L'hiver en voiture électrique semble être un gros point d'interrogation pour tous les néophytes à cette technologie. Pourquoi? Parce qu'on se rappelle rapidement que notre perceuse sans fil réagit moins bien l'hiver, que sa batterie perd sa charge facilement. Parce qu'on a appris qu'il ne faut pas laisser la batterie de cette perceuse dans le cabanon ou le garage non chauffé parce qu'elle sera endommagée à tout jamais. Donc, une voiture électrique, ça doit être la même chose? En écoutant un ingénieur chez Electrovaya, une compagnie canadienne à la fine pointe des batteries pour VÉ, on se rend compte qu'on ne peut comparer les deux. Il mentionnait que la batterie des VÉ sur le marché utilisait une chimie de batterie affligée de plusieurs compromis, pouvant être efficace à température très froide et aussi très chaude mais avec une autonomie moyenne, alors que pour une application en milieu constamment froid, on pouvait modifier la chimie afin de la rendre optimale à ce type de température; même chose avec des environnements très chauds. Chaque type de chimie de batterie fait face à des compromis. De plus, les systèmes de contrôle physique de la température permettent d'éviter une dégradation des réactions chimiques nécessaire à la création du courant. Tout ça pour dire qu'il faisait -1°C et que je n'avais pas prévu conduire à cette température. Petit manteau, chaussettes minces, pas de gants, pas de foulard au cou. J'étais en direction de Gatineau, départ de Montréal. Un voyage de 240 km qui devait donc contenir un arrêt pour recharger la batterie afin de se rendre à destination après une première étape de 130 km. Je suis parti avec 150 km d'autonomie, et je ressentais un urgent besoin de me réchauffer; moment idéal pour tester la thermopompe présente dans la Leaf SV 2013! Résultat: l'ordinateur de bord affiche une utilisation horaire équivalente à 4 km d'autonomie à 21,5°C, donc je ne me suis pas gêné pour en profiter durant tout le voyage. Le premier arrêt s'est fait à Cornwall. On peut aussi passer par Montebello le long de l'autoroute 50, mais si jamais un VÉ l'utilise déjà, vous serez mal pris car c'est la seule borne disponible! Alors qu'à Cornwall, il y a 3 bornes L2: deux à 30A, et une à 16A. Et elles sont gratuites en plus. J'en profite pour faire une petite publicité pour le restaurant Quesada, qui sert des burritos et quesadillas en restauration rapide avec un choix d'ingrédients semblable aux comptoirs sandwich Subway's. Ce resto est situé à 3 minutes de marche de la borne du Best Western, et leurs burritos gourmet sont absolument géniaux! C'est la deuxième fois que je m'y arrête pour en profiter, et c'est hautement recommandé! Ils servent aussi des repas pour enfant si votre famille vous accompagne. Donc que se passe-t-il à cette température, surtout lorsqu'on doit absolument franchir 130 kilomètres et des poussières? L'air est dense, et crée une résistance au véhicule; cela augmente l'effort du moteur, et donc une consommation électrique plus importante. Sans oublier l'augmentation de l'activité électrique du système de gestion thermique de la batterie afin de la garder à une température acceptable. Ce n'est pas seulement la température extérieure dont il faut prendre compte, c'est aussi la vitesse à laquelle on roule qui refroidit les matériaux couvrant la batterie dû aux vents à haute vitesse. Résultat: pour réussir à maintenir 7 km/kWh, il faut réduire la vitesse. Avec le vent de l'ouest que je devais affronter et les travaux de construction où la vitesse maximale permise est de 70 km/h, ma vitesse moyenne oscillait entre 75-85 km/h. Le soir sur l'autoroute, ce n'est vraiment pas un problème puisque le trafic est très léger - et surtout, la limite de vitesse des nombreux chantiers de construction sur la 401 ont joué en ma faveur!!! A cette température en plein jour sans zones de construction, je ne m'y serais sûrement pas aventuré avec autant de bravoure. En fait, tout au long de l'hiver la Leaf sera testée pour bien déterminer son autonomie sur de longues distances. La deuxième partie du voyage entre Cornwall et Gatineau a été accomplie sans péripéties à la vitesse permise. En fait, pendant plusieurs dizaines de