Les taxis aériens électriques sont-ils prêts à décoller ? Peut-être plus tôt que vous ne le croyez27/9/2022
Les constructeurs accélèrent les vols d'essai un prélude au transport de marchandises et de passagers
Un prototype d'avion électrique à décollage et atterrissage verticaux ou eVTOL par Airspace Experience Technologies. (Shawn Benjamin/Nouvelles de CBC)
Imaginez que vous soyez sur le point de commander votre Uber pour l'aéroport, mais que le trafic soit terrible. Au lieu de cela, vous cliquez sur "taxi aérien" sur votre téléphone intelligent, et vous vous rendez jusqu'à un stationnement, et un avion qui ressemble à un drone géant vient vous chercher. En quelques minutes, il vous dépose, vous et une poignée d'autres passagers, à l'aéroport pour prendre votre vol. Ce sont des eVTOL, ou des avions électriques à décollage et atterrissage verticaux, et l'industrie aéronautique croit qu'il ne faudra pas longtemps avant qu'ils soient commercialisés. Selon Jon Rimanelli, PDG d'Airspace Experience Technologies, ces avions alimentés de batteries transporteront du fret et des passagers entre la ville, la banlieue et les aéroports. Son entreprise basée à Detroit est l'une des dizaines à construire des eVTOL, une technologie qui attire de plus en plus l'attention alors que la réduction des émissions de gaz à effet de serre provenant de la combustion de combustibles fossiles devient une priorité mondiale.
L'eVTOL d'Archer Aviation appelé Maker effectue un vol d'essai en décembre 2021. (Archer Aviation)
"Le trafic est un gros problème. Il nous fait perdre du temps et créé de l’anxiété, produit des émissions de carbone, et nuit à notre environnement", dit-il. "Nous devons modifier la situation." Les taxis aériens ont encore une autonomie limitée en raison du potentiel des batteries, cependant certains peuvent couvrir une distance d'environ 250 kilomètres. Ils décollent et atterrissent généralement comme un hélicoptère, ils n'ont donc pas besoin de piste, et beaucoup peuvent être pilotés à distance. Ils font également peu de bruit lors de leurs déplacements. Rimanelli espère que l’industrie pourra rapidement conquérir le public. "Une fois que les gens en verront l'utilité, et qu'ils auront la chance de réaliser que c'est super silencieux, contrairement aux hélicoptères que nous connaissons tous aujourd'hui." Rimanelli prédit que certains eVTOL seront initialement utilisés pour les livraisons, avant de transporter des passagers. Son prototype, qui était exposé au Salon de l'auto de Detroit de cette année, est conçu avec une cabine pouvant transporter des marchandises ou des personnes. "Nous sommes plus flexibles. Nous pouvons modifier le eVTOL pour effectuer diverses tâches, qu'il s'agisse d'évacuation médicale, de fret ou de passagers", dit-il. L’industrie parie gros L'industrie de l'aviation parie des millions de dollars, confiants que les taxis aériens joueront un rôle important dans l'avenir des transports. Au cours des derniers mois, la compagnie aérienne américaine United Airlines a commandé 200 taxis aériens à Eve Air Mobility et 100 autres à Archer Aviation. American Airlines a signé un accord pour 250 avec Vertical Aerospace. L'année dernière, l'opérateur d'hélicoptères canadien Helijet a signé un accord avec Blade Air Mobility. Le partenariat accorde à Blade les droits sur les itinéraires et l'infrastructure d'Helijet, et à Helijet l'accès aux taxis aériens de Blade.
Les constructeurs automobiles manifestent également de l'intérêt pour les eVTOL, qui présentent des chevauchements importants avec les véhicules électriques. Ils investissent déjà dans le développement de batteries pour véhicules électriques. Hyundai, GM et Volkswagen travaillent tous au développement de leurs propres prototypes de taxi aérien. Les constructeurs automobiles peuvent également offrir aux fabricants de taxis aériens leur expertise en matière de fabrication. Daimler s'est associé à Volocopter, tandis que Joby Aviation compte Toyota comme un investisseur majeur.
