Les émissions mondiales de CO2 liées au transport routier pourraient atteindre leur sommet dès 2025, bien avant les projections initiales fixées à 2050. Ce constat provient d’un rapport publié mardi par une ONG allemande, le Conseil international du transport propre (ICCT). Selon ses analyses, les émissions de dioxyde de carbone des véhicules routiers devraient culminer autour de 9 gigatonnes cette année, avant de décroître régulièrement pour atteindre 7,1 gigatonnes par an d’ici 2050. Ces projections reposent sur les mesures climatiques adoptées jusqu’en août 2024. L’ICCT souligne que cette accélération de la transition est principalement attribuable à deux facteurs : l’essor des véhicules électriques, désormais favorisés par des politiques publiques exigeant une proportion croissante de modèles électriques dans les ventes de véhicules neufs, et la baisse progressive des coûts d’achat de ces derniers. En effet, dans les trois principaux marchés automobiles – la Chine, les États-Unis et l’Union européenne (UE) – cette dynamique compensent la hausse des émissions dans d’autres régions, notamment en Asie. Cependant, atteindre les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat reste un défi. Pour limiter le réchauffement global à 1,5 °C, les émissions annuelles des transports routiers devraient descendre à 2,3 gigatonnes en 2050, un objectif encore lointain. L’ICCT insiste sur l’importance de maintenir, voire de renforcer, les politiques de décarbonation, alors que certaines initiatives font face à des critiques croissantes, notamment en Europe, où les oppositions au coût et à la complexité des mesures climatiques se multiplient. Des pays comme le Canada et le Royaume-Uni se sont également engagés à interdire la vente de véhicules essence et diesel dans les prochaines années. En Europe, l’objectif de Bruxelles visant à stopper les ventes de moteurs thermiques neufs d’ici 2035 est particulièrement contesté, notamment par certains partis politiques et le secteur automobile en difficulté. Enfin, l’ICCT avertit que ce pic attendu en 2025 pourrait être reporté si l’activité automobile mondiale croît plus rapidement que prévu. L’organisation rappelle également que des progrès restent indispensables pour accélérer l’électrification des flottes, notamment dans des pays comme la Chine, l’Indonésie et le Brésil. Source : La Presse
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