Les États-Unis ont un problème de batterie dans la course à la suprématie de la voiture électrique30/4/2019
La pression des États-Unis pour contester la domination de la Chine dans la production et la vente de véhicules électriques démontre certainement un maillon faible: la plupart des matières premières nécessaires à la fabrication des batteries sont extraites ailleurs.
Des entreprises chinoises et américaines ont beaucoup investi dans des projets d'extraction de lithium au Chili, en Australie et en Argentine, parmi les principaux pays producteurs du monde. Mais contrairement aux États-Unis, les entreprises chinoises ont également investi chez eux, la Chine produisant près de huit fois plus de lithium que les États-Unis.
La question des matières premières fera l'objet d'une discussion lors d'une réunion à Washington le 2 mai. On devrait informer les responsables gouvernementaux, les constructeurs automobiles, les sociétés minières et les consultants sur la nécessité de rationaliser le processus de délivrance de permis pour les nouveaux projets de lithium et les achats en stock. "Cela fait des décennies que des installations de raffinage du lithium ont été construites aux États-Unis", a déclaré Eric Norris, président du lithium chez Albemarle Corp, Le plus grand producteur mondial de minerai. "Tout nouveau projet prendra du temps à se développer, car les organismes de règlementation déterminent les autorisations requises en évaluant les impacts potentiels sur la communauté, etc." Les États-Unis produisent seulement 1,2% du lithium mondial
L'augmentation de la production locale de minéraux bruts serait la première étape vers la mise en place d'une industrie des batteries rechargeables concentrée jusqu'à présent en Asie. Les Etats-Unis ne contrôlent qu'environ 13% de la capacité de production mondiale de piles au lithium, et aucune croissance n'est prévue, selon BloombergNEF . La Chine contrôle maintenant environ les deux tiers de cette industrie et le BNEF prévoit une croissance d'environ 73% d'ici 2021.
La différence apparaît déjà dans les ventes. Environ la moitié des véhicules électriques dans le monde sont vendus en Chine, un chiffre en hausse. Les ventes ont bondi de 150% au premier trimestre de 2018 par rapport à l'année précédente, selon le BNEF. "Vous ne pouvez pas construire un demi-million de batteries de véhicules électriques sans un approvisionnement sécurisé en plusieurs matières premières critiques", a déclaré Chris Berry, analyste des métaux pour batteries chez House Mountain Partners. "Si les États-Unis sont à la traîne dans la constitution de capacités en lithium ou en cathodes, le dynamisme de sa chaîne d'approvisionnement et sa compétitivité sont menacés." La société chinoise Jiangxi Ganfeng Lithium Co. a acquis 37,5% du projet de lithium Cauchari-Olaroz en Argentine, qui devrait commencer à produire en 2021. Tianqi Lithium Corp. a versé 4 milliards USD pour une participation de 24% dans Soc. Quimica & Minera de Chile et la même société fait partie de la coentreprise Talison, qui contrôle la mine de lithium géante Greenbushes en Australie. Lors d'un témoignage devant le Congrès américain en février, le dirigeant de la société, Simon Moores, a averti que le rôle actuel des États-Unis dans la chaîne d'approvisionnement était en train d'être dépassé par la Chine. "Il n'y a aucune raison pour que les entreprises ne puissent pas mobiliser des capitaux, ni construire ni exploiter des mines de lithium aux États-Unis", a déclaré Berry. "Le processus d'autorisation peut être un peu plus long aux États-Unis par rapport à d'autres régions du monde, mais avec autant d'attention portée à la durabilité et à la transparence de la chaîne d'approvisionnement, les garanties environnementales sont indispensables". Toutefois, la demande de lithium devant passer de plus de 300 000 tonnes par an à un million de tonnes d’ici 2025, les sociétés minières doivent croître rapidement et préfèrent le faire dans des pays qu’elles connaissent bien. Albemarle, la seule entreprise produisant du lithium aux États-Unis, a indiqué qu'elle se concentrait sur l'expansion