progressivement la faveur des consommateurs. Alors que les véhicules hybrides continuent de gagner en popularité et que la technologie des véhicules électriques progresse, la voiture à essence traditionnelle pourrait bientôt ne plus être le choix dominant sur le marché automobile.

Les hybrides, des intrus?

Ceux d’entre nous qui sont partisans des voitures électriques peuvent considérer les hybrides et les hybrides rechargeables comme des intrus qui ne devraient pas faire perdre des ventes aux véritables voitures à batterie. Mais ces véhicules peuvent être un élément nécessaire de la transition vers les voitures électriques car ils permettent de sensibiliser les gens au fait qu’il existe des alternatives aux voitures conventionnelles. Peut-être devrions-nous accueillir cet aspect des hybrides et des hybrides rechargeables alors que nous continuons à faire pression pour que davantage de voitures entièrement électriques à batterie soient commercialisées.

En fin de compte, si les gens achètent une Camry hybride et s'habituent à se rendre moins souvent à la station-service parce que la voiture consomme moins d'essence que la voiture conventionnelle qu'ils conduisaient auparavant, il est peu probable qu'ils reviennent volontairement à une voiture gourmande en carburant à l'avenir. Les hybrides sont peut-être la porte d'entrée vers un avenir de transport propre. Ce n'est pas la situation idéale, mais si c'est le meilleur que nous puissions obtenir, qu'il en soit ainsi. La nouvelle selon laquelle le pourcentage de voitures conventionnelles dans le parc automobile neuf est en baisse est une bonne chose, même si elle se fait discrètement.

Clean Technica

Collaboration : Denis Perron