L'année dernière, plus que jamais auparavant, de nouveaux véhicules électriques ont pris la route au Canada mais la croissance est loin de ce qui se passe en Europe.
Statistique Canada indique que 65 253 nouvelles voitures tout électriques et hybrides rechargeables ont été immatriculées au cours des neuf premiers mois de 2021, soit plus que le nombre enregistré sur 12 mois au cours de l'année précédente. En 2020, les Canadiens ont immatriculé 54 353 véhicules électriques. En 2019, il y en avait 56 165. Les données pour les trois derniers mois de 2021 ne sont pas encore disponibles, mais pour les neuf premiers mois, les véhicules électriques ont représenté 5 % des voitures neuves immatriculées, contre 3 % en 2020 et 2019. Joanna Kyriazis, gestionnaire de programme chez Clean Energy Canada, a déclaré que la croissance du marché canadien des véhicules électriques est une bonne nouvelle, mais qu'elle ne suit pas le rythme de l'Europe. En 2019, la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni étaient à égalité avec le Canada, les voitures électriques représentant entre 2,5 et 3 % de toutes les nouvelles immatriculations. L'année dernière, les véhicules électriques représentaient près de 18 % des nouvelles immatriculations au Royaume-Uni, 19 % en France et 26 % en Allemagne. "Ils ont donc commencé au même niveau que le Canada en 2019 et en deux ans, ils ont vu les ventes monter en flèche", a déclaré Kyriazis. "J'espère donc que le Canada est sur le point de connaître le même type de croissance exponentielle des ventes de véhicules électriques si nous pouvons contourner ces problèmes d'approvisionnement." Kyriazis a déclaré que l’intérêt des canadiens est élevé, citant un récent sondage réalisé par Clean Energy Canada qui a révélé que 80 % des Canadiens étaient disposés à acheter une voiture électrique avant la récente flambée des prix de l'essence. Elle croit que le problème est la disponibilité. «Les niveaux de stocks records font que les concessionnaires ne peuvent pas suivre et les conducteurs canadiens attendent non seulement des mois, mais dans certains cas des années, pour mettre la main sur un nouveau VÉ», a-t-elle déclaré. Le Canada s'est fixé comme objectif que la moitié des voitures neuves immatriculées seront des véhicules zéro émission d'ici 2030, et la totalité d'entre elles d'ici 2035, Cela inclut les véhicules tout électriques, hybrides rechargeables et à pile à combustible à hydrogène. Le ministre de l'Environnement, Steven Guilbeault, mène actuellement des consultations sur la meilleure façon d'atteindre ces objectifs, y compris un système de quotas de vente obligatoires similaires à ceux qui existent déjà au Québec et en Colombie-Britannique. Les concessionnaires qui ne vendent pas une proportion suffisante de véhicules zéro émission s'exposeraient à des sanctions financières. Kyriazis a déclaré que les quotas de vente sont un élément essentiel de la solution car ils obligent les constructeurs automobiles à ajuster leur production et leur distribution de véhicules et elle a déclaré que Guilbeault doit établir cette norme à l'échelle nationale. Dans une déclaration lundi dernier, Guilbeault a déclaré que le gouvernement restait déterminé à le faire. Trois véhicules électriques sur quatre immatriculés au Canada l'an dernier ont été vendus en Colombie-Britannique et au Québec. Kyriazis a déclaré que les normes gouvernementales nationales sont cruciales, car elles obligent les constructeurs automobiles à expédier la plupart des véhicules électriques disponibles aux concessionnaires de ces provinces. Le Québec et la Colombie-Britannique ont également depuis longtemps des rabais provinciaux ajoutés aux rabais de 2 500 $ à 5 000 $ offerts par le gouvernement fédéral pour l’achat de voitures électriques neuves. Brian Kingston, président de l'Association canadienne des constructeurs de véhicules, a déclaré que les constructeurs automobiles croient que les rabais, et non les quotas de vente, font la différence. "Nous n'avons aucune preuve que la règlementation ou les quotas de VZE aient un impact sur la demande", a-t-il déclaré. « En Colombie-Britannique et au Québec, nous avons constaté une hausse au moment où les incitatifs ont été mis en place. » En Ontario, lorsque le gouvernement progressiste-conservateur nouvellement élu a supprimé les incitatifs du provincial en 2018, les ventes ont chuté. Au printemps dernier, lorsque l'Île-du-Prince-Édouard et le Nouveau-Brunswick ont instauré les rabais provinciaux pour les VZE, les ventes de voitures électriques ont commencé à grimper. La Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve-et-Labrador ont également lancé des programmes de remise l'année dernière, cependant leurs statistiques de ventes de VÉ ne sont pas déclarées individuellement par Statistiques Canada. Le groupe de Kingston incluant Ford, General Motors et Stellantis représentent près des deux tiers des véhicules de tourisme produits au Canada. L'association a lancé la semaine dernière une campagne pour pousser le gouvernement fédéral à faire plus pour l'adoption des véhicules électriques, notamment en investissant dans l'éducation du public, en investissant davantage sur les réseaux de recharge publics et en augmentant le montant des incitatifs jusqu'à 10 000 $ et en élargissant le montant d'éligibilité des voitures. On s'attend généralement à ce que le prochain budget fédéral étende le programme aux véhicules d'occasion et aux véhicules plus dispendieux, bien qu'il ne soit pas clair si le montant des incitatifs sera augmenté. Cependant, les constructeurs automobiles ne souhaitent pas que le gouvernement créé une législation sur un pourcentage proportionnel de ventes. Ce rapport de La Presse canadienne a été publié le 14 mars 2022. Mia Rabson CP.24
Contribution: André H. Martel
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