L'année 2025 s'annonce comme un tournant décisif pour le secteur des véhicules électriques (VE) en Amérique du Nord. Dès le 1er février, le président Donald Trump a mis à exécution sa menace d'imposer une taxe de 25 % sur les importations canadiennes et mexicaines (en sursis d'un mois pour le moment), justifiée par des préoccupations de sécurité nationale liées à l'immigration et au trafic de drogue. Cette guerre commerciale place l'industrie automobile dans une situation critique. Le secteur, déjà fragilisé par la transition vers les VE et la mise en place d'une chaîne d'approvisionnement en batteries, doit affronter de nouveaux défis. Selon l'Association des fabricants de pièces automobiles, ces tarifs pourraient causer des perturbations logistiques et des fermetures temporaires d'usines, augmentant ainsi les coûts pour les consommateurs. Linda Hasenfratz, PDG de Linamar, a averti que ce conflit tarifaire pourrait « mettre l'industrie à genoux ». Son entreprise vient pourtant d'investir 1,1 milliard de dollars dans la production de pièces pour VE au Canada. Plusieurs analystes estiment que les usines de production au Mexique, aux États-Unis et au Canada seraient forcées de s'arrêter rapidement si la situation ne se stabilise pas. Malgré ces tensions, certains y voient une opportunité pour le Canada de renforcer son autonomie industrielle. David Adams, président de Global Automakers of Canada, pense que le pays pourrait attirer davantage d'investissements étrangers en mettant en avant sa stabilité et son environnement commercial prévisible. De plus, une meilleure coopération interprovinciale pourrait optimiser la production et la distribution des batteries et matériaux critiques. Cependant, la situation pourrait empirer avec l'entrée en vigueur de tarifs de 10 % sur les importations chinoises aux États-Unis. La Chine, principal fournisseur de minéraux essentiels comme le graphite, pourrait répliquer en limitant ses exportations, accentuant la crise de l'approvisionnement en batteries. Ce bras de fer commercial entre le Canada, les États-Unis et le Mexique est sans précédent depuis près d'un siècle. L'issue demeure incertaine, mais ses répercussions pourraient fragiliser les trois économies et ralentir l'essor des VE en Amérique du Nord. L'évolution de cette crise sera suivie de près par les observateurs lors de la conférence EV Innovation and Technology du 6 février à Toronto. Source : Electric autonomy
Commentaires
|