Le Québec et l’Ontario confirment d’importants développements dans la production de lithium31/5/2023
Alors que le Canada s’efforce de solidifier sa chaîne d’approvisionnement en véhicules électriques, le Québec et l’Ontario rivalisent pour obtenir des investissements et le développement du lithium.
Le gouvernement de l’Ontario veut développer une chaîne d’approvisionnement intégrée de véhicules électriques dans la province. Selon ce rapport, cela devrait permettre de positionner le Canada en tant que concurrent mondial sur le marché en pleine expansion de la production de véhicules électriques et de la fabrication de batteries. À ce jour, la province a réussi à attirer Volkswagen et Stellantis (ainsi que LG Energy Solutions) pour établir deux usines de fabrication de cellules de batterie. En outre, la société belge Umicore a investi 1,5 milliard $ CAD dans la mise en place d’une installation de matériaux actifs cathodiques près de Kingston. Maintenant que ces pierres angulaires de la chaîne d’approvisionnement sont en place, le gouvernement de l’Ontario se tourne vers les fabricants de composants nécessaires à la construction de batteries électriques dans la province. « Pour construire une batterie, nous avons maintenant besoin de cathode, d’anode, de séparateurs, de cuivre, de d’aluminium et d’hydroxyde de lithium », a déclaré Vic Fedeli, ministre du Développement économique, de la Création d’emplois et du Commerce de l’Ontario, dans un discours prononcé à l’EV & Charging Expo 2023 d’Electric Autonomy. « Nous avons six de ces fournisseurs en Ontario en ce moment. » Développement du lithium en Ontario Parmi les six composants de batterie que Fedeli a désignés comme essentiels à l’importation en Ontario, le favori semble être l’hydroxyde de lithium. L’hydroxyde de lithium est l’une des formes raffinées de matière première du lithium qui peut être utilisé pour fabriquer des batteries lithium-ion pour les véhicules électriques. L’autre forme raffinée est le carbonate de lithium. Avant de fabriquer l’hydroxyde de lithium, l’Ontario doit s’approvisionner en minerai brut. À l’heure actuelle, il n’y a pas de mines de lithium actives en Ontario. Mais, selon M. Fedeli, plusieurs sociétés minières, telles que Frontier Lithium, Green Technology Metals, Lithium One Metals, Avalon Advanced Materials, High Tide Resources, Rock Tech Lithium et Imagine Lithium, sont à la recherche de lithium dans le nord-ouest de l’Ontario. « Nous devrions bientôt extraire le lithium du sol. Ensuite, nous envisageons l’installation d’une usine de fabrication d’hydroxyde de lithium pour les futures batteries lithium-ion. On y travaille fort », a déclaré Fedeli. Mais alors que l’Ontario ne fait que planifier des mines de lithium, d’autres juridictions au Canada intensifient leurs activités d’extraction de lithium et vendent du lithium à leurs clients. Le Québec : la capitale actuelle du lithium au Canada La semaine dernière, la société minière québécoise Nemaska Lithium a signé une entente de 11 ans pour fournir un maximum de 13 000 tonnes d’hydroxyde de lithium annuellement à Ford pour ses batteries de voitures électriques. Plus tôt cette année, Ford avait annoncé qu’elle souhaitait ajouter fabriquer des batteries dans son complexe d’Oakville. « Le projet Nemaska Lithium sera une source durable de lithium, pour soutenir la capacité de Ford à évoluer en nous aidant à rendre les véhicules électriques plus accessibles et abordables pour des millions de clients », a déclaré Lisa Drake, vice-présidente de l’industrialisation des véhicules électriques chez Ford, Model e. Nemaska affirme qu’elle produira du minerai de lithium à partir de sa mine Whabouchi dans la région de la Baie James, dans le nord du Québec, à compter de 2025. Ce minerai sera ensuite converti en hydroxyde de lithium à l’usine de conversion de Nemaska à Bécancour dont l’ouverture est prévue l’année suivante. Dans le cadre de l’entente, Ford achètera également du concentré de spodumène (un type de minerai de lithium) de la mine Whabouchi de Nemaska avant la livraison de l’hydroxyde de lithium qui sera produit à Bécancour en 2026. « Cette entente à long terme avec un chef de file mondial de l’industrie automobile et du développement de véhicules électriques est un hommage à la force du projet de Nemaska Lithium et à la qualité du produit que nous fournirons », a déclaré Gervais Jacques, président du conseil d’administration de Nemaska Lithium. « Elle renforce également notre position d’acteur majeur dans le développement de l’industrie des batteries au Québec et au Canada. » L’agence de développement économique du gouvernement du Québec, Investissement Québec, et Livent Corp., une entreprise de lithium basée à Philadelphie, sont propriétaires de Nemaska. L’entente avec Ford fait du constructeur automobile Nemaska son premier client. Intérêt international pour le Québec