kilomètres, j'ai pu rouler entre deux camions 18 roues par pu hasard: l'effet de succion du premier et l'effet de corridor du deuxième me permit de garder une vitesse constante à plus de 10 km/kWh. Pourquoi ne pas rester sur une route secondaire? Souvent, la route est en moins bonne condition, les courbes peuvent être capricieuses la nuit, et les changements de vitesse lorsqu'on traverse des villages peuvent affecter l'autonomie car accélérer en sortant d'une zone urbaine prend beaucoup d'énergie; mieux vaut rouler à vitesse constante pour optimiser la distance parcourable possible. À mon retour, la chaleur émise par la thermopompe fut troquée par le siège et le volant chauffants, ainsi qu'une vitesse plus élevée (95-105 km/h) surtout dû au fait qu'il faisait 12°C.... Conclusion: L'hiver demande des techniques de conduite différentes, autant avec un VÉ qu'avec une voiture à combustion. La conduite en ville ne devrait voir qu'un changement minime des habitudes acquises pendant l'été, soit la recharge quotidienne au lieu d'une fréquence moins importante. Dès le 15 décembre, alors que la loi oblige l'utilisation des pneus d'hiver sur tous les véhicules, la résistance au roulement de ces pneus à neige ajoutera une nouvelle variable à l'utilisation d'énergie pour mouvoir le VÉ. Le changement le plus radical sera pour le conducteur qui veut continuer à parcourir des distances importantes; il faudra alors :
Sinon, le VÉ sera surtout confiné à une utilisation urbaine en hiver puisque de trop nombreux facteurs peuvent affecter son autonomie.
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Ça y est, c'est officiel. Je ne suis plus le seul sur les routes à me promener sans produire d'émissions nocives! À chaque jour, sur les routes et autoroutes du Québec, j'en fais la constatation: il y a de plus en plus de voitures électriques. Que ce soit en train de traverser un pont; à me stationner au centre d'achat; à me rendre à un congrès ne traitant pas de VÉ; à être au service au volant d'un restaurant; et même hier au centre de ski pour y faire un peu de randonnée automnale! Il y a toujours un autre véhicule électrique à proximité. Une Volt. Une Tesla. Une iMiev. Même une autre Leaf! Ce n'est pas seulement une épidémie à la H1N1 (beaucoup de médiatisation pour très peu de décès), c'est une réalité quotidienne qui me réjouit grandement. Il y a quelques temps, j'ai dépassé sur l'autoroute deux Chevrolet Volt qui se suivaient! Là, je me dis qu'il faut qu'on ait une salutation entre nous. Il y a le "dance move" de la chanson YMCA alors qu'on mime les lettres avec les mains (voir vidéo plus bas à 45 secondes). On pourrait mimer le A-V-E-Q non? Sinon, plus cool, le Heineken Nod. Au plaisir de vous rencontrer sur la route, et de voir laquelle des deux salutations sera plus populaire!! :) Vous souvenez-vous du lundi 7 octobre 2013? Il ventait très très fort. Des vents du sud à 70 km à l'heure avec des pointes à 90 dans la région de Montréal. Des conditions idéales pour déterminer l'autonomie de l'aérodynamique Leaf, non? :) Je me suis donc dirigé vers le sud, directement face au vent, pour voir ce dont la Leaf était capable. Selon des théories très scientifiques, il faut additionner la vitesse de notre véhicule à la vitesse du vent qui nous fait face pour déterminer l'utilisation énergétique à cette vitesse combinée. 85 km/h de vitesse moyenne, avec un vent de face à 90. Ma batterie se draine donc à une vitesse extrême puisque la motorisation subit une résistance équivalente à une vitesse de roulement de 175 km/h !! Je réussissais quand même à faire du 5 km/kWh, ce qui signifie qu'avec une batterie pleine à 20 kWh, je pourrais effectuer un trajet total de 100 km (sauf qu'au retour, j'aurais le vent dans le dos!!!) J'ai finalement effectué un trajet de 120 km dans une pluie plutôt violente, des flaques d'eau, et un pare-brise qui s'embuait un peu trop facilement - j'ai dû entrer et sortir de la voiture une dizaine de fois pour faire des achats à différents commerces donc l'intérieur de la voiture était très mouillé! Mon parcours total à effectuer étant de 140 km, j'ai dû faire un petit arrêt à une borne RéseauVER au coût de 50 cents, ce qui m'a permis de terminer