Un futur incertain pour le secteur automobile canadien à l'approche de l'ère de l'électricité23/12/2019
Tony Leah, employé de GM et membre de Green Jobs Oshawa Coalition, s'entretient avec des militants et des médias à l'extérieur de l'usine de General Motors à Oshawa.
Les derniers véhicules traditionnels sont sortis de l'usine d'assemblage de GM Canada à Oshawa la semaine dernière, mais les travailleurs et le syndicat espèrent que ce n'est pas la fin de la ligne d’assemblage.
"Nous ne devons pas perdre la capacité de production que nous avons dans cette usine", a déclaré Tony Leah, qui y a travaillé pendant 39 ans avant de devoir prendre sa retraite début décembre. Il fait partie d'une campagne pour que le gouvernement reprenne l'usine et produise des véhicules électriques.
La fin de la production de l'usine, qui a assemblé des véhicules tels que le GMC Silverado et la Chevy Impala au cours des dernières 66 années, survient à un moment de changement et d'incertitude dans l'industrie automobile alors qu'elle est aux prises avec un ralentissement des ventes, de l'incertitude commerciale, des litiges et des coûts élevés de la transition de la production vers des véhicules électriques et autonomes. Les analystes disent qu’il n’y a pas de solution facile dans cet environnement pour l'usine d'Oshawa ou pour le secteur automobile canadien en général, et qu’elle devra être prête à se battre pour se maintenir en vie. "Ce sera une tâche très difficile pour le Canada", a déclaré Joe McCabe, président d'AutoForecast Solutions. «Mais ils devront se concentrer sur la prochaine évolution de l'industrie, à savoir l'électrification et l'autonomie, pour assurer la pérennité de l’industrie automobile canadienne .» McCabe considère que l’avenir de la production d'automobiles conventionnelles au Canada risque de demeurer stable et même possiblement de décroitre. Le secteur a déjà connu des compressions au cours de la dernière année à l'usine Ford d'Oakville, en Ontario, à l'usine Fiat Chrysler de Windsor, en Ontario, et bien sûr à l'usine d'assemblage de GM à Oshawa. Il a déclaré que la meilleure option pour un investissement majeur pourrait être un nouvel arrivant, peut-être chinois, qui cherche à s'implanter en Amérique du Nord, mais qu'il faudra beaucoup de travail et beaucoup d'argent pour attirer une nouvelle usine dans la province. " D'une manière ou d'une autre il faudra offrir des incitatifs pour inciter les manufacturiers à s’installer chez nous." Fin 2017, Johnson Electric, basé en Chine, s'était engagée à investir plus de 350 millions de dollars dans de nouveaux équipements et capacités dans la province, principalement dans les composants de véhicules électriques, alors que le gouvernement de l'Ontario avait accepté de verser 24,1 millions de dollars dans le projet. BYD Co. Ltd s'était également engagée à construire des autobus électriques en Ontario à l'époque, bien que les détails financiers n’aient jamais été divulgués. Les investissements américains, quant à eux, seront difficiles à trouver à court terme, a déclaré Kristin Dziczek, vice-présidente de l'industrie, du travail et de l'économie au Center for Automotive Research. "En ce moment, tout investissement en dehors des États-Unis est mal perçu à cause de l’environnement politique actuel." Mais bien que l'industrie automobile canadienne n'ait pas bénéficié des investissements majeurs faits aux États-Unis, comme l'annonce de la construction par GM d'une usine de batteries de 2,3 milliards de dollars américains dans l'Ohio et des milliards de dollars pour construire une toute nouvelle camionnette électrique à Détroit, elle devrait quand même voir une certaine augmentation de la production électrique, a déclaré Dziczek. La plupart des entreprises débuteront leurs productions à des niveaux très bas. Toyota, cependant, devrait accroitre sa production de 77% à 107,000 unités d'ici 2023. La société affirme que les modèles hybrides de ses RAV4 et Lexus RX représentent déjà plus de 20% de sa production canadienne et qu'elle commencera également à produire l'hybride Lexus NX en 2022. "Nous avons fait des investissements importants dans nos installations pour leur permettre de produire des véhicules électriques", a déclaré dans un récent communiqué Stephanie Pollard, vice-présidente de Toyota Motor Manufacturing Canada, Green Jobs Oshawa, à qui Leah est associé , aimerait que l'usine d'Oshawa se lance également dans la course à l'électricité, dans le but de produire environ 150,000 véhicules électriques sur cinq ans en se concentrant sur les camions postaux et autres véhicules fédéraux. « Les chances que cela se produise sont minimes. » a cependant déclaré le président d'Unifor, Jerry Dias. "Ce serait merveilleux, mais ça n’arrivera pas." Au lieu de cela, Dias veut s’assurer que GM maintienne l'intégrité de l'usine et investisse dans la piste d'essai tel que promis, de sorte que l'usine soit prête pour une future production qui pourrait être facilitée par le développement de l'infrastructure régionale. "Si GM veut avoir une piste d'essai pour tester ses véhicules autonomes et électriques, qui sera conçue et développée à Markham, la prochaine étape naturelle serait: pourquoi ne pas y construire la voiture?" GM a engagé 170 millions de dollars pour transformer l'usine en une usine de fabrication de pièces automobiles et pour y construire une piste d’essai, mais n'a pris aucun engagement quant à la production future de véhicules. Elle s'est récemment concentrée davantage sur la recherche et le développement technologique dans la région. Les engagements concernant les véhicules électriques ne sont que l'un des nombreux problèmes que Dias prendra en considération dans les négociations contractuelles l'année prochaine avec les trois constructeurs automobiles de Détroit. Selon les estimations d'Unifor, les véhicules électriques représentent toujours un fragment du marché et ne pourraient représenter qu'environ 5% des ventes en 2025. Mais ce sera certainement une question de plus en plus urgente dans les négociations futures. Le consultant en gestion AlixPartners estime que les constructeurs automobiles dans le monde dépenseront 255 milliards de dollars américains en recherche, conception et dépenses d'investissement et déploieront environ 207 modèles électriques d'ici 2022. "C'est inévitable, c’est la nouvelle réalité, et donc vous voulez être à l'avant-garde, vous ne voulez pas être à la traîne", a déclaré Dias. Il a déclaré que le gouvernement devra travailler avec l'industrie pour attirer de nouveaux engagements pour la prochaine génération d'assemblage d'automobiles afin de maintenir un des fondements de l'économie de l'Ontario en bonne santé. «Toutes les sociétés automobiles parlent de la transformation inévitable. La question qui nous préoccupe est la suivante : quel sera le rôle du Canada dans ce nouveau monde?» Times Colonist
Contribution: André H. Martel
Commentaires
Alors que de nombreux constructeurs automobiles adaptent leur production à des véhicules utilitaires plus grands, un fabricant canadien mise son avenir sur une voiture électrique à trois roues et monoplace.