Parmi les autres sociétés minières qui progressent dans le développement de projets miniers de lithium au Québec cette année, mentionnons Arbor Metals, de Vancouver. Arbor Metals est en nette progression pour un projet minier de lithium dans la région de la Baie-James au Québec. Les analyses initiales des données géophysiques et géologiques du projet phare Jarnet Lithium d’Arbor indiquent une minéralisation importante de lithium dans la région. « Nous sommes ravis que les grands constructeurs automobiles reconnaissent l’importance de sécuriser l’approvisionnement en lithium pour leur production de véhicules électriques. L’engagement de Ford envers la production de lithium au Québec renforce notre conviction dans l’immense potentiel de cette région », a déclaré Mark Ferguson, PDG d’Arbor. « Arbor Metals est déterminée à jouer un rôle important pour répondre à la demande croissante de lithium et soutenir les efforts mondiaux d’électrification. » Également au début de la nouvelle année, la société minière australienne Allkem, par l’entremise de sa filiale, Galaxy Lithium, a reçu l’approbation du gouvernement fédéral pour la construction d’une mine de lithium dans la région de la Baie James. « Il s’agit d’une décision importante pour le Canada. Le projet de mine de lithium de la Baie-James produira un ingrédient clé de la technologie propre, comme les batteries de véhicules électriques et les panneaux solaires », a déclaré Jonathan Wilkinson, ministre des Ressources naturelles, dans un communiqué de presse. Pendant ce temps, le producteur nord-américain de lithium Sayona Mining et Piedmont Lithium ont redémarré la production commerciale de concentré de spodumène à leur projet conjoint North American Lithium (NAL) dans la région de l’Abitibi-Témiscamingue au Québec à la fin du mois de mars. Dans le cadre de deux accords signés avec LG Chem et Tesla plus tôt cette année, le partenaire minoritaire de NAL, Piemont, fournira 200 000 tonnes métriques de concentré de spodumène à LG Chem sur quatre ans (50 000 tonnes par an). Piemont fournira 125 000 tonnes métriques de concentré de spodumène à Tesla à partir de fin 2023 jusqu’en 2025. Explorer la prochaine génération de lithium métal D’importantes ressources de R-D au Canada sont investies dans des technologies qui permettront d’extraire, de raffiner ou de recycler plus efficacement les minéraux des batteries. Cela vaut également pour le lithium. En plus de découvrir des sources fiables de lithium brut, les anodes au lithium métal constituent un élément clé du développement de batteries lithium-ion de nouvelle génération pour les véhicules électriques. Celles-ci « offrent des améliorations substantielles de la densité énergétique par rapport aux [batteries lithium-ion] conventionnelles », indique dans un communiqué de presse, Li-metal, une entreprise de Markham, en Ontario, spécialisée dans les technologies de lithium métal et d’anode au lithium métal. Les anodes conventionnelles de batterie lithium-ion, qui manquent de lithium métal, utilisent des matériaux graphite. Cela pose des défis en matière de densité énergétique et de durabilité. Mais une solution canadienne est peut-être en vue. Ce mois-ci, Li-metal a fabriqué son premier lot de lithium métal directement à partir de carbonate de lithium dans son installation pilote de Markham. La production de lithium métal directement à partir de carbonate de lithium offre plusieurs avantages, explique Li-metal. Il élimine le besoin de matières premières corrosives en chlorure de lithium, empêche la production de chlore gazeux associé aux méthodes traditionnelles, réduit l’impact environnemental, minimise le besoin d’équipement de traitement coûteux et améliore la rentabilité. « La capacité de produire du métal à partir de carbonate est une percée dans les procédés métallurgiques », a déclaré Maciej Jastrzebski, cofondateur et directeur technique de Li-metal dans un communiqué de presse. « Il s’agit d’un élément important pour l’établissement d’une production de métaux à l’échelle commerciale et nous croyons que c’est le fondement d’une production de lithium métal rentable et plus durable en Amérique du Nord. » Li-metal continue de mener des projets pilotes afin d’améliorer la qualité de son produit au lithium métal en vue d’un futur déploiement commercial. L’entreprise travaille également activement à une étude d’ingénierie pour une installation de lithium métal à l’échelle commerciale. L’emplacement de l’installation de lithium métal n’est pas encore connu, a déclaré un porte-parole de Li-metal à Electric Autonomy. En outre, Li-metal explore la possibilité de fournir du lithium métal à la fois à l’industrie des batteries de nouvelle génération et aux marchés traditionnels du lithium métal. Mehanaz Yacub Electric Autonomy Canada
Contribution: André H. Martel
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