le parcours sans compromis en ajoutant un 25 kilomètres d'autonomie. L'expérience fut concluante: la Leaf supportait bien les bourrasques de vent de face et de côté, l'autonomie fut diminuée tel que prévu, alors qu'essayer d'atteindre un plus acceptable 7 km/kWh était pratiquement impossible. Oui, même en diminuant la vitesse à 65 km/h, ce qui était un peu dangereux sur l'autoroute... Par contre, la buée sur le pare-brise était persistante, et ouvrir les fenêtres ne permettait pas d'éliminer la condensation puisque l'angle et la profondeur du pare-brise ne permet pas à l'air circulant d'atteindre ce "creux" dans la voiture; seul une déshumidification avec chaleur directement sur la fenêtre le permet (le mode Defrost du pare-brise). Le ventilateur seulement n'y peut rien non plus. J'ai aussi remarqué en ce matin à 3°C qu'une autre plainte commune des propriétaires de Leaf 2011-12 n'a pas été adressée, outre ce problème de buée: le vent froid aux pieds! On a beau mettre le chauffage au maximum, l'air distribué ou non vers les pieds est froid! Même lorsqu'on choisit d'envoyer la ventilation vers le pare-brise ou à l'horizontale vers les occupants, et aucune ventilation vers les pieds, il y a un froid de canard extrêmement désagréable qui se crée au niveau des pieds. Comme s'il y avait un trou et que l'air extérieur entrait facilement à ce niveau. Dans ma tête, j'entend déjà ma femme s'en plaindre cet hiver. Misère.... Avant de posséder une voiture électrique, j'ai fait l'exercice de déterminer si mes destinations régulières pourraient être atteintes avec une voiture électrique. C'est un exercice que je recommande fortement, pour finalement comprendre qu'en bout de ligne, on reste près de chez soi avec notre voiture, et qu'un véhicule électrique est parfaitement adapté à un usage très varié. La réflexion que j'avais eu à ce moment fut que si on pensait à toutes les éventualités, on roulerait sûrement tous avec des fourgonnettes pleine grandeur. Qui n'a pas eu à transporter un meuble, déménager, ou faire des achats assez gros à un magasin? Même si ça n'arrive que quelques fois par année, faut-il alors acheter un véhicule pour les exceptions ou pour l'usage commun? D'où l'idée de la fourgonnette. Et du fait que lorsqu'on a besoin d'un véhicule de ce gabarit, on le loue. Point! La même chose peut être dite d'un VÉB (véhicule électrique à batterie, n'utilisant aucune goutte d'essence), alors qu'il est bon pour une utilisation quotidienne plus que satisfaisante. Et pour les voyages plus long, avec l'argent sauvé en essence, on loue une voiture, ou on fait un échange avec des amis qui seront plus qu'heureux de pouvoir vous emprunter votre voiture à électrons pendant que vous vous déplacez avec leur bazou fumant. Tout le monde y trouve son compte! La liste des endroits que mon VÉB devait atteindre était longue: boulot, centre d'achat, maison. Bon, après ça, il faut commencer à utiliser un outil tel Green Race afin d'hypothétiser si certains déplacements plus longs seraient encore viables: centre de ski, parc-nature, érablière (je suis fan!), montagnes pour vélo-de-montagne, chalet, lac. Puis, on délire complètement: Gaspésie, Détroit, Boston. Et on retourne à notre liste initiale: boulot, centre d'achat, maison. Je me souviens avoir crû bon de demander à une érablière que je fréquente souvent s'il serait possible de s'y brancher à 120V pendant mes séjours. Je croyais dur comme fer que le trajet serait complexe et nécessiterait au moins une recharge. C'est quand même à 50 minutes de la maison!! Je m'y suis rendu la semaine dernière, et le constat fut dévastateur: aucun besoin de recharge. Non seulement ça, mais j'ai pu rouler comme bon me semblait sans songer à la vitesse ou à l'autonomie, et j'ai même pris au passage un auto-stoppeur pour lui rendre service et parler VÉ! Il me restait 40 km à mon retour à la maison. On a beau calculer, imaginer, mais au final, ce n'est pas sorcier piloter un VÉB comme une Nissan Leaf. Le truc, c'est de toujours, TOUJOURS utiliser le GPS afin d'y entrer l'adresse de destination (même la maison!). Pas pour savoir comment s'y rendre - on sait tous comment se rendre à son domicile. Non, c'est pour connaître la distance