Présenté en 2014, le MTT-136 est un véhicule tout-terrain électrique à chenille qui permet de se déplacer facilement dans tout type de terrain. Ce tracteur hors du commun fut inventé à Chicoutimi par Yvon Martel, et avait fait coulé beaucoup d'encre dans les médias sociaux, alors que l'inventeur cherchait du financement pour sa production. On nous présente aujourd'hui un produit plus raffiné en annonçant une date de production: Q2-2019.
Le MTT-136 permet de remorquer des marchandises et de franchir des zones difficiles d’accès, offrant en plus une source d'électricité pour alimenter de nombreuses applications hors des sentiers battus. Trois packs de batterie seront offerts: 9,5 kWh, 19 kWh et 28,5 kWh permettant une autonomie de 20 à 135 kilomètres à 20 km/h. Sa vitesse maximale est de 35 km/h. Le moteur-chenille est en fait un caisson en aluminium étanche à l'eau, la neige, la boue, au sable etc. certifié iP67 autour duquel tourne une chenille semblable à celle d'une motoneige, relié à un système de guidance par manette filée. On peut également choisir en option une manette sans fil, un système de guidage par GPS, ou simplement une sangle d'ancrage qui permet au véhicule de suivre l'opérateur via une laisse. Selon le communiqué: "My Track Technology a développé des produits écologiques et respectueux de l'environnement, aucune fumée ni odeur avec pratiquement aucun bruit puisqu'entièrement électriques et il suffit de les brancher tout comme notre téléphone cellulaire pour s'amuser ou travailler. Ces véhicules fiables et sécuritaires se situent entre la raquette à neige et les véhicules motorisés, une niche de marché fort intéressante. Ces appareils s'adapteront à de nombreuses formes d'activités afin d'augmenter les capacités humaines. Les modèles peuvent être adaptés pour répondre à différents besoins, comme, faciliter le déplacement des personnes à mobilité réduite, être un équipement essentiel en situation de secourisme et transporter de l'énergie électrique. Dans notre monde moderne nous avons toujours besoin d’électricité quotidiennement, une panne doit être réparée rapidement sans cela, les conséquences peuvent être importantes alors il nous faut installer une génératrice le temps que tout redevienne à la normale. Les génératrices sont également très souvent utilisées pour des travaux dans les endroits où l’électricité n’est pas accessible. Les inconvénients reliés à l’utilisation d’une génératrice telle que nous la connaissons aujourd’hui sont multiples en voici quelques-uns : la manutention, la distance entre la génératrice et l'outil, les vols de génératrice, l'embarquement et le débarquement dans les véhicules de transport. Le bloc d'alimentation de My Track Technology est la solution à tous ces problèmes. Ce bloc d'alimentation 110 volts ou 220 volts transportable qui se situe dans la chenille permet à l'opérateur de déplacer l'énergie électrique sur de longues distances et servir d’appareil de traction en tirant une remorque ou un traîneau dans des endroits difficiles d’accès comme en montagne ou dans la neige profonde. Le marché visé est le loisir vert et dynamique, le secourisme, le tourisme et le secteur agricole. La plateforme est brevetée internationalement en une ou plusieurs chenilles avec ou sans génératrice intégrée. Son centre de gravité extrêmement bas permet de se déplacer en flanc de pente en toute sécurité. Le fait d'avoir une chenille libre de toutes contraintes ainsi qu'une garde au sol maximale en fait un véhicule qui ne peut s'enliser facilement et qui passe par dessus les obstacles. Cette technologie brevetée récupère la chaleur du moteur électrique pour protéger les batteries du froid. La grosseur du MTT-136 peut varier pour être beaucoup plus petite ou beaucoup plus grosse selon les besoins. Ces véhicules tout-terrains performants et d'utilisation quatre saisons, seront adaptés à toutes les bourses." Contributeur: Simon-Pierre Rioux
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Recyclage des aimants aux terres rares à l’infini : la solution est québécoise (encore !)20/12/2018
Innord, une jeune entreprise québécoise s’apprête à construire une usine de recyclage des «terres rares» au Québec, pour recycler à l’infini ces précieux métaux. L’usine permettra le recyclage des aimants permanents qui entrent dans la fabrication des voitures électriques et des éoliennes, entre autres, et ce avec un impact environnemental quasi inexistant !