Le Solo VÉ de la compagnie ElectraMeccanica Vehicles Corp., basée à Vancouver, ne ressemble certainement pas à votre véhicule habituel. La voiture semble déformée. En réalité, la voiture ne fait que 1,33 m de largeur aux roues avant, avec suffisamment de place à l'intérieur pour une personne et six à huit sacs de provisions dans le coffre. La voiture peut passer de zéro à 100 km / h en huit secondes, avec une vitesse de pointe de 132 km / h. La batterie au lithium ionique a une autonomie de 160 km et peut être rechargée en six heures avec un chargeur de 110 volts ou trois heures avec un chargeur de 220 volts. Le prix de détail suggéré par le fabricant pour le SOLO est légèrement inférieur à 20,000 dollars.
C'est un véhicule non conventionnel, certes, mais selon le directeur général d'ElectraMeccanica, Jerry Kroll : «Je pense que l'Amérique du Nord, l'Europe et la Chine sont des marchés fertiles pour ces voitures».
ElectraMeccanica a été fondée en 1959 à Turin, en Italie, en tant que producteur de voitures de sport Intermeccanica. Ce n'est qu'en 2013 que Kroll, un écologiste passionné qui travaillait auparavant pour la NASA en Californie, a acquis l'entreprise. . Kroll cible trois marchés pour le Solo EV: les navettes, les sociétés de covoiturage et les entreprises ayant besoin de services de livraison pour le dernier kilomètre, comme Amazon et Postes Canada. Le directeur général a déclaré que le Solo représentait aujourd'hui pour les véhicules électriques ce que le smartphone représentait pour les ordinateurs de bureau, un produit plus petit et inattendu qui a profondément transformé le secteur. «Lorsque 83% des personnes voyagent seules dans une voiture à essence pouvant accommoder cinq personnes, c'est aussi stupide que de voir quelqu'un sur le trottoir avec un ordinateur de bureau pour consulter son courrier électronique», explique Kroll. Avec l'autopartage et la livraison du dernier kilomètre, il affirme que la taille réduite du Solo permet de surmonter les inconvénients liés à la recherche de places de stationnement. En septembre dernier, la société a annoncé qu'elle s'était associée à 7-Eleven de Vancouver pour fournir deux voitures Solo à son service de livraison. «Vous pouvez garer deux Solo et demi dans chaque emplacement de stationnement normal», a-t-il déclaré. «Il s'agit d'une solution brillante de covoiturage, idéale pour les livraisons du dernier kilomètre pour des entreprises comme Amazon, Ali Baba, Postes Canada, Boston Pizza et Dominos.»
Jusqu'à présent, il y a 23,000 commandes en attente pour le Solo VÉ. Environ 80% de ces commandes proviennent de la Californie, que Kroll considère comme son marché principal.
ElectraMeccanica a ouvert son usine de production à Chongqing, en Chine, la semaine dernière. La société prévoit produire 5,000 véhicules Solo d'ici la fin de l'année et augmentera sa production annuelle pour atteindre 20,000 voitures en 2020 et 50,000 d'ici 2021. Mais la production au Canada est envisagée. En fait, Kroll est intéressé par l'usine d'assemblage de General Motors à Oshawa, en Ontario, qui devrait arrêter sa production à la fin de cette année. GM, qui s'est engagé à lancer 20 modèles de véhicules électriques d'ici 2023, a déclaré que la fermeture de l'usine d'Oshawa s'inscrivait dans un plan de restructuration global et mettait davantage l'accent sur les véhicules électriques. YAHOO Finance
Contribution: André H. Martel
|
Abonnez-vous à notre infolettre hebdomadaire
Use a valid e-mail address Votre inscription est confirmée.
xhr
100
NOS PARTENAIRES |