Le développeur suédois de batteries Northvolt envisage Saint-Basile-Le-Grand et McMasterville au Québec comme sites potentiels pour son usine de batteries canadienne.
Selon certains lobbyistes, Northvolt AB et sa filiale Cuberg Inc évaluent des emplacements au Canada pour établir une usine de batteries. Electric Autonomy, a été le premier à signaler que la compagnie de batteries suédoise Northvolt envisage les communautés de Saint-Basile-Le-Grand et de McMasterville au Québec comme sites privilégiés pour une usine canadienne, selon le registre des lobbyistes du Québec « Le ministre Champagne a travaillé sans relâche pour assurer l’avenir de l’industrie canadienne de l’automobile, notamment en faisant venir plus d’entreprises au Canada dans l’écosystème des véhicules électriques », a déclaré Laurie Bouchard, directrice des communications du ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, dans une réponse par courriel. « Il est intéressant de constater que les investissements de notre gouvernement attirent l’attention des constructeurs automobiles et des entreprises du monde entier. Nous continuons de faire en sorte que les Canadiens puissent profiter de la transition mondiale vers les véhicules électriques. » Northvolt a été fondée en 2017. Elle a acheté Cuberg, dont le siège social est situé dans la baie de San Francisco, en Californie, en mars 2021. Northvolt exploite déjà plusieurs usines en Europe. Elle a acquis un centre de technologie de pointe avec l’achat de la société de R & D de batteries, Cuberg. Il semblerait que Northvolt souhaite prendre de l’expansion et qu’elle examine sérieusement le Canada. « Northvolt explore la possibilité de construire et d’exploiter la production de batteries en Amérique du Nord (conception, développement et production de batteries), et est donc en négociation avec le gouvernement fédéral », peut-on lire dans le registre fédéral des lobbyistes de la société. En réponse aux questions d’Electric Autonomy, Anders Thor, vice-président des communications et des affaires publiques de Northvolt, a répondu par courriel: « Tel que mentionné précédemment, Northvolt mène actuellement une vaste étude d’emplacements potentiels aux États-Unis et au Canada. Les municipalités mentionnées sont en effet incluses dans la longue liste d’emplacements que nous avons étudiés à travers l’Amérique du Nord, et ont conséquemment été publiées aux archives publiques. » Northvolt a déjà un lien avec le Canada grâce à un accord d’approvisionnement en minéraux conclu en 2022 avec la compagnie Vale pour le nickel provenant du site de Voisey’s Bay, une société minière au Labrador. Proposition d’usine de Northvolt Northvolt vise à produire 150 GWh de batteries annuellement dans le monde d’ici 2030. L’établissement d’une usine canadienne aidera non seulement l’entreprise à atteindre cet objectif, mais fera également de Northvolt un fournisseur privilégié de batterie en vertu des règles de l’AEUMC en réduisant le coût et l’empreinte carbone des batteries qu’elle fabrique et qui seront disponibles sur le marché nord-américain. Northvolt a déjà des accords avec BMW AG, Volkswagen AG, Volvo Car AB et Polestar. (En avril 2023, Volkswagen a confirmé l’installation d’une usine de batteries de 20 milliards de dollars à St. Thomas, en Ontario.) Un examen de tous les registres provinciaux des lobbyistes confirme que Northvolt est actuellement en pourparlers avec le Québec seulement. Le Québec offre l’une des énergies les plus propres au Canada. Le mandat de Northvolt est de « fournir des batteries avec une empreinte carbone inférieure de 80% par rapport à celles fabriquées à partir de l’énergie du charbon », selon le site Web de la société. L’accès à l’hydroélectricité abondante et zéro émission du Québec offre à Northvolt un avantage significatif pour la réduction de son empreinte manufacturière. Le développeur de batteries cite trois objectifs dans son registre des lobbyistes québécois :
Les deux municipalités visées par Northvolt au Québec sont Saint-Basile-Le-Grand et McMasterville, situées à environ 35 minutes à l’est de Montréal. La région est dépourvue de manufacturiers capables de produire du matériel pour véhicules électriques qui ont préféré s’installer dans le parc industriel de Bécancour, à deux heures au nord-est de Montréal. Electric Autonomy a contacté les villes de Saint-Basile-Le-Grand et McMasterville pour obtenir des commentaires sur une éventuelle usine de Northvolt. Aucune des deux villes n’a répondu à notre demande. Qu’est-ce que Cuberg offre? Cuberg Inc. est une société de technologie issue de l’Université de Stanford en 2015. Alors que Northvolt est connue pour fournir des batteries lithium-ion à l’industrie automobile, Cuberg s’attaque à un segment de marché différent: les véhicules et les avions haute performance. « Les batteries conçues pour les applications d’aviation électrique à haut débit offrent une autonomie et une capacité accrues de plus de 70 % par rapport aux cellules lithium-ion comparables », peut-on lire dans un communiqué de presse. Cette nouvelle technologie sera déployée à grande échelle sur les marchés de l’électromobilité d’ici trois ans, initialement pour l’avionnerie électrique. » Il n’est cependant pas clair si l’usine canadienne de Northvolt produira éventuellement ces batteries haute densité pour l’aviation. Cependant, dans les dépôts de lobbyistes fédéraux et québécois, l’enregistrement de Cuberg Inc. est inclus en plus de celui de Northvolt. Au niveau fédéral, les documents se lisent en partie comme suit : « Cuberg souhaite collaborer avec le gouvernement fédéral afin d’identifier sa position, la possibilité d’un soutien réglementaire et un financement potentiel qui faciliteraient notre planification en Amérique du Nord et la construction et l’exploitation d’usines de batteries (conception, développement et production de batteries). » Dans le dossier québécois, Cuberg décrit l'objectif comme ceci : « explorer la possibilité de construire et d’exploiter la production de batteries en Amérique du Nord en discussion avec le Québec pour identifier des sites potentiels dans la région ». Emma Jarratt Electric Autonomy Canada
Contribution: André H. Martel
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