exacte à parcourir avant d'arriver à destination. Ça permet de mieux jauger la vitesse à laquelle on peut effectuer notre parcours. S'il n'y a qu'une seule chose à retenir de ce blogue, c'est le truc du GPS. Fini l'anxiété d'autonomie! C'est officiellement l'automne dans la belle région des Laurentides, le coloris des feuillus se fait de plus en plus prononcé. Et je ne connais pas meilleur moyen de profiter des paysages enchanteurs de cette région que d'aller m'amuser au Circuit Mont Tremblant avec G1 Tour! Puisque je vais augmenter la pollution atmosphérique d'une bonne tonne de GES, autant neutraliser mes émissions nocives en m'y rendant en VÉ! Un beau trajet de 145 km sur un parcours très valloneux de l'autoroute 15 en direction de Tremblant, avec une recharge prévue au Fairmont Château Tremblant, à 2 km du circuit de course. Un petit appel à l'hôtel, et on me transfert au valet. Ce dernier m'explique que pour utiliser la borne uniquement pour une recharge, il n'y a pas de frais de stationnement. Superbe! Car c'est pas donné le stationnement à cet établissement haut de gamme. Lamborghini Gallardo et Superleggiera, Audi R8, Ferrari F360 et F430; un bon éventail de supercars pour s'amuser en toute sécurité nous est offert par G1 Tour. Le circuit du Mont Tremblant est reconnu pour son tracé exceptionnel, avec plusieurs courbes aveugles en montée ou descente. Pour les amateurs de conduite, il n'y a rien de mieux au Québec. Et on vient de loin pour en profiter - même en hélicoptère!! Impressionnant de voir d'énormes remorques avec des bolides survitaminés dessus; on a affaire à des passionnés avec des moyens financiers importants. Excellente expérience avec G1 Tour: selon nos connaissances en conduite sur circuit, les instructeurs s'ajustent afin que tous puissent y trouver leur compte. À noter qu'au circuit du Mont Tremblant, ce sont les instructeurs de l'école Jim Russell qui accompagne les participants, mais dans les voitures de G1. Après de fortes sensations au volant d'une puissante Ferrari F430 qui m'a permis de doubler toutes les voitures sur la piste (eh oui, j'ai des talents cachés!) je me suis dirigé vers le Fairmont Tremblant, en pédalant suivant les sentiers du club de vélo de montagne qui m'ont aussi fait bonne impression. Puis un retour à la maison, en prévoyant un arrêt pour une recharge d'appoint, puisqu'au retour, il y a 165 km à franchir, avec une batterie à 97%. Plus tôt j'étais parti directement du boulot. Mais ma conduite fut plus efficace que prévu à 8 km/kWh, et je me suis rendu à la maison avec une seule charge! Pourtant il n'y avait pas de vent de dos pour me pousser! Toujours pas de mode "tortue" sur le tableau de bord , et c'est tant mieux! Je ne fais toujours pas parti des tops du Club 100+ car selon moi, il faut réussir du 9 km/kWh pour être dans ce club d'élites. Mais à 165 km parcourus en montagne sur autoroute, c'est mon record! Je crois qu'il faudrait organiser un petit rallye au Québec! Une catégorie Leaf, une catégorie iMiev. Départ à 10:00. 150 km. Le premier arrivé gagne - il faut donc doser vitesse et autonomie! Le seul hic? Les infrastructures. Comment recharger 5-10 VÉ participants dans le rallye rendu à destination, afin que tous puissent retourner à la maison à la fin de la journée?? Des idées? Bon, on ne fait pas que des bons coups dans la vie! Je me suis rendu à Trois-Rivières la semaine dernière, un petit voyage de 155 kilomètres que j'ai pû accomplir sans arrêt à vitesse d'autoroute. Je suis arrivé à destination avec encore quelques poussières d'électrons, mais sans anxiété d'autonomie puisque j'avais prévu le coup, et j'ai entré l'adresse de destination dans le GPS de ma Leaf. Facile de déterminer si on doit réduire la vitesse afin de parcourir plus de distance si on semble manquer de jus. Le retour s'est fait dans des conditions différentes: la nuit, dans la pluie, avec un bas du dos en compote (rester debout pendant huit heures, c'est pas évident!) Donc, on allume les phares, on a les essuie-glaces qui fonctionnent, le siège chauffant relaxe les muscles endoloris, et en plus il faut rouler dans de l'eau. Un peu de pluie sur la chaussée ce n'est pas tragique, mais de grosses accumulations