Les analystes sont convaincus que l'opportunité est là : la société de conseil McKinsey prédit que d'ici 2030, les taxis aériens pourraient représenter un marché de plusieurs milliards de dollars. Mais les coûts de production devront baisser pour permettre le développement du marché; certains eVTOL coûtent encore plus de 1 million $ USD. La concurrence est rude entre des centaines de startups et toutes les entreprises ne pourront survivre. Cette semaine encore, Kittyhawk, un fabricant de taxis aériens soutenu par le cofondateur de Google et milliardaire Larry Page, a annoncé sur Twitter qu'elle mettait fin à ses activités. De nouvelles réglementations en préparation Bien que la technologie se développe rapidement, il reste encore beaucoup de travail à faire du côté de la réglementation. "Il sera nécessaire d’assurer le contrôle du trafic aérien, de certifications de pilotages et d'exigences opérationnelles", explique Nigel Waterhouse, un consultant en aérospatiale. Les régulateurs du monde entier évaluent les nouveaux véhicules. Considérant que les eVTOL sont prévus pour voler à basse altitude dans les zones urbaines, il y a des risques de sécurité importants. Les responsables de l'Union européenne ont récemment publié les premières règles au monde pour l'exploitation des taxis aériens. L’administration fédérale de l’aviation des États-Unis développe actuellement la certification de plusieurs sociétés eVTOL, qui espèrent avoir des clients payants dès 2024.
Price Waterhouse croit que cela pourrait être très rapide. "Ces entreprises qui développent ces avions sont assez en avance sur le marché et la FAA essaie de rattraper leur retard, elles tentent d'être plus flexibles dans l'application des règles", disent-ilsl.
Pendant ce temps, Transports Canada a déclaré à CBC News que, bien qu'il n’y ait toujours pas de normes, il faudra évaluer et mettra à jour son cadre réglementaire pour s'assurer que des normes de sécurité élevées soient maintenues". Des fabricants comme Rimanelli insistent sur le fait que leurs véhicules sont plus sûrs que les hélicoptères. "Parce qu’il est question d’un moteur électrique, c'est une machine plus simple", dit-il. "Moins de défaillance, moins de pièces. C'est donc l'un des principaux avantages d'un tel véhicule, car il est plus fiable." Mais ce ne sont pas seulement les régulateurs qui ont besoin d'être convaincus, dit Waterhouse. "Ce sera tout un exercice de vendre l'idée au public et de les mettre en sécurité dans ces avions." Si vous les construisez, ils viendront Les villes et les banlieues auront également besoin d'infrastructures pour soutenir les taxis aériens, si ce nouveau type de mobilité doit prendre son envol. Certaines startups s'attaquent à ce défi avec des projets de construction de terminaux que l’on a baptisés : vertiports. Les vertiports permettront aux taxis aériens de décoller, d’atterrir, et de recharger leurs batteries.
Fethi Chebil, PDG de VPorts, une entreprise basée à Montréal a déclaré qu’il espère construire et exploiter un réseau de 1 500 vertiports pour le transport commercial de marchandises au cours des deux prochaines décennies, en commençant par un corridor entre le Canada et les États-Unis. "Le fret est une activité très importante et nous pensons qu'en développant ce corridor, nous réduirons de 10% le coût du transport de marchandises entre les deux pays."
Chebil indique que des vols d'essai eVTOL sont prévus dès l'année prochaine. Interrogé sur les délais prévus pour le transport de passagers, il a ajouté que la technologie doit continuer d’évoluer mais que lorsque les consommateurs pourront voler d’ici quelques années, ce sera en toute sécurité. Avec des fichiers de Shawn Benjamin Nisha Patel CBC
Contribution: André H. Martel
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