Le Canada est sur le point de conclure une entente avec Honda Motor qui permettrait à l’entreprise de construire des véhicules électriques et leurs composantes en Ontario, selon des personnes familières avec le dossier. L’entente, qui devrait être annoncée d’ici une semaine, implique un engagement de plusieurs milliards de dollars de la part de Honda pour de nouvelles installations de traitement des matériaux actifs de cathode, de fabrication de batteries et d’assemblage de véhicules alimentés par batteries, faisant du sud de l’Ontario une plaque tournante de la fabrication de véhicules électriques de l’entreprise en Amérique du Nord. Le gouvernement canadien subventionnerait une partie du coût en capital. Honda opère déjà une usine à Alliston, en Ontario, à environ une heure de route au nord de Toronto, où elle assemble les modèles Honda CR-V et Civic. La société fabrique des véhicules hybrides dans des usines de l’Ohio et de l’Indiana, selon son site Web, et elle prévoit produire ses premiers véhicules électriques fabriqués aux États-Unis à Marysville, dans l’Ohio, à compter de l’an prochain. L’investissement de Honda intervient à un moment difficile pour le secteur automobile, alors que l’adoption des véhicules électriques par les consommateurs se fait lentement dans certaines régions en raison des prix élevés et de la pénurie de bornes de recharge. Tesla a supprimé plus de 10 % de ses effectifs mondiaux, le producteur chinois BYD a fait état d’une forte baisse des livraisons de véhicules électriques au premier trimestre, et d’autres constructeurs automobiles ont retardé leurs investissements dans les véhicules électriques. Pourtant, les fabricants font des paris à long terme. Le mois dernier, Honda et Nissan Motor ont annoncé un plan de collaboration touchant la technologie pour les véhicules électriques, y compris les logiciels, alors qu’ils cherchent à suivre le rythme de leurs rivaux chinois. Les négociations entre Honda et le gouvernement canadien durent depuis plusieurs mois et se sont concentrées sur les crédits d’impôt à l’investissement, comme moyen par lequel le gouvernement aidera à couvrir le coût d’investissement des usines. Il devrait différer des accords que le Canada a conclus l’an dernier avec Volkswagen, et Stellantis, la société mère de Chrysler, et la suédoise Northvolt. Ces entreprises se sont vu offrir des milliards de dollars sur plusieurs années pour subventionner la production de batteries. Le gouvernement Trudeau considère l’entente avec Honda comme une réussite, a déclaré un responsable gouvernemental. Ces accords ont créé un écosystème autour de la chaîne d’approvisionnement des véhicules électriques du Canada, attirant d’autres constructeurs automobiles et permettant au gouvernement de faire la transition vers son propre programme d’incitatifs fiscaux. Dans ce cas-ci, l’incitatif principal, appelé CTI pour la fabrication de technologies propres, prévoit un crédit d’impôt remboursable de 30 % des coûts d’équipement. Le budget de la ministre des Finances, Chrystia Freeland, la semaine dernière, a également introduit un nouveau crédit d’impôt qui s’appliquerait à 10 % du coût des bâtiments utilisés pour la fabrication de véhicules électriques, si une entreprise ajoute sa chaîne d’approvisionnement en véhicules électriques au Canada. Mme Freeland a été étroitement impliquée dans les négociations avec Honda et le nouveau crédit d’impôt pour les véhicules électriques visait spécifiquement à attirer l’entreprise japonaise, selon des personnes familières aux discussions, incluant également les autres entreprises de véhicules électriques qui souhaiteraient inclure leur chaîne d’approvisionnement au Canada. L’accord avec Honda n’inclut pas de subventions à la production comme celles reçues par Volkswagen et Stellantis, selon des personnes qui en ont parlé à Bloomberg. Ils ont cependant refusé de divulguer le coût de l’aide gouvernementale. Le gouvernement Trudeau a fait valoir qu’un soutien important des contribuables aux constructeurs automobiles est nécessaire pour s’assurer que le Canada conserve sa part du marché automobile nord-américain suite à la promulgation par le président américain Joe Biden de la Loi sur la réduction de l’inflation en 2022, offrant une aide financière aux entreprises qui construisent des véhicules électriques aux États-Unis. Le secteur de l’automobile est particulièrement important pour l’Ontario, la plus grande province du Canada en termes de population qui abrite des usines d’assemblage appartenant à Ford Motor, General Motors, Toyota Motor et Stellantis, ainsi que de nombreux fournisseurs de pièces. « Les fenêtres d’opportunité sont courtes », a déclaré le ministre de l’Industrie, François-Philippe Champagne, lors d’une récente entrevue au sujet des ententes précédentes. Il a déclaré que le gouvernement devait agir après l’adoption de la Loi sur la réduction de l’inflation par les États-Unis, sinon il risquait de perdre les usines au sud de la frontière. « Cette fenêtre était disponible et nous l’avons saisie. » Stellantis et son partenaire LG Energy Solution sont en train de construire une usine de batteries à Windsor, en Ontario, près de Detroit. Le site proposé par Volkswagen est situé au sud-ouest de Toronto et celui de Northvolt près de Montréal. Les subventions canadiennes à ces entreprises sont également payées en partie par les gouvernements provinciaux de l’Ontario et du Québec. Selon nos calculs, les ventes de véhicules neufs des constructeurs automobiles japonais aux États-Unis pourraient augmenter de 8 % pour atteindre 6 millions d’unités en 2024, grâce à l’augmentation de l’offre de véhicules, et à leur offensive agressive en matière de nouveaux produits. Cela fait suite à un bond de 16 % par rapport à l’année précédente avec 5,54 millions d’unités en 2023, contre 4,76 millions d’unités en 2022, a déclaré l’analyste automobile Tatsuo Yoshida. Brian Platt, Bloomberg The Japan Times Contribution: André H. Martel
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