qui font faire de l'aquaplaning, et qui freine brusquement notre élan à chaque flaque, pendant des centaines et des centaines de flaques, ça fait forcer un moteur - électrique ou non - et donc utilise plus d'énergie. J'ai dû en arriver à la conclusion qu'il me faudrait arrêter un peu pour une recharge d'appoint. Pas grave. Mais, par curiosité, j'ai voulu m'arrêter à une borne spécifique: celle de "Mères et Merveilles", une boutique pour bébé à Longueuil le long de la 132. Gratuite en plus, selon PlugShare. Pour y arriver, j'ai poussé l'autonomie au maximum, tellement que mon dernier kilomètre s'est effectué à 35 km/h pour m'assurer d'y arriver car les --% flashaient de partout! Arrivé sur place, fier, je passe ma carte idVER sur la borne SmartTWO, et Bip! - "Cette borne est réservée." MERDOUILLE! Je n'ai vraiment plus d'électricité, et je suis pris. J'appelle le # du RéseauVER sur la borne pour de l'assistance, mais à 21h30 le samedi, il n'y avait bien sûr personne pour répondre. Je suis prisonnier. Je fais le tour de l'édifice, et miracle je trouve une prise 120V à laquelle je me branche. Ça dépanne. Trente minutes plus tard, j'en ai assez pour me rendre à l'autre borne la plus près, celle de l'Hotel Mortagne à 5 km de là. Je m'y branche pendant 30 minutes," je n'ai besoin que de 20 km". En fait, non, la fatigue me trompe, j'avais besoin de 30 km au sec le jour, et sûrement un 40 km d'autonomie avec les conditions pluvieuses de cette soirée. Je conduis donc pour finalement me rendre compte que je ne me rend pas à destination, nô Senior! Je dois arrêter à nouveau à une AUTRE borne pour m'y recharger encore une petite demi-heure - car là, je veux vraiment arriver! Et en route je me perd à cause des détours dus aux chantiers de construction dans la ville... Après 20 minutes de recharge je n'en peux plus, je me débranche, je veux juste arriver à destination!! Je me suis rendu. J'ai aussi appris qu'il ne faut pas se fier aux bornes; lorsqu'il n'y en a qu'une seule à une destination elle pourrait être occupée, défectueuse, ou même inexistante! Il faut se prévoir un plan B absolument, et assez d'autonomie pour s'y rendre. Sinon, on joue avec le feu. Ce n'est pas grave, mais on peut perdre un temps fou à cause d'un calcul un peu trop serré. Apprenez de mes erreurs! Le titre initial de ma chronique était "J'aime conduire électrique", mais ça n'expliquerait pas tout l'engouement pour moi. Je suis un très bon client d'Hydro-Québec; j'en consomme énormément, au travail et à la maison. J'ai même visité plusieurs de leurs centrales. J'ai toujours trouvé ce type d'énergie efficace et propre dès un très jeune âge. L'efficacité des moteurs électriques et la facilité de les utiliser pour fabriquer des robots et des petites autos alimentées par une pile ont fait mon bonheur étant enfant, j'adorais inventer des choses. Je fabriquais des petites voitures avec des moteurs et des piles 9 volts, j'avais une table avec des modèles de trains électriques assez poussée - montagne avec tunnel, lac et rivières, villages, etc... J'ai appris à souder très rapidement, et plus rien n'était à mon épreuve! Depuis plusieurs années, tout mon équipement est électrique, de ma tondeuse à mon coupe-bordure en passant par ma souffleuse à neige. Pour les transports, j'ai évolué par les skateboards électriques, vélos à batterie construits par moi-même jusqu'à l'ultime OptiBike électrique, pour en finir avec une Nissan Leaf. La boucle est complète. Ça m'arrive d'être à une intersection à la lumière rouge, d'écouter le vacarme de la ville causé par les moteurs à essence de toutes cylindrées, de regarder les piétons discuter sans même les entendre, puis de m'imaginer que si les voitures autour de moi étaient électriques, la relation entre piétons, cyclistes et automobilistes serait peut-être plus civile et respectueuse. Puis je me fais réveiller par mes voisins avec le grondement de leurs tondeuses à essence, et je me demande si la société est prête pour ce type de changement. Pour me déstresser, je vais à un derby de démolition, et j'apprécie la pulvérisation de ces véhicules. 50 de moins! Yé! Plus que quelques millions à faire, et on devrait être bon pour les voitures électriques!
