Le ministre de l’Environnement, Benoît Charette, anticipe une baisse des prix des véhicules électriques (VÉ) dans les mois à venir, même avec la réduction puis la suspension des subventions gouvernementales à l’achat. Il souligne que les constructeurs automobiles seront tenus d’élargir leur offre de voitures écologiques et de proposer des modèles plus abordables. Par ailleurs, il confirme le retour de la subvention québécoise dès le 1ᵉʳ avril prochain. « Nous avons toujours été clairs : les subventions ne sont pas conçues pour durer éternellement et les constructeurs en tiennent compte dans leur stratégie tarifaire », a-t-il déclaré mercredi matin à la sortie d’une réunion à l’Assemblée nationale. Selon lui, les consommateurs devraient constater des baisses de prix au cours des prochains mois et années.
En effet, le gouvernement québécois a annoncé que l’incitatif de 4000 $ pour l’achat d’un VÉ serait suspendu à partir du 1ᵉʳ février en raison de l’épuisement du budget alloué pour l’année 2024-2025. Cependant, Benoît Charette rassure : une nouvelle enveloppe sera disponible dès le printemps. Du côté fédéral, la subvention de 5000 $ a également été suspendue récemment pour les mêmes raisons. Les constructeurs réagissent Face à cette situation, certains constructeurs comme Hyundai et Volkswagen ont décidé d’offrir des rabais pour compenser la perte des subventions. Selon un article paru mercredi, Hyundai Canada a couvert la totalité de l’incitatif pour l’un de ses clients, y compris les 3000 $ correspondant à la réduction provinciale entrée en vigueur le 1ᵉʳ janvier. Résultat : un rabais total de 12 000 $, semblable à ce qui était offert l’an dernier. Benoît Charette observe déjà des ajustements similaires dans d’autres régions où les subventions ont été supprimées, comme en Colombie-Britannique. « Nous avons constaté que les constructeurs adaptent leurs prix là où les aides gouvernementales ont diminué. Cela aura certainement un effet sur les prix des VÉ ici aussi », a-t-il indiqué. Le ministre ne considère pas ces baisses comme une preuve que les subventions ont été utilisées pour gonfler artificiellement les prix des véhicules. Une transition graduelle et prévisible La suspension temporaire des subventions, prévue jusqu’en avril, vise à stabiliser le marché, affirme-t-il, d’autant que le retrait progressif des incitatifs s’échelonnera jusqu’en 2027. « Nous avons planifié cette transition pour qu’elle soit prévisible. Cela permettra au marché de s’adapter sans brusquer la demande », a expliqué le ministre, rappelant que l’intérêt pour les véhicules électriques reste très élevé au Québec. Il reconnaît néanmoins que les ventes pourraient ralentir temporairement pendant les deux mois sans subventions. Objectif : deux millions de véhicules électriques d’ici 2030 Le Québec maintient son ambition d’avoir deux millions de VÉ sur les routes d’ici 2030, soit cinq ans avant l’interdiction des ventes de véhicules à moteur thermique neufs. « Nous sommes en avance sur nos prévisions. Cependant, si nous observons des obstacles à la transition, nous avons prévu une révision des objectifs en 2026 », a précisé Benoît Charette. En conclusion, malgré les défis posés par la suspension temporaire des subventions, le gouvernement demeure optimiste quant à l’évolution du marché des VÉ et au rôle des constructeurs pour démocratiser ces véhicules à moindre coût. Notons que Volkswagen, Hyundai et GM ont confirmés qu'ils absorbaient pour le moment la disparition de la subvention fédérale de 5000$. Source : Journal de Montréal
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