des opérations actuelles en Australie et au Chili. La révolution des véhicules électriques alimentera la demande mondiale pour le minerai. Il est trop tôt pour se prononcer sur la viabilité ou le calendrier d'une expansion à Silver Peak, une mine produisant 6 000 tonnes de carbonate de lithium par an, a expliqué Albemarle's Norris. La société a mené à bien un programme d'exploration sur un site de roche dure à Kings Mountain, mais Norris l'a décrit comme un actif à long terme aux toutes premières étapes de l'évaluation. Aux États-Unis, aucune mine de lithium ne devrait être ouverte au cours des trois prochaines années et aucune production importante de lithium ne devrait toucher les marchés mondiaux dans les cinq prochaines années, selon Christopher Perrella, analyste des produits chimiques chez Bloomberg Intelligence. Quelques petites sociétés minières cherchent néanmoins à construire de nouvelles mines à moyen et long terme. La société basée à Vancouver Lithium Americas Corp espère obtenir des permis pour son projet Thacker Pass au Nevada en 2020. La construction de la mine, d'une capacité annuelle initiale de 30 000 tonnes, pourrait débuter l'année prochaine si la société peut lever les 581 millions nécessaires pour la construire. "Les défis sont de plus en plus présents et il faut assez rapidement attirer des capitaux", a déclaré Jonathan Evans, chef de l'exploitation. "D’Ici trois à cinq ans, le marché des véhicules électriques et des batteries de stockage stationnaires va vraiment exploser, il est donc essentiel d’investir maintenant." Bloomberg
Contribution: André H. Martel
Commentaires
Le Danemark, le Royaume-Uni et le Canada sont les leaders pour l’utilisation des technologies pour limiter les changements climatiques; L’Allemagne sécurise l’accès au deuxième plus grand gisement de lithium au monde; Tesla offre le remboursement intégral du crédit aux acheteurs dont les délais de livraison n’auront pas été respectés; La menace de Trump de retirer les subventions des voitures électriques pourrait détruire des emplois américains et donner un avantage à la Chine; Voici un aperçu des actualités électromobiles de la journée. Pour augmenter la taille des images ou lancer une vidéo, vous pouvez cliquer dessus. Bonne lecture!
Contribution: André H. Martel
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Contribution: André H. Martel
Alors que l’empreinte environnementale de la fabrication des voitures électriques suscite la controverse ici et ailleurs, une firme québécoise a développé LA solution pour recycler à l’infini les batteries au lithium-ion… ce qui promet d’éliminer les dernières objections à l’électrification des transports !
Le nouveau procédé hydrométallurgique breveté par Recyclage Lithion permet de recycler 95% des composants et de les réincorporer dans la fabrication d’autres batteries. De l’économie circulaire, quoi !
Cet ambitieux projet est supporté par un consortium formé de
Selon M. Benoit Couture, président de Seneca et de Recyclage Lithion, les procédés de recyclage des batteries lithium-ions visaient jusqu’à maintenant à résoudre un problème de gestion des déchets, pour réduire le volume et la dangerosité de cet encombrant rebut. Créer de la valeur semblait hors de portée. C’était avant l’arrivée de Seneca dans le domaine... «Nos objectifs initiaux étaient de valoriser les matériaux des batteries avec un impact minimal sur l’environnement, en plus d’être rentable… donc un procédé qui n’aurait pas besoin d’écofrais ni de subventions» affirme M. Couture. Partis d’une page blanche, les experts de Seneca se sont donné le défi de résoudre la quadrature du cercle avec un cahier des charges sans compromis… et ils ont réussi !
Selon Charles Gagné-Bourque, ingénieur en procédés chimiques, les matériaux purifiés et revalorisés ont une pureté de «grade batterie» parfaitement utilisable par les fabricants :
Les plastiques, fer, cuivre et aluminium sont séparés pour recyclage dans les filières traditionnelles. Grâce à Recyclage Lithion, il sera maintenant possible de réaliser le rêve d’une batterie entièrement faite de matériaux recyclés !
