Vous avez probablement entendu dire que les assureurs sont plus susceptibles de radier les véhicules électriques que les véhicules à combustion suite à des accidents. Comme l'explique Ryan Mandell de Mitchell, les statistiques confirment le contraire Plus de pièces, plus de main-d'œuvre et plus de complexité sont autant d'attributs qui décrivent la réparation moyenne d'un véhicule électrique par rapport à un véhicule à combustion interne. Alors que les véhicules électriques continuent d'occuper une plus grande partie du parc de véhicules de tourisme au Canada, la proportion de véhicules électriques qui font l'objet de réparations suite à une collision augmente également. Au quatrième trimestre de 2023, les véhicules électriques représentaient 3,25 % de toutes les réclamations au Canada, en hausse de 44 % par rapport au quatrième trimestre de 2022 et de 110 % par rapport au quatrième trimestre de 2021. Cette croissance continue aura un impact sur les ateliers de réparation de ces véhicules, en plus des assureurs qui les souscrivent et des consommateurs qui paient leurs primes mensuelles. Ce qui sépare les faits de la fiction peut aider chacun des intervenants à mieux naviguer vers la transition. Réalités de l'assurance Une fausseté concernant les réclamations d'assurance pour véhicules électriques prétend que ces véhicules sont fréquemment considérées comme des pertes totales à un taux plus élevé que leurs homologues à combustion interne. On laisse entendre que les batteries des véhicules électriques sont souvent endommagées lors d'une collision, ce qui entraîne des estimations de réparation exorbitantes qui ne sont pas rentables pour un atelier. Les données concernant les réclamations de Mitchell racontent cependant une tout autre histoire. L'année dernière, les véhicules à combustion interne de l'année-modèle 2021 et les véhicules à combustion interne plus récents ont été radiés comme pertes totales dans 6,77 % des cas au Canada. À titre de comparaison, les véhicules électriques n'ont été radiés que dans 5,71 % des cas. Il y a deux raisons à cela : premièrement, les VÉ ont généralement une valeur de rachat beaucoup plus élevée que les alternatives à combustion interne (bien que cela évolue) ; Deuxièmement, l'incidence des dommages causés à la batterie par collision est dans les faits minime. Au fur et à mesure que la parité des prix entre les véhicules électriques et les véhicules à combustion interne deviendra une réalité, la disparité entre la valeur actuelle diminuera probablement. Mais tout porte à croire que cela ne fera que rééquilibrer les taux d'amortissement. Au cours du second semestre de l'année dernière, par exemple, les importantes réductions de prix de Tesla en octobre ont eu un effet d'entraînement qui a occasionné une baisse de prix des véhicules électriques d'occasion. Jusqu'à présent en 2024, la valeur des véhicules électriques d'occasion par rapport à l'année-modèle 2021 et aux homologues à combustion interne plus récents n'est que de 16,81 %, contre 26,53 % en 2023. Avec cela, nous constatons que les taux de radiation deviennent de plus en plus similaires, 7,48 % pour les véhicules électriques contre 7,44 % pour 2021 et les véhicules à combustion interne plus récents. En d'autres mots, même avec cette augmentation de la parité des prix, les assureurs ne déclarent pas un taux excessivement élevé de pertes totales pour les véhicules électriques. Au lieu de cela, ils suivent des tendances similaires à celles de l'ensemble ddes véhicules sur le marché. Complexités et coûts de réparation Dès le départ, un véhicule électrique doit être traité différemment à son arrivée dans un atelier de réparation de carrosserie. La simple présence de la batterie haute tension crée un risque important pour la sécurité de toute personne qui n'est pas formée aux protocoles appropriés. Par exemple, des précautions doivent être prises pour mettre le véhicule hors tension, ce qui peut inclure le débranchement de certains composants ou même le retrait complet de la batterie. Pour qu'un atelier de réparation puisse remettre en toute sécurité l'automobile dans l'état où elle était avant l'accident, ses techniciens ont besoin de la formation et des certifications appropriées. Le réparateur a également besoin des bons outils et d'équipements pour assurer la sécurité des techniciens et une réparation efficace. La conception des véhicules électriques représente des pressions supplémentaires sur les coûts pour une réparation de collision typique. Par contre, la structure interne est beaucoup plus simplifiée et le véhicule n'est pas équipé d'un moteur à combustion interne un élément critique lors de l'absorption de l'impact. Les fabricants de véhicules électriques ont ajouté des pièces supplémentaires à l'extérieur du véhicule pour aider à la dispersion efficace de l'impact. Cela se traduit par le remplacement d'un plus grand nombre de pièces en raison de dommages légers à modérés. Un exemple est le Ford F-150 Lightning 2022, qui a deux pièces supplémentaires à l'avant du véhicule que n'a pas le F-150 XLT 2022 avec un moteur EcoBoost de 3,5 litres. Le Lightning est équipé d'un isolateur de pare-chocs avant supplémentaire ainsi que d'un renfort de calandre qui est inexistant sur le XLT. Cela ajoute près de 2 000 $ de pièces à la facture de réparation du Lightning. Dans l'ensemble, les véhicules électriques ont 33,45 % plus de pièces de rechange et 22,12 % plus d'opérations inscrites sur l'estimation des dommages par collision que les véhicules à combustion interne de l'année-modèle 2021 et les véhicules plus récents. Les opérations supplémentaires sont dues à un plus grand nombre de pièces de rechange ainsi qu'aux étapes supplémentaires nécessaires pour protéger correctement la batterie haute tension du véhicule et s'assurer que sa technologie et ses systèmes de sécurité sont remis dans le même état qu'avant le sinistre. Les besoins en main-d'œuvre sont également plus importants pour les véhicules électriques, avec 5,86 heures supplémentaires en moyenne pour les estimations réparables, ce qui se traduit par des coûts de main-d'œuvre additionnels de 35,64 % par rapport à 2021 et aux véhicules à combustion interne plus récents. La même analyse des véhicules de l'année-modèle 2021 et des véhicules plus récents a révélé que les estimations des véhicules électriques sont 50 % plus susceptibles de contenir des opérations liées aux capteurs du véhicule. Chaque fois que des capteurs sont affectés, même s'ils ne sont pas endommagés, le système associé doit être recalibré. Cela peut entraîner plus de temps et des coûts de réparation supplémentaires. Le résultat net est que les véhicules électriques sont 15,48 % plus coûteux à réparer que les véhicules à combustion interne d'âge comparable et qu'il faut en moyenne 4,7 jours de plus pour les réparer. Pour garder le contrôle de la réparation, de nombreux ateliers effectuent des travaux de recalibrage à l'interne. Cela peut réduire le temps de travail et créer de nouvelles opportunités de revenus pour ces réparateurs. Des données fiables, pas des hypothèses À mesure que de plus en plus de véhicules électriques apparaîtront sur les routes canadiennes, ils auront un effet encore plus important sur l'industrie de la carrosserie. La réparation de ces automobiles dans l'état où elles étaient avant l'accident représente un défi unique pour les manufacturiers, les réparateurs et les consommateurs. Cependant, malgré les coûts plus élevés des pièces et de la main-d'œuvre, la complexité accrue et les risques de sécurité associés aux batteries haute tension, le futur entourant les véhicules électriques et leur réparation appropriée et sûre est de moins en moins hypothétique. Ryan Mandell Autonomie électrique Canada Contribution: André H. Martel
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