Excellent article de Paul-Robert Raymond (Le Soleil) qui a bien cerné la problématique de la position du Ministre Poëti concernant une future loi Zéro Émission. À lire au complet et à commenter! Honda Fit EV, Mercedes B200 Electric Drive et VW e-Golf, trois modèles présentés grâce à Sylvain Juteau qui a approché des propriétaires américains du Vermont et New York. Ces États à quelques dizaines de kilomètres de nos frontières possèdent des lois Zéro Émission permettant une meilleure offre et une meilleure disponibilité de voitures électriques. Le ministre des Transports du Québec, Robert Poëti, préfère récompenser les acheteurs de véhicules verts avec plus de privilèges, plutôt que de punir les consommateurs de grosses cylindrées. Cela résume l’approche qu’il préconise et qu’il a dévoilée vendredi dernier à l’ouverture des journées Branchez-vous, sur le circuit Gilles-Villeneuve. Durant la dernière fin de semaine, plus de 60 véhicules électriques rechargeables étaient disponibles pour des essais gratuits sur le circuit GillesVilleneuve à Montréal, dont cette Volkswagen e- Golf, appartenant à Mark Walker, de Jericho, au Vermont. La e-Golf est un modèle 100 % électrique qui n’est pas offert au Canada.M. Poëti a ajouté que des « nouvelles mesures seront dévoilées en juin» dans le cadre du projet gouvernemental pour l’électrification des transports. Il s’est gardé d’en dire plus. Du même souffle, il s’est aussi gardé de dire s’il était d’accord avec l’esprit du projet de loi «zéro émission» de gaz à effet de serre (GES), tel qu’il a été présenté la semaine dernière par les députés péquistes Martine Ouellet et Sylvain Gaudreault. Inspirée de ce qui se fait dans une dizaine d’États américains, cette loi obligerait les constructeurs automobiles à offrir et à vendre des véhicules qui ne produisent aucune émission de GES. «Je ne suis pas tellement pour les punitions, je suis plutôt pour les privilèges», a répondu M. Poëti au Soleil quand on lui a posé la question s’il était d’accord avec la position de l’Association canadienne des constructeurs de véhicules qui s’oppose à une éventuelle loi «zéro émission», mais qui privilégie un système «à la norvégienne». « Des États comme la Norvège ont prouvé que l’offre d’un bon éventail d’incitatifs et de mesures de soutien pour l’adoption par les consommateurs des nouvelles technologies de l’automobile est ce qui fonctionne le mieux», peut- on lire dans le communiqué publié jeudi dernier par l’association qui représente les filiales canadiennes de FCA (Fiat Chrysler), Ford et General Motors (GM). La députée Martine Ouellet reste confiante à l’idée que la loi «zéro émission» fasse son chemin au sein du gouvernement. «J’espère encore que dans l’annonce [de M. Poëti] du mois de juin, il pourrait y avoir la loi “zéro émission”. Parce que ce sont des objectifs à atteindre. Une loi comme ça, il y en a dans 10 États américains qui représentent 30 % du marché [américain]», a-t-elle dit en ajoutant qu’elle offrait sa collaboration pour «une adoption rapide avant la fin de la session parlementaire». INVENTAIRES «INEXISTANTS» «Le ministre Poëti et les constructeurs ont oublié de mentionner que le “système à la norvégienne” comporte aussi d’importantes pénalités pour ceux qui achètent des véhicules énergivores, pas juste des incitatifs», mentionne Daniel Breton, ancien député péquiste et responsable alors du dossier de l’électrification des transports. « De plus, rien n’oblige les concessionnaires de garder en inventaire des véhicules électriques», ajoute-t-il. Ce qui résulte en une situation où les consommateurs ne peuvent même pas essayer le véhicule chez un concessionnaire. L’acheteur doit donc commander le véhicule et attendre qu’il soit livré. Au mieux, l’acheteur doit signer le contrat de vente pour confirmer la commande. Et cela quand il ne se fait pas convaincre par le vendeur de porter son dévolu sur un véhicule à moteur à combustion. « Je suis déjà allé chez un concessionnaire GM pour magasiner une Volt et on m’a répondu de ne pas toucher à ça!» ajoute M. Breton. « Quand j’étais au Secrétariat pour l’électrification des transports, j’étais allé voir les constructeurs pour leur demander leur collaboration ou bien, on sortait une loi “zéro émission”. Ils ne voulaient rien savoir d’une loi», se rappelle-t-il. Et même si l’acheteur commande son véhicule, rien ne garantit qu’il l’aura. Comme dans le cas d’Yvon Bergeron, porte-parole de la Coalition zéro émission Québec. Il a commandé une Kia Soul EV en septembre 2014 et il est toujours sans nouvelle. « Même Kia Canada ne peut me confirmer quand elle arrivera ni même la couleur qu’elle aura. Et si la couleur ne plaît pas, je devrai attendre plus longtemps pour la suivante. Heureusement que j’ai déjà une Volt, car je n’aurais jamais attendu sept mois pour avoir une auto. Normalement, j’attends quelques jours.» AUGMENTER L’OFFRE DE MODÈLES Une loi «zéro émission», si elle était adoptée, aurait comme résultat d’augmenter l’offre de modèles 100 % électriques, comme dans les 10 États américains où il y en a une. Impossible pour les automobilistes québécois d’acheter une Honda Fit EV, une Mercedes-Benz B200 EV ou une Volkswagen e-Golf. Il a été possible pour Le Soleil de pouvoir essayer deux de ces modèles lors des journées Branchez-vous. Organisées par l’Institut du véhicule innovant (né de la fusion entre le Centre national du transport avancé et l’Institut du transport avancé du Québec), les journées Branchez-vous permettaient aux automobilistes d’expérimenter la conduite de véhicules électriques ou hybrides rechargeables. Plus de 60 voitures, représentant 17 modèles, étaient disponibles pour les essais. Les organisateurs visaient le chiffre magique de 3000 essais durant la fin de semaine. Source: Le Soleil, Paul-Robert Raymond
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