Prison pour Leaf
En ce lundi matin, j'ai décidé de me rendre à East Hereford pour y faire du vélo de montagne. Pour les mordus, c'est un endroit extraordinaire de 80 kilomètres de single track, avec un terrain extrêmement varié, avec des ponts en bois, hairpin, sauts; des pistes tapées très rapides, d'autres à travers des forêts de pin très techniques. Bref, un endroit d'exception au Québec. C'est aussi un village qui fournit le Québec en sapins de Noël - une grosse industrie là-bas. Pour les gens de Sherbrooke, c'est proche. Pour les gens de Montréal, c'est pas à la porte! Et avec le prix de l'essence, c'est un endroit que je ne visitais que 2-3 fois par année (l'automne, c'est génial!). Depuis que je possède une auto électrique, j'avais hâte de faire le trajet pour voir si c'était encore accessible puisque c'est un voyage qui doit être fait avec une recharge. Voiture prête, gourde pleine, on part avec une batterie à 100%, en direction de Magog. Arrivé au centre-ville, première surprise: la borne est prise par une Volt. Je continue à l'Hotel de ville, même constat mais avec une Leaf cette fois-ci! Hum. Vite vite, on regarde PlugShare pour voir où l'autre borne est située - à l'aréna. Pas super. Je croyais pouvoir prendre mon petit déjeuner en lisant le journal. Là, je suis un peu loin du centre-ville. En approchant de la borne de l'aréna, j'observe que le stationnement réservé aux VÉ est occupé par une voiture à essence!! Heureusement, des employés de la ville me voient approcher avec la Leaf, et comprennent exactement mon regard. Et quel service! En un rien de temps, le véhicule est déplacé, et on me crée un petit stationnement clôturé, "pour ne plus jamais que ça arrive"! Puis, les questions fusent, les deux employés sont surpris d'entendre que les autres bornes sont occupées, et l'un d'eux mentionne que la Leaf sera très certainement son prochain achat. "Tant qu'à rouler électrique, autant y aller à 100%! Je ne veux pas des autres compromis offerts". Pas la première fois que je l'entend, celle-là. Bon, qu'est-ce qu'on fait pendant l'attente? Ehm, la rivière Magog est plutôt proche? "Oui, juste derrière l'aréna, vous pouvez y accéder juste ici" Car heureusement, je suis prêt à toutes situations pour les arrêts, et cette fois, j'avais mon kayak gonflable au fond du coffre arrière. Ben oui! J'ai acheté ça cet été justement pour ce genre d'occasion!! 85$ sur eBay! :) Pas pire comme matin, à pagayer à travers Magog, pour y observer les beaux paysages, les oies blanches qui s'y sont posées pour un repos avant de continuer leur route vers le sud (déjà....), y déranger quelques familles de canards, et tenter de dépasser une dame qui faisait du jogging le long de la rivière. Puis retour à la voiture, kayak plié et sec, pour y remarquer une gaffe colossale: la Leaf ne s'est chargée qu'à 80%! J'ai oublié d'enlever ce mode avant de brancher! Et pour faire l'aller-retour Magog-East Hereford, 150 km, il fallait absolument être à 100%. Je tente de refaire partir le chargeur de la voiture, rien à faire. Et je ne veux pas repayer 2.50$ et attendre encore! Cliquer pour agrandir Décision rapide, je quitte, on verra bien. À Coaticook, il me reste assez d'autonomie pour simplement revenir à Magog avec un 25 km restant. Et j'ai encore 30 km à faire, 60 km aller-retour! C'est la première fois que je suis face à ce type de dilemme. J'ai déjà entendu parler des proprios de VÉ qui doivent rebrousser chemin, qui abandonnent dû à