L’économie circulaire et la valorisation des métaux technologiques offre définitivement de belles opportunités à nos entrepreneurs québécois. Voilà quelques semaines, nous vous avons présenté Recyclage Lithion, une entreprise québécoise qui s’apprête à commercialiser un procédé révolutionnaire, propre et rentable pour recycler les batteries au lithium-ion des voitures électriques.
Dans le même ordre d’idée, l’équipe de la compagnie Innord a fait une percée technologique dans la récupération et la production des «terres rares», sans rejets dans l’environnement. Avec une usine pilote en opération dès 2019, Innord contribuera à améliorer l’empreinte écologique des technologies vertes, en particulier les voitures électriques et les éoliennes. Les chimistes d’Innord ont passé plusieurs années à explorer plusieurs pistes de solution, de l’électrophorèse à la séparation magnétique, jusqu’à la percée technologique qui a mené au développement du «procédé ISR». Contrairement aux procédés classiques utilisés en Chine (qui produisent 85% des terres rares), leur élégant procédé ISR n’utilise aucun solvant organique. Nul besoin de porter de masque dans le laboratoire. L’impact environnemental est presque nul. Presque tous les réactifs sont récupérés et réintégrés en cours de processus, ce qui rend l’ISR propre et rentable. Et contrairement à l’électrophorèse et à la séparation magnétique, l’ISR est compatible avec une production de masse. Pour des raisons de rentabilité et d’approvisionnement, l’équipe de Innord se concentre sur le recyclage des aimants permanents qu’on trouve dans les moteurs électriques. À la sortie du procédé : des oxydes de terres rares purs à 99,5%, d’une qualité suffisante pour fabriquer de nouveaux aimants. De l’économie circulaire, quoi !
Les aimants permanents sont omniprésents autour de nous. Ils animent une foule de produits technologiques, que ce soit les disques durs d’ordinateurs, les moteurs d’accessoires de voitures… partout où on a besoin de plus de puissance et de moins d’encombrement. La demande de plus en plus grande pour l’énergie éolienne et la voiture électrique a provoqué depuis moins de 10 ans une explosion du besoin en terres rares spécifiques utilisées dans les aimants.
Les aimants permanents les plus intéressants pour Innord contiennent environ 30% de terres rares, principalement du néodyme et du dysprosium, des éléments de grande valeur. On y trouve aussi d’autres métaux rares, dont un peu de cobalt qui est aussi purifié par le procédé ISR.
Un procédé qui intéresse l’industrie de la voiture électrique
En novembre 2018, Innord a été choisi par l’Université de Liège, en France, pour une étude pilote sur le recyclage des véhicules hybrides et électriques pour le compte d’un important manufacturier automobile. Dans le cadre de cette collaboration, Innord effectuera des tests de séparation sur des concentrés d’éléments de terres rares produits à partir d’aimants provenants de véhicules hybrides et électriques récupérés. C’est que, dans l’Union Européenne, les exigences de cycle de vie sont beaucoup plus élevées qu’ailleurs : 85% de chaque véhicule doit être réutilisé ou recyclé et 95% récupéré depuis 2015. Tout comme pour les batteries, le recyclage des aimants des véhicules électriques devient un point central pour se conformer aux règlementations environnementales. Les aimants à base de Néodyme jouent un rôle important dans la fabrication de moteurs électriques plus puissants pour les véhicules et éoliennes. Actuellement, le recyclage de l’acier et du cuivre est très bien établi, mais le recyclage des aimants permanents de ces nouveaux moteurs plus efficaces est très limité. La Chine, qui s'impose de plus en plus dans le domaine des véhicules électriques, interdit l’importation de rebuts d’aimants permanents. Par ailleurs, ses propres matériaux sont recyclés grâce au polluant procédé par solvants organiques. La technologie ISR d’Innord constitue donc une solution propre et alternative à l’offre croissante de rebuts d’aimants permanents.
Du laboratoire à l’usine… c’est pour très bientôt
L’usine pilote de Innord verra le jour en 2019 et sera probablement située à Boucherville. Elle aura la capacité de traiter 2 tonnes d’aimants permanents par mois. Une fois la démonstration faite, Innord compte bâtir une usine commerciale, toujours au Québec. «Notre usine aura la capacité de traiter 40 t d’aimants par mois», affirme Mathieu Bourdeau, chef de la direction financière. Innord compte sécuriser l’approvisionnement de 500 t par année d’aimants permanents et de résidus, ce qui représente près de 150 t d'éléments de terres rares sous forme métalliques.
Les quelque 170 tonnes d’oxyde de Néodyme et 10 tonnes d’oxyde de dysprosium qui seront initialement produites au Québec par Innord ne révolutionneront pas le marché, bien sûr. Juste en 2015, la production mondiale (principalement chinoise) s’élevait à 24 000 tonnes de néodyme et 1450 tonnes de dysprosium.
Mais le procédé ISR représente réellement de l’économie circulaire, et les volumes à recycler augmenteront d’année en année puisqu’il faudra bien recycler de plus en plus de véhicules électriques, d’éoliennes et autres technologies vertes en fin de vie. «Nous croyons que l’ISR est le maillon manquant qui ramènera le cycle économique de l’industrie des aimants permanents hors la Chine. Nous travaillerons avec les différents maillons de la chaîne d’approvisionnement pour réaliser et concrétiser ce cycle économique», affirme Kiril Mugerman, président et CEO de GéoMéga et de Innord. À titre indicatif, l’oxyde de néodyme se transige actuellement à 108 000 $/tonne, tandis que l’oxyde de dysprosium se vend 454 000 $/tonne (Statistica.com). Juste dans une éolienne de 1,5 MW (les plus communes au Québec), on trouverait près d’une tonne d’aimants permanents, soit près de 280 kg de terres rares. Même chose pour les voitures électriques et hybrides qui en contiendraient entre 1 et 3,5 kg par voiture.
Révolution à prévoir dans l’industrie minière
Le procédé ISR pourrait éventuellement transformer l’exploitation minière, car les métaux rares deviennent de plus en plus stratégiques… il est clair que le monde ne se contentera pas de laisser ce monopole à la Chine si un procédé de traitement économique et propre fait ses preuves. Au départ, la société minière GéoMégA a créé sa filiale Innord pour développer une technique de séparation chimique des terres rares plus propre afin de rendre acceptable et rentable l’exploitation du gisement québécois de Montviel qu’elle possède. «Envoyer simplement le concentré de minerais en Chine n’aurait pas été rentable» selon Kiril Mugerman. Ce sont les oxydes isolés qui ont de la valeur, car leur séparation est très complexe et polluante. En 2011, les prix des terres rares avaient flambé, la Chine ayant décidé de les utiliser comme moyen de pression sur le Japon. Mais les prix de la plupart de ces éléments métalliques sont retombés, depuis, à des niveaux «acceptables». Les éléments qui ont le plus de valeur sont bien sûr les plus rares, et rentabiliser leur extraction du sol est un exercice périlleux si on se contente de vendre aux Chinois le concentré brut. Cette situation a cependant poussé Innord à innover et à découvrir un gisement minéral plus concentré et simple à exploiter, idéal pour le développement de son nouveau procédé d’extraction : le recyclage des aimants et des résidus de fabrication d’aimants.
L’avis de l’auteur
Voilà une nouvelle qui semble très spécialisée, mais elle touchera probablement tous les aspects de nos vies ! Cette innovation purement québécoise pourrait, d’ici quelques années, débloquer la question de l’empreinte écologique des technologies vertes et des technologies numériques. On peut même y voir un déblocage du problème géostratégique que constitue notre dépendance au monopole minéral chinois.
Pour en savoir plus sur les Terres Rares :
Sources :
Entrevue avec Mathieu Bourdeau et Kiril Mugerman de Innord/GéoMégA GéoMégA Statistica.com Panorama du marché des Terres Rares (BRGM, 2016) Auteur : Daniel Rochefort Les opinions exprimées dans ce texte n’engagent que l’auteur |
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