Comment les véhicules électriques peuvent également se transformer en une source d’énergie propre12/12/2022
Alors que le monde se dirige vers la neutralité carbone, le remplacement des voitures et des camions alimentés par un moteur à combustion interne par des véhicules électriques est pratiquement inévitable. Pourtant, les véhicules électriques présentent leur propre défi qui ne fera que croître à mesure que des millions de personnes rouleront sur la route au cours des prochaines décennies: ces chiffres mettront à rude épreuve nos réseaux électriques.
Une étude de Bloomberg prévoit qu’à mesure que la popularité des véhicules électriques augmentera, leur demande d’énergie passera d’environ 100 térawattheures (TWh) dans le monde aujourd’hui à près de 8 000 TWh d’ici 2050. Cela représentera environ un quart de la demande mondiale d’électricité. Bien que les véhicules électriques aient été créés en tant que solution de mobilité, ils pourraient également devenir une de source de réseau, explique Anima Osei, consultante en gestion des services de durabilité chez IBM Canada. C’est possible en passant d’une recharge intelligente, à l’alimentation en énergie du réseau pendant les périodes de pointe. C’est le concept de vehicle-to-grid, ou V2G. Selon un récent rapport de l’Institut canadien du climat, au Canada, la production d’électricité d’ici 2050 devra être environ 3,4 fois supérieure à ce qu’elle est aujourd’hui pour répondre à la demande de véhicules électriques. « Le réseau risque de connaitre beaucoup de stress durant les années à venir », dit Mme Osei. Les fournisseurs de services publics incluant d’autres parties prenantes, y compris les gouvernements, qui s’efforcent déjà de répondre à ce besoin croissant en augmentant la production à partir de ressources renouvelables. Néanmoins, Mme Osei affirme que cette croissance sera progressive et ne sera probablement pas suffisante pour répondre à la demande, du moins à moyen terme. En tant que chef de file mondial de la consultation et de la technologie dans ce domaine, IBM a obtenu un aperçu des défis, qui ont été au centre d’un récent événement organisé par le Globe and Mail mettant en vedette Mme Osei et des experts d’une entreprise canadienne de services publics, d’un constructeur automobile et d’un fournisseur de solutions de bornes de recharge. « Les véhicules électriques posent un problème pour l’ensemble du système, mais plus encore, ils représentent un énorme défi communautaire. Comme de plus en plus de véhicules électriques seront rechargés à la maison et au travail, la demande pourrait surcharger les infrastructures vieillissantes qui câblent ces collectivités », explique Mme Osei. Les réseaux et les véhicules électriques doivent être plus intelligents C’est un problème compliqué qui demande plus que de simplement augmenter la quantité d’énergie disponible. Les solutions nécessitent également de rendre les réseaux électriques et les véhicules électriques plus intelligents pour s’adapter à la fluctuation de la demande. Bien que difficile à résoudre, une solution élégante est à portée de main en passant de V1G à V2G. La technologie V1G permet aux véhicules d’ajuster la charge en fonction de l’heure de la journée et des besoins. Mais l’électricité alimentant un véhicule électrique reste inutilisée lorsque le véhicule est stationné ou inactif. Ainsi, les batteries de véhicules électriques pourraient également se transformer en une source d’électricité pour le réseau en cas de besoin. De nombreux projets pilotes se déroulent aujourd’hui à petite échelle, y compris un projet aux Pays-Bas auquel IBM a participé. « Le défi veut que les véhicules puissent être capables de parler au réseau », explique Mme Osei. IBM est un chef de file dans cette technologie pivot, qui implique l’analyse de données, l’intelligence artificielle et la blockchain* Bien que représentant un concept relativement simple, son exécution est extrêmement complexe, impliquant une communication constante et des calculs en perpétuelle évolution pour déterminer quels véhicules électriques ont besoin d’énergie et quelle quantité, et lesquels peuvent aider à alimenter le réseau et pendant combien de temps. Des projets comme celui des Pays-Bas tirent parti de la blockchain pour suivre potentiellement des millions de transactions d’électricité. Les propriétaires de véhicules électriques sont facturés pour l’alimentation électrique et sont indemnisés pour réduire leur consommation d’électricité ou pour fournir de l’énergie au réseau. Au cœur de ces solutions se trouvent des applications que les conducteurs peuvent installer sur leurs téléphones mobiles. « Si votre voiture est rattachée au réseau et que nous avons besoin d’énergie pendant que vous êtes au travail, vous recevez une notification indiquant que le réseau souhaite soutirer de l’énergie, et que vous pouvez accepter ou refuser l’autorisation via l’application », explique Mme Osei. Au-delà des applications mobiles, chaque projet nécessite une plateforme technologique globale pour gérer et suivre le flux. Les propriétaires de véhicules électriques doivent être facturés avec précision pour la puissance qu’ils consomment et rémunérés en conséquence pour l’énergie qu’ils apportent. « Le défi est qu’il n’y a pas encore de plateforme unique et structurée que nous pouvons utiliser », explique Mme Osei. Bien que chaque projet nécessite sa propre solution sur mesure, car aucune grille n’est identique, les leçons générales apprises accélèrent la mise en œuvre globale. C’est essentiel, dit-elle. « La solution est d’atteindre la neutralité carbone, ce qui nécessite de décarboniser les transports le plus tôt possible. Cela ne peut se faire sans décarboniser le réseau. Donc, ces projets ne facilitent pas seulement cet objectif, ils permettent en fait une décarbonisation encore plus poussée en transformant les véhicules électriques en une source d’énergie propre. » *La blockchain : c'est une technologie de stockage et de transmission d'informations, prenant la forme d'une base de données qui a la particularité d'être partagée simultanément avec tous ses utilisateurs et qui ne dépend d'aucun organe central a pour avantage d'être rapide et sécurisée. Globe & Mail Studio Globe & Mail
Contribution: André H. Martel
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