cette exacte situation. Là, c'est à moi de décider. J'en suis à un doigt de retourner, mais c'est plus fort que moi. J'ai besoin d'un miracle, et je l'aurai! Il y a beaucoup de côtes dans ce coin, je pourrai en profiter pour régénérer. Eh bien non! Les côtes sont ascendantes dans ce coin, et le kilométrage diminue de façon inquiétante. Je ne souffre pas d'anxiété d'autonomie, je me demande juste à quelle heure je vais revenir! :) Je ralentis. Beaucoup. En ce lundi matin, pas de trafic, donc pout pout pout le p'tit bazou. L'autonomie remonte, je souffle. Je trouve une prise 120V arrivé à East Hereford, et je calcule qu'avec mon escapade de 3 heures en vélo, je devrais avoir assez d'autonomie pour me rendre à Coaticook. J'en profiterai pour aller à la Laiterie et me bourrer la face de leur crème glacée, coudonc! Finalement, le miracle arrive, et le retour se fait presque sur le neutre, je peux me rendre directement à Magog sans sueur ni avertissement ni calories en trop!!! Une jasette avec un monsieur sur la Main qui me pose des questions alors que je branche l'auto, puis un bon petit souper bien mérité avant le retour au bercail. Et encore quatre autres monsieurs qui me posent des questions à mon départ. La ville a bien prévu son coup, d'installer un banc de parc directement en face de la borne de recharge - ça alimente les conversations!!!! :) Conclusion: Ce n'est pas la première fois que j'oublie soit la minuterie, soit le mode 80%. Vraiment embêtant! Ca ne sera malheureusement pas la dernière fois non plus, j'ai bien peur. Il me faut un truc! Une petite note de rappel à quelque part sur le tableau de bord, quelque chose du genre...
Photo prise à Huntingdon, QC ??
"Oh, wow, on n'entend rien! C'est merveilleux une auto électrique!" Euh, pas toujours... Dans mon quartier ce matin, il y avait des petits enfants qui attendaient le gros autobus jaune qui les conduiraient à l'école. Ils étaient tous là, sur le coin de la rue, à l'arrêt. Un papa faisait office de garde pour s'assurer que tout se passerait bien en ce calme mais frisquet vendredi matin. Les vendredis matins, c'est toujours un peu embrouillé comme départ; des fois on se lève un peu plus tard que prévu, le bouton snooze est très tentant; on n'est pas vraiment certain si c'est vendredi ou samedi, et c'est souvent un peu plus calme dans le quartier. Pas comme un lundi! Bref, il faut toujours se concentrer un peu plus. Quand on voit des écoliers sur le coin de la rue, on prête toujours un oeil attentif, prêt à freiner au cas où Junior lancerait son ballon dans la rue et déciderait de courir derrière par exemple. On pense pas qu'il y en a un qui appelle un minou avec de la nourriture, et que le chat est situé de l'autre côté de la rue, PAS dans le champ de vision. Pas foutu de se rendre compte qu'un véhicule électrique s'en vient! Ce que je me souviens, c'est de voir des enfants crier en pointant, d'autres cacher leurs yeux, puis du coin de l'oeil, voir un chat qui décide que je ne suis pas une menace dans ma voiture électrique, et que c'est parfaitement sécuritaire de traverser. Je ne sais pas si les autres VÉ ont les freins aussi secs que la mienne, mais enfoncer les freins en urgence sur une Leaf 2013 l'immobilise dangereusement sec. CLAAAK!!! Ça, c'est le bruit des freins et de mon cou en duo... Pas de minou-burger ce matin, mais tout une frousse pour les ti-mousses au coin de la rue!
L'auto électrique des enfants: pour éviter la jalousie dans la famille!
