La récente annonce du président américain concernant la fin du soutien à l’électrification des transports inquiète sérieusement les acteurs de la filière batterie en plein développement à Bécancour. Donald Trump semble vouloir miser sur un retour en force des énergies fossiles, laissant planer une ombre sur le parc industriel de la région. Face à cette incertitude, les entreprises locales attendent des clarifications pour adapter leur stratégie. Malgré l’absence de mesures concrètes, l’abandon du soutien à la mobilité électrique est perçu comme un risque majeur pour l’industrie émergente des batteries à Bécancour.
Le député de Nicolet-Bécancour, Donald Martel, appelle à une mobilisation. Il propose de rassembler les entreprises du parc industriel et celles de la région afin de coordonner une réponse collective. Pourtant, certaines sociétés, comme Ultium Cam, qui alimente les usines d’assemblage de General Motors, poursuivent leurs activités normalement. C’est aussi le cas d’Olin Corporation, qui prévoit d’investir 300 millions de dollars dans son usine de Bécancour pour produire de l’hydroxyde de sodium destiné à la filière batterie. À ce jour, ses projets restent inchangés. Cependant, la menace de tarifs douaniers pèse sur l’ensemble des grandes entreprises du parc industriel. Pour Donald Olivier, président-directeur général de la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour, cette situation reste préoccupante : « Nous sommes dans l’attente. Rien n’est encore confirmé, mais les incertitudes sont réelles. » D’autres secteurs économiques dans la tourmente La nervosité dépasse la filière batterie. La papetière Kruger, qui exporte massivement vers les États-Unis depuis ses usines de Trois-Rivières, ressent également les effets de cette instabilité. Des représentants de l’entreprise se trouvent actuellement à Washington pour mener des actions de lobbyisme. Pour sa part, Mario De Tilly, directeur du développement économique de Trois-Rivières, se veut rassurant. Il rappelle que l’hyperprotectionnisme américain n’est pas nouveau : « Ce phénomène existe depuis longtemps. Les litiges commerciaux, comme ceux liés au bois d’œuvre et à l’aluminium, font partie de notre histoire économique. Nous avons traversé des crises similaires par le passé, et nous le ferons encore. » Une transition énergétique résolue Au moment même où Donald Trump prêtait serment, les acteurs de la transition énergétique de Bécancour participaient à un forum d’échanges. Leur détermination semblait intacte : malgré les défis, la conviction de poursuivre sur la voie de l’innovation et de la durabilité reste forte. Source : Radio-canada
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