L'inaction de Doug Ford sur les véhicules électriques est néfaste à la santé des Ontariens19/5/2022
Les fumées d'échappement sont liées à des conditions médicales telles que l'asthme, le cancer et les maladies cardiaques. Dommage que le gouvernement demeure inactif concernant les véhicules électriques.
Les résidents de longue date de l'Ontario se souviennent peut-être bien de l'été 2005. Pendant 48 jours consécutifs, les Ontariens ont respiré de l'air rempli de smog alors que les températures montaient en flèche. Au cours de l'année, un total de 53 avis de smog avaient été émis dans la province.
À peine une décennie plus tard, il n'y a plus un seul avis de smog. La raison était simple : l'Ontario a réagi. La province a fermé ses centrales au charbon, éliminant des centaines de milliers de tonnes de pollution atmosphérique. Elle a également utilisé des tests d'émissions de véhicules pour retirer de la route les vieux véhicules les plus polluants. Ces mesures, ainsi que d'autres actions additionnelles, ont réduit de 24 % les décès prématurés liés à la qualité de l'air dans la province . Mais bien que les journées de smog ne soient plus un soucis de pollution atmosphérique pour la province, le problème demeure crucial. Malgré certaines améliorations, la mauvaise qualité de l'air est toujours responsable d'environ 6 600 décès prématurés par année en Ontario. Heureusement, comme c'était le cas il y a près de deux décennies, la province a le pouvoir de s'attaquer au problème, ce qui pourrait sauver des milliers de vies et des milliards de dollars en coûts de soins de santé. Sauf que ça ne bouge pas. Au contraire, le gouvernement du premier ministre Doug Ford a fait marche arrière alors que les autres provinces ont accéléré le mouvement. Le transport demeure l'un des plus grands contributeurs de la mauvaise qualité de l'air en Ontario. Les fumées d'échappement sont toujours liées à une myriade de conditions médicales, de l'asthme au cancer en passant par les maladies cardiaques, les enfants, les personnes âgées et les communautés à faible revenu qui sont souvent les plus gravement touchés. Le secteur du transport de la province émet toujours le plus d'émissions de gaz à effet de serre. La solution consiste à éliminer complètement les tuyaux d'échappement; les véhicules tout électriques sont la solution. Une étude de 2020 a révélé que chaque voiture à essence qui roule sur les routes remplacée par une version électrique entraînait environ 10 000 $ en avantages sociaux. Grâce à des politiques, des provinces comme la Colombie-Britannique et le Québec ont mis en place de manière proactive plus de voitures électriques sur leurs routes. En Colombie-Britannique, 13 % des voitures neuves vendues l'an dernier étaient électriques. Au Canada, c'était 5 %. Mais en Ontario, le nombre représentait un pitoyable 3 % juste après le Yukon. La piètre performance de l'Ontario en matière de VÉ est due à son gouvernement. Lorsque Ford est entré en fonction pour la première fois, il a annulé le programme d’incitatifs sur les véhicules électriques de la province, supprimé les exigences relatives aux véhicules électriques dans le code du bâtiment de l'Ontario et supprimé les bornes de recharge publiques. Ford a récemment publié une mise à jour de son plan climatique excluant les véhicules électriques comme source d'amélioration de la réduction des émissions. Ces décisions vont également à l'encontre des récents efforts de la province pour attirer la fabrication de véhicules électriques. Le gouvernement a reconnu l'importance fondamentale des véhicules électriques pour l'avenir du secteur automobile. Mais en refusant d’aider les Ontariens à acheter des VÉ, la province manque une pièce essentielle à son casse-tête. Après tout, le piètre bilan d'adoption des VÉ de la province n'est guère intéressant pour les fabricants de VÉ et de batteries qui espèrent construire là où ils vendent. Déjà, les constructeurs automobiles accordent la priorité à d'autres régions du Canada lorsqu'ils choisissent où envoyer les approvisionnements limités de véhicules électriques. Plus de 70 % de l'inventaire de véhicules électriques du Canada se trouve en Colombie-Britannique et au Québec, ce qui signifie que les résidents de l'Ontario doivent attendre des mois, voire des années, pour prendre le volant d'un véhicule électrique. L'Ontario est également oubliée lorsque les constructeurs automobiles lancent leurs nouveaux modèles de véhicules électriques sur le marché canadien. Le nouveau VUS tout électrique de Toyota, par exemple, ne sera disponible qu'en Colombie-Britannique et au Québec. Les Ontariens paient le prix de l'apathie de leur gouvernement envers les véhicules électriques pas seulement avec leur santé. Une analyse récente du groupe Clean Energy Canada a révélé que même à des prix plus bas de l'essence, opter pour un véhicule électrique au lieu d'une version à essence, peut faire économiser aux conducteurs entre 10 000 $ et 15 000 $ sur une période de huit ans. Tant que le gouvernement Ford n'en fera pas davantage pour aider les conducteurs ontariens à passer à l'électricité, l'Ontario ne profitera pas des avantages de la qualité de l'air, de la réduction des émissions et des économies de coûts. Durant la campagne, les libéraux de l'Ontario se sont engagés à introduire un rabais de 8 000 $ sur les véhicules électriques, tandis que les verts et les néo-démocrates de l'Ontario ont promis des incitatifs pouvant aller jusqu’à 10 000 $. En d’autres termes, les véhicules électriques sont une solution efficace et populaire pour bon nombre de problèmes les plus urgents auxquels sont confrontés les Ontariens aujourd'hui, du changement climatique à la santé, en passant par l'abordabilité. Dommage que le gouvernement conservateur ne bouge pas. Joanna Kyriazis est la gestionnaire du programme de transport propre chez Clean Energy Canada. The Star
Contribution: André H. Martel
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