En activité dès 2020
L’usine-pilote de Recyclage Lithion est un projet de 12 millions $. C’est un projet tellement prometteur que Technologies du développement durable Canada (TDDC) y a investi 3,8 millions $. L’usine-pilote sera installée dans la région de Montréal. La construction durera une année et l’usine sera en activité durant 2 ans, le temps de perfectionner et de valider l’opération industrielle et de qualifier les produits auprès des clients potentiels. Cette usine-pilote aura la capacité de traiter jusqu’à 200 tonnes de batteries par année, fournies par Appel à Recycler.
Usine de première génération
Une usine commerciale de première génération devrait ensuite voir le jour au Québec, avec une capacité de traiter près de 2000 tonnes par année, suivi d’un déploiement d’usines commerciales d’une capacité de 10,000 tonnes par année ! D’après M. Couture, de telles usines de recyclage devront idéalement être proches des marchés automobiles pour diminuer le transport et la manipulation des batteries. Il estime qu’il serait raisonnable d’envisager une dizaine d’usines en Europe et en Amérique du Nord. Il est indéniable que le procédé intéressera aussi les autres marchés, particulièrement le marché asiatique. Recyclage Lithion devrait tirer des revenus conséquents des droits de propriété intellectuels associés à son procédé déjà breveté, ce qui rejaillira sur l’économie québécoise. Recyclage Lithion prévoit construire la première usine de 10 000 tonnes par année au Québec, compte tenu des objectifs d’électrification du Gouvernement du Québec. Cette usine desservira le marché régional, qui pourrait s’étendre à l’Est du Canada et même plus. L’avis de l’auteur La perspective de boucler presque entièrement le cycle de vie des batteries des voitures électriques est une très bonne nouvelle qui va donner des ailes à l’électrification des transports. En effet, l’argument de la pression sur les ressources métalliques devient ainsi moins préoccupant. De même, ce bouclage de la vie des matériaux pourrait réduire la spéculation autour des métaux, ce qui pourrait faire baisser le prix des véhicules électriques et en accélérer le déploiement. Il est particulièrement excitant que cette technologie soit développée au Québec, qui se positionne davantage comme une acteur majeur de l’électrification des transports. Nous espérons que les Gouvernements québécois et canadien assureront le déploiement de cette filière d’économie circulaire ici, au Québec avec une transition massive vers la voiture électrique. Après le recyclage, peut-être pourrions-nous développer une filière de la fabrication de batteries 100% québécoises, voire même des batteries exemplaires à haut contenu recyclé. Ça aurait beaucoup de sens puisque les principaux impacts environnementaux de la fabrication des batteries proviennent de la source d’énergie électrique utilisée. Le Québec serait donc l’endroit idéal pour fabriquer des batteries avec l’empreinte écologique la plus basse qui soit.
Ford – Volkswagen : vers un rapprochement dans les véhicules électriques et autonomes; Honda se joint à GM pour s’opposer vivement à la proposition du président Trump de geler le programme d’économie d’énergie; Une entreprise allemande se lance dans l'extraction, la transformation et la fabrication de piles au lithium autour du gisement de lithium bolivien; Sherbrooke va de l’avant avec ses trottinettes électriques; Voici un aperçu des actualités électromobiles de la journée. Pour augmenter la taille des images ou lancer une vidéo, vous pouvez cliquer dessus. Bonne lecture!
Contribution: André H. Martel
La compagnie québécoise Nemaska Lithium ambitionne de s’élever parmi les plus gros producteurs au monde; Les premières impressions de la Jaguar I-Pace 2019; Des jeux bientôt intégrés dans les voitures Tesla; Tesla Motors Canada dépose une poursuite contre le gouvernement ontarien; Un véhicule autonome qui pourrait remplacer des centaines d’employés; Voici un aperçu des actualités électromobiles de la journée. Pour augmenter la taille des images ou lancer une vidéo, vous pouvez cliquer dessus. Bonne lecture!
Contribution : André H. Martel
Karim Zaghib, directeur général du Centre d’excellence en électrification des transports et stockage d’énergie, estime que le Québec devrait se lancer dans la commercialisation de la «batterie solide» purement québécoise, avec des ressources minérales québécoises. Un tel projet pourrait améliorer, par le fait même, le «bilan humain» de la voiture électrique !
«Il est possible d’avoir une chaîne de production nourrie à 100% par les mines de lithium, de nickel, de cobalt et de cuivre du Québec. […] Dans les prochains cinq ans, je pense qu’on peut avoir une usine de construction de batteries, avec toute la chaîne de production au Québec», lance M. Zaghib au journaliste du Journal de Québec.
Chercheur québécois renommé, le docteur Zaghib fait partie des scientifiques les plus influents du monde. Lorsqu’il parle de la faisabilité d’un partenariat entre Hydro-Québec et le privé pour produire des batteries purement québécoises, c’est du sérieux. Le centre de recherche qu’il dirige pour Hydro-Québec a récolté 110 M$ depuis 2011 en redevance sur les brevets. Et selon M. Zaghib, l’aventure sera de plus en plus payante avec les années grâce à la longueur d’avance que ses équipes ont dans le domaine des batteries solides. Mais pour le chercheur, la société d’État ne doit plus se contenter de vendre ses brevets : «On veut commercialiser.» Des batteries fabriquées au Québec avec des ressources québécoises seraient non seulement profitables à l’économie québécoise, mais elles seraient aussi profitables au reste du monde en raison de leur empreinte écologique moindre… et encore plus en raison de leur empreinte humaine exemplaire.
Car on ne doit pas oublier que le modèle de production actuel de nos produits technologiques - particulièrement de nos voitures électriques - ferme les yeux sur des pratiques d’abus en matière de droits humains, la pointe de l’iceberg étant la chaîne d'approvisionnement en cobalt, en particulier en ce qui concerne le travail des enfants.
À lire absolument sur ces sujets, deux dossiers très bien documentés qui traitent de questions incontournables qu’on doit impérativement se poser dans notre quête de libération des énergies fossiles : Le Journal de Montréal Hydro-Québec veut se lancer dans la production de batteries <http://www.journaldemontreal.com/2018/05/14/hydro-quebec-veut-se-lancer-dans----la-production-de-batteries> Amnistie Internationale Voitures électriques : construites par le travail des enfants ? <https://www.amnesty.fr/responsabilite-des-entreprises/actualites/voitures-electriques-construites-par-le-travail-des-enfants> Sans mettre le feu à votre voiture électrique [ce qui ne règlerait en aucun cas le problème], vous aurez ensuite le loisir de militer sur ces deux fronts :
À bien y penser, ces deux batailles se rejoignent d’une certaine façon pour construire un avenir plus propre, plus durable et plus humain.
Hydro-Québec investit dans la recherche sur les batteries; Nemaska Lithium profite d’un nouveau partenariat; Formation sur la mécanique des VÉs et des hybrides au CIMIC; Nissan donne une nouvelle vie à ses batteries… et à Fukushima; Communauto grandit encore : Voici un aperçu des actualités électromobiles de la journée. Pour augmenter la taille des images ou lancer une vidéo, vous pouvez cliquer dessus.
Bonne lecture !
Contribution : Daniel Rochefort
ePrix de PUNTA DEL ESTE, Uruguay; Des «midibus» électriques à Montréal; La Chine a dans sa mire le lithium québécois : Voici un aperçu des actualités électromobiles de la journée. Pour augmenter la taille des images ou lancer une vidéo, vous pouvez cliquer dessus.
Bonne lecture!
Contribution : Daniel Rochefort
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