Ça y est, l'épopée est terminée! 1 800 km plus tard, avec de belles rencontres ainsi que des soupers un peu trop caloriques, les vacances sont terminées. Je ne regrette aucunement d'être parti en voiture électrique. En fait, ça m'aurait manqué! Le voyage principal fut de 1000 km, et le voyagement pour faire des excursions quotidiennes s'est accumulé à 800 km! Ce n'est pas rien en 7 jours, de se promener autant - et ce que l'histoire ne dit pas, c'est que ces 800 km ont consommé beaucoup plus de kilomètres virtuels dû aux côtes et au vent de la région, ainsi qu'à l'éternel stress d'avoir à peser sur le champignon parce que la limite de vitesse n'est jamais respectée lorsque l'autoroute devient une route secondaire. Le plaisir d'être un peu forcé à s'arrêter ici et là pour recharger lors du voyage principal m'a permis de découvrir de beaux coins de pays où je ne serais probablement jamais arrêté de ma vie. En fait, ça m'a donné le goût d'en faire plus!!! Le tourisme électrique s'apparente beaucoup au rythme de vie des motards, qui se baladent par les routes secondaires sinueuses de la province, et s'arrêtent un peu partout pour apprécier les spécialités locales. Au retour, arrêt à St-Jean-Port-Joli pour profiter des haltes gourmandes en ce superbe dimanche matin, avec café fraichement moulu et chocolatine à la pâte d'amandes tout en faisant la lecture du journal sur une petite terrasse décorée de sculptures d'artistes locaux. Quelle merveilleuse façon de passer un dimanche matin! L'ami Serge qui m'a prêté sa borne pour la recharge invite gracieusement nos membres à venir se brancher s'ils ont besoin d'une recharge; vous pouvez le retrouver sur PlugShare. J'aimerais rajouter qu'il serait bienvenue de lui offrir de payer l'électricité utilisée, car j'ai l'impression qu'il va devenir très populaire, très vite; c'est la moindre des choses à faire! Prochain arrêt, Québec et le Cochon Dingue pour y bruncher avec mon ami Louis qui est venu me rejoindre au Rona - quand on connait des gens qui possèdent une voiture, on laisse le VÉ se charger pendant qu'on va ailleurs! Après une recharge de 2 heures, je me croyais sorti du bois avec une batterie assez pleine pour me rendre à Trois-Rivières. Horreur! La borne du Rona fonctionne à 208 volts au lieu du 240 volts auquel je suis accoutumé... donc seulement 10 kW de recharge de fait! Bah! Un petit essai de la Leaf, et un Louis conquis par ce petit bijou de technologie! Il m'a par ailleurs avoué avoir acheté des actions de Tesla il y a plusieurs années, à 25$.... Un bon investissement!!! Je devais aller rencontrer un autre membre, le célèbre Doc' Bass, recordman de vitesse en vélo électrique et génie des bidouilles électriques, donc la recharge fut recommencée au St-Hubert près de chez lui... et cette fois, j'ai eu la chance de me promener en moto électrique! Pas mal trippant!!! Ça vaut la peine d'aller en essayer une chez un concessionnaire Zero Motorcycles. Il était facile de reconnaître Doc lorsque je suis passé devant son domicile, lui qui arborait à la taille un battery-pack maison au lithium connecté à son coupe-herbe électrique lui donnant une autonomie permettant de tailler tout le gazon le long de la 20!!! Tout un patenteux, on est chanceux de l'avoir au Québec. Il est une référence pour ceux qui auraient des problèmes un jour avec leur moto électrique (Zero offre une garantie de 320 000 km sur la batterie... Ça donne confiance!) Et il a -promis- de participer au site de l'AVÉQ en tant que collaborateur!! Puis un dernier arrêt à Trois-Rivières au Café Morgane pour aller discuter bornes L3 et d'un automne qui s'annonce fort chargé pour l'avenir des VÉ au Québec, avec Sylvain Juteau de Roulez Electrique. Sylvain est bien connu au Québec pour son blogue, ses aVÉntures électriques, et son franc-parler; il est un ambassadeur des voitures électriques très apprécié, et un fier supporteur de l'AVÉQ. Après plusieurs heures de discussion fort intéressante et motivante, j'ai réussi à me rendre à la maison 150 km plus loin sans trop de difficulté, toujours à la limite des capacités de la batterie (moins de 5% restant), mais sans aucun stress ni anxiété d'autonomie. Il faut savoir utiliser l'électronique à bord! Pour éviter l'anxiété d'autonomie lors de longs trajets, il faut toujours entrer l'adresse de la destination finale dans le GPS - pas pour savoir comment s'y rendre (je sais très bien comment me rendre chez moi!), mais pour savoir exactement combien de kilomètres il reste à franchir. Lorsque la distance à franchir devient plus grande que mon autonomie, je ralentis, ce qui fait que mon autonomie augmente! Et lorsque l'autonomie est plus grande que la distance à franchir, souvent j'accélère! :) Conclusion: La voiture 100% électrique de 2013 possède une autonomie limitée, mais ne limite pas ses occupants à rester en ville. Il est possible de s'aventurer en région pour profiter d'une bonne tablée et d'une auberge accueillante, de profiter des attractions touristiques du coin, et de revenir en pleine forme, avec des souvenirs marquants. N'oubliez pas que nous sommes des pionniers; c'est une aVÉnture que je vous recommande chaudement! |
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Mars 2018
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