Selon le dernier sondage de Transports Canada auprès des concessionnaires automobiles, il n'est toujours pas facile pour la plupart des Canadiens d'acheter ou d'essayer une voiture électrique même s'il y a plus de véhicules électriques disponibles.
Dans un sondage pour Transports Canada, le groupe Dunsky Energy and Climate Advisors de Montréal a contacté près de 80 % des concessionnaires à travers le Canada et a constaté une augmentation du nombre de véhicules électriques disponibles, mais que plus de la moitié des concessionnaires n'ont toujours pas d'inventaire. C'est la cinquième année que Transports Canada demande à Dunsky d'enquêter sur les concessionnaires automobiles du Canada. Le rapport de 2021 publié par Transports Canada en mars dernier confirme que même si la disponibilité des VÉ s'améliore dans certaines régions, l'accès à la technologie continue d'être un obstacle à l'adoption. "C’est le paradoxe de l’œuf et de la poule", déclare Jeff Turner, responsable sénior de la recherche chez Dunsky et responsable de la pratique de la mobilité. "Je pense que les résultats que nous avons constatés confirment qu'il y a une amélioration significative de la disponibilité des véhicules électriques par rapport à l'année précédente, une augmentation significative en termes de chiffres absolus. Mais, en même temps, il est assez clair que le manque de disponibilité demeure toujours un obstacle très important à l'adoption dans de nombreuses régions du pays. L'étude annuelle de Zero Emission Vehicle Availability Estimating Inventories in Canada: 2020/2021 , a interrogé 3 182 concessionnaires automobiles au Canada (environ 78 % de tous les concessionnaires) dans 10 provinces. L'enquête n'a cependant pas confirmé de disponibilité de VÉ dans les Territoires. Bien que dans l'ensemble, l'étude constate une croissance encourageante dans certaines régions, le rapport conclut que la moitié des concessionnaires nationaux, alors que 80 %, étaient situés à l'extérieur de l'Ontario, de la Colombie-Britannique et du Québec n'avaient aucun inventaire de VZE ou possédaient un inventaire extrêmement faible. « Si huit concessionnaires sur dix au Canada ont peu ou pas de véhicules électriques disponibles, c'est difficile à évaluer », déclare Turner. Inégalités provinciales Parmi les concessionnaires interrogés, environ 1 500 ont déclaré n'avoir eu aucun inventaire de véhicules électriques en 2021 et 31 % ont déclaré que le temps d'attente pour les véhicules électriques serait de plus de six mois, contre seulement 10 % qui avaient confirmé un temps d'attente de plus de six mois en 2020. Le rapport démontre la répartition inégale de l'inventaire des véhicules électriques entre les provinces et au niveau régional, et indique des différences potentiellement importantes dans la disponibilité des véhicules électriques d'une ville à l'autre. À l'extérieur du Québec, de la Colombie-Britannique et de l'Ontario, seulement 18 % des concessionnaires avaient des VZE disponibles. "Si vous décidez de visiter un concessionnaire au Canada qui n’a aucun véhicule électrique à vous offrir, cela risque d’avoir un impact sur le potentiel de vente de véhicules électriques à travers le pays", explique Turner. « Si les utilisateurs motivés ont de la difficulté à s’en procurer, qu'en est-il des consommateurs qui ne sont pas nécessairement intéressés ? Lorsque qu’un consommateur ou une consommatrice décide, selon son besoin de remplacer ou d’acquérir une voiture". Il ou elle se rend donc chez un concessionnaire pour évaluer les véhicules disponibles dans la cour afin d’acheter un véhicule qu’il ou elle pourra ramener à la maison. Il s’avère que la liste de véhicules disponibles représente un élément crucial du puzzle. » Cette incohérence dans l'accès des dits véhicules signifie moins de choix de produits pour de nombreux consommateurs canadiens. Par exemple, selon le rapport, un acheteur en Ontario en 2021 pouvait choisir entre 36 modèles, tandis qu'un acheteur à Terre-Neuve-et-Labrador n'avait accès qu'à sept modèles. Des solutions pour 2022 et au-delà Il n'y a pas de solution miracle pour résoudre les problèmes d'offre et de demande de VÉ au Canada, mais le rapport souligne quelques mesures efficaces à prendre. Premièrement, selon le rapport, il est important que certains fabricants de moteurs d'origine tels que Hyundai approvisionnent tous leurs concessionnaires de VZE et que les constructeurs automobiles et les concessionnaires planifient minutieusement ces inventaires". Et bien que le rapport ne recommande pas de solutions politiques spécifiques aux pénuries de stocks de VZE, il rappelle l’importance des incitatifs fédéraux et provinciaux très efficaces pour soutenir le marché émergent. Selon Turner, "il semble assez clair à ce stade-ci que nous allons bientôt connaitre une forte croissance de VZE. La venue des VZE devrait avoir deux objectifs. L'un, et probablement le plus important, sera de relancer ces marchés où vous avez ce paradoxe de l’œuf et de la poule et l’autre inclut la façon dont le gouvernement voit le problème et les solutions potentielles. Quelles que soient les stratégies politiques concernant l’adoption des ZEV, règlementations, incitatifs à l'achat ou autres, Turner croit que les données pointent toutes vers la même conclusion : "les gouvernements et l'industrie doivent travailler fort pour s'assurer que les personnes qui sont potentiellement intéressées par les véhicules électriques puissent se rendre chez leur concessionnaire local tester un véhicule et en ramener un à la maison. Aperçu de la disponibilité des VÉ au Canada
Electric Autonomy Canada
Contribution: André H. Martel
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