4 mois de locations, combien de pannes?

Déjà 4 mois! Nous sommes toujours en existence, et de plus en plus convaincus qu’il existe bel et bien un marché pour la location de voitures électriques, et ce dès maintenant.

Mais attention, il ne faut pas se leurrer : tout n’est pas rose bonbon chez EEKO. Nous sommes tout jeunes, et les opérations prendront du temps avant d’être complètement rodées. Par exemple, une des questions qui nous revient souvent est la suivante : que ferez-vous si un client se rend jusqu’à la panne d’électricité? Nous avons sérieusement considéré ce risque et nous nous y sommes préparés.

Nous avons été agréablement surpris de voir à quel point tous nos clients, bien que des néophytes de la voiture électrique, se débrouillent bien après une brève introduction à la voiture et aux bornes. Nous n’avons eu qu’un seul client qui a du retarder son retour puisqu’il devait charger la voiture plus longtemps que prévu. À quand une Spark EV avec un chargeur de 6kw?... ou une prise pour la charge rapide qui fonctionne? Je garde ce sujet pour une autre chronique.

Cela ne veut pas dire pour autant que nos bagnoles ne se sont pas retrouvées sans jus, en panne sèche, avec à leur bord un pilote quelque peu anxieux.

Mais rassurez-vous, car dans les deux cas (oui, 2!), c’était moi, votre humble commentateur, qui se trouvait au volant. Et j’avais un peu (beaucoup) couru après.

Donc si vous voulez savoir comment arriver à la panne sèche en véhicule électrique, mais surtout comment l’éviter et comment la voiture réagira avant d’y arriver, lisez la suite.

MA PREMIÈRE FOIS, C’ÉTAIT DANS UNE BMW…    

Eh oui, chez EEKO, on ne fait pas les choses à moitié! C’est en effet pour finir en beauté le retour à la maison, après une ballade pour essayer une borne de recharge Niveau 3 pour la toute première fois, que j’ai vécu la panne pour la première fois. Pas juste l’anxiété, la panne! L’arrêt complet, plus de jus.

Il faut dire que j’avais décidé de tester l’autonomie de la i3 à vitesse d’autoroute. J’allais donc être juste, c’est certain. Je me suis rendu à la maison avec 6 km restants. Amplement pour me rendre à la borne la plus près, qui est à moins de 3.4 km (Non, je n’ai pas encore la chance de pouvoir me brancher à mon domicile… j’y travaille).

Après avoir relaxé un peu, je décide de partir brancher la voiture. C’est alors que j’ai eu cette très (dés)agréable surprise. Après 1 km, il ne m’en reste plus que 2! J’ai beau ménager l’accélérateur, et maximiser la régénération, l’autonomie continue sa descente aux enfers. Un kilomètre plus loin, mon autonomie estimée baisse à « --- » km. La BMW i3 ne fait pas de farces. La puissance passe de limitée à TRÈS limitée. Pour une fois, je pense que le prolongateur d’autonomie offert par BMW, souvent appelé le rEX, aurait été pratique.

Je me dis alors qu’il doit y avoir une sorte de mode tortue… et de toute façon, ma destination arrive, je tourne à gauche au feu et il ne reste que 200 mètres à parcourir…
 

FAUX!
 

J’accélère (de peine et misère) à un gros 29 km/h, puis tout coupe! Il n’y a plus aucune puissance, même pas de quoi se maintenir à 10 ou 15 km/h.

La bonne nouvelle, c’est que je me suis rendu sur mon air d’aller… ou du moins à un mètre d’être capable de brancher. Ça m’a permis de faire une belle rencontre, M. Marinoni (oui oui, les vélos!), et de parler VÉ. Et d’essuyer la petite sueur de front.

OUF! Quelle chance! 

UNE FOIS QU’ON COMMENCE, ON NE PEUT PLUS S’ARRÊTER!

Me considérant très chanceux d’avoir survécu à la panne sur une artère principale (et la mauvaise publicité qui s’ensuit), J’ai pris, très à la légère, la résolution de faire plus attention.

En fait, je n’ai pas pris cette résolution du tout.

C’est pourquoi, plus récemment, je suis parti faire un trajet de 36 kilomètres, avec une autonomie annoncée de 45 km. « Ça devrait être en masse » me suis-je dit.
 

FAUX!
 

C’est que, voyez-vous, l’automne est arrivé. Les températures baissent, les batteries restées dehors la nuit se refroidissent, la voiture met du temps à monter en température, les vents se lèvent… 

Cette fois j’ai fait vraiment attention. Encore une fois, des accélérations pas fortes. J’ai même réduit la vitesse sur autoroute à 85 km/h vers la fin, mais avec un fort vent de face, rien à faire. Cette fois, c’est le Esso qui m’a fourni de l’électricité gratuite ;-)
 

Et oui, j’ai encore eu à pousser, un gros 5-6 mètres cette fois. Tout seul.
 

Tout comme la BMW i3, la Chevrolet Spark EV ne donne que très peu de chances. 1 km restant, c’est 1 km ou moins, mais pas plus.

J’étais à moins de 2 km de ma destination, et je me suis entêté à essayer de me rendre. J’aurais pu arrêter à une borne 5 km plus tôt.


J’ai de l’orgueil, un peu trop.
 

Mais au moins, ça m’a permis de tirer d’importantes leçons sur l’autonomie des voitures électriques :

• Quand une voiture estime l’autonomie à 1 km, il reste GROS MAX 1 km. Ne pas se fier sur l’apparition divine d’une réserve additionnelle.
  
• Tout comme être en retard rajoute des voitures lentes sur votre chemin, l’autonomie réduite augmente invariablement la consommation (Je vais proposer celle-ci pour ajouter aux lois de Murphy, version 2014).
  
• Nos clients sont beaucoup plus sages que moi, par chance!
  
• L’orgueil, parfois c’est bon. Pas toujours.
  
• Une Tesla Modèle S, en contrepartie, peut parcourir quelques kilomètres avec « --- » kilomètres d’autonomie, mais pas beaucoup. Non, je n’ai pas une troisième